KPÉNAHI, LES VIRAGOS

KPÉNAHI, LES VIRAGOS

ELEMENT DE REFLEXION

Ayant reçu ce document fort intéressant je vous le soumets pour lecture et appréciation.

 

 

Alphonse Saltzmann

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Le bon chemin

Tome I

 

La religion moderne


Préface

Au seuil de l'Initiation
« L’Esprit souffle où il veut »

 

L'initiation est chose divine. Nul ne peut prétendre initier complètement ses frères. Cependant, ayant reçu une série de communications propres à éclairer certains mystères accessibles à l'intelligence humaine, quoique voilés encore, mais dont l’ignorance fait obstacle à la compréhension même de la vie, nous croyons bien faire en les publiant.
Ces communications furent reçues par un médium d'une instruction rudimentaire en matière philosophique, religieuse et scientifique. C'est pour nous la preuve irréfutable de leur origine occulte. La rapidité avec laquelle elles furent écrites sous la dictée de l'invisible dépasse les facultés de composition du cerveau humain le mieux doué, et indique davantage encore la source de leur inspiration.

Quelques-unes d'entre elles semblent se répéter. Cependant, nous croyons utile de les laisser telles. Chacune apporte sa lumière propre et, si faible qu'il soit, un rayon nouveau peut contribuer à éclairer quelques esprits ; ce qui n'avait pas été saisi dans l'une peut l’être dans l’autre.
Enfin, c'est aussi par respect pour les généreux Esprits qui les ont inspirées que nous les livrons sans retouches. Qu'importent les erreurs matérielles dont elles sont forcément entachées et qui proviennent de l'instrument humain qui les a enregistrées et transcrites ; instrument, par sa nature, imparfait et faible.

Ces pages ne sont, croyons-nous, qu'une traduction affaiblie des grandes Vérités qu'ont voulu enseigner les guides. Elles pourront cependant aider et avancer l'éducation spiritualiste de ceux qui débutent dans la Voie. C'est pourquoi, sous l'inspiration de nos bons guides, nous nous sommes appliqués à les classer dans un ordre en facilitant la lecture. Que ces grands Esprits, amis de l'humanité, éclairent de leur rayonnement les lecteurs qui voudront bien parcourir leur enseignement avec bonne volonté, en quête d'un rayon de lumière.

                                                       Alphonse SALTZMANN

 La religion moderne

I - Nécessité d'une religion nouvelle

L'humanité est à un grand tournant de son évolution. Après la grande tourmente qui vient de secouer si terriblement le monde, les hommes sentent, plus ou moins fortement, la haute nécessité de se reprendre et de refaire un monde nouveau. Ils comprennent mieux qu'à aucun autre moment de leur histoire que le progrès n'est pas un vain mot et qu'il est la loi de l'être. Ils commencent surtout à comprendre que le bonheur humain ne dépend pas exclusivement d'une amélioration de la vie matérielle, ni même des moyens intellectuels. L'Allemagne en a donné, hélas ! Le plus sanglant exemple : armée des derniers perfectionnements scientifiques, mécaniques ou chimiques, elle a ensanglanté le monde, et sa science si orgueilleusement épanouie n'a apporté à l'humanité que ruines et deuils.

Devant ce terrible exemple, l'homme s'est épouvanté et s'est posé la terrible question : le progrès est-il vraiment un instrument de bonheur humain, et n'eût-il pas mieux valu que les hommes demeurent ignorants et sauvages puisqu'ils font un si mauvais usage de leur science et de leur civilisation ?

À ceux qui, meurtris par le grand cataclysme, seraient enclins à répondre oui, nous, frères aînés de l'humanité et protecteurs de votre pauvre Terre, nous crions : non, mille fois non ! Le progrès est une loi Divine, le progrès est une loi de vie ; mais le progrès, pour devenir un instrument de bonheur humain, doit aborder toutes les faces de la vie. S'il ne veut produire une monstruosité, il doit développer à la fois toutes les forces humaines ; il doit donner, en même temps qu'un aliment matériel au désir de bonheur sous la forme du bien-être, en même temps qu'une jouissance intellectuelle, une satisfaction à la conscience ; et, pour cela, il doit aborder le domaine moral. Aussi longtemps que les hommes, méconnaissant la loi d'harmonie universelle, s'acharneront à vivre sans une grande direction intérieure et morale ; aussi longtemps qu'ils ne vivront que physiquement, et même, scientifiquement, ils ne seront pas heureux. Il faut qu'ils donnent à toutes les forces de vie leur réalisation harmonieuse et vivent suivant la loi Divine du bien extériorisé ou humain sous les formes de la Justice et de l'Amour ; aussi longtemps qu'ils méconnaîtront cette loi et la violeront si délibérément, ils ne seront pas heureux et n'avanceront pas.

Encore une fois, les progrès matériels et scientifiques seuls ne suffisent pas au bonheur humain ; il lui faut aussi un développement moral duquel vienne la direction de la vie, et ce développement ne pourra s'obtenir que dans la connaissance de la loi que le Créateur a tracée aux hommes.

C'est à ce but que nous marchons, frères de la terre, et c'est à fonder la religion d'avenir que nous consacrons le meilleur de nous. Puissent nos humbles mais ardents efforts, soutenus par l'Amour que nous vous portons, arriver à donner à votre pauvre humanité la Foi rationnelle et haute qui refera ici-bas un monde heureux parce que meilleur. Que cette Foi nouvelle, flambeau de la civilisation moderne, éclaire enfin toutes les âmes, console aussi tous les coeurs et réunisse les hommes dans une étreinte fraternelle. Ainsi conçu, ce spiritualisme moderne tirant ses arguments à la fois de la raison et du coeur, conduira, croyons-nous, les hommes au port de salut.

Le vrai bonheur


La folie des hommes est dans leur entêtement à vouloir fonder leur bonheur sur des éléments fragiles et inconstants. On ne peut construire de durable que sur ce qui ne périt pas, et ce n'est pas dans les biens matériels que l'homme peut trouver la sécurité et le bonheur.
Ces biens sont soumis au caprice de toutes les fluctuations de la vie, et même s'ils sont étayés sur les biens intellectuels, ils n'ont encore pas de garantie certaine ; seuls ceux qui proviennent du développement intime et qui assurent la vie spirituelle n'ont rien à redouter car ils sont justement des remparts contre les incertitudes matérielles et les déceptions intellectuelles. Ils prennent leur source dans le trésor même du cœur ; trésor que personne ne peut dérober.
Il faut croire et aimer pour bien vivre. Ce qui fait l'angoisse d'une âme et rend la vie morne, décevante, pesante c'est de ne pouvoir employer ses plus hautes et plus saines énergies intimes vers un but aimé avec la certitude de faire quelque chose de bien et d'utile. Voilà pourquoi l'Amour humanitaire comble l'âme parce qu'il lui donne un débouché sûr, fécond de ses forces, vers un idéal qu'on sait ne pas être pure utopie puisqu'il crée du bonheur ; un bonheur visible, perceptible. Et voilà pourquoi, cet Amour uni à la Foi, c'est-à-dire à la conviction que l'Absolu existe, que le beau, le parfait est, que l'homme peut le réaliser en partie et marcher vers une haute destinée, cet Amour-là donne à la vie une direction infaillible, un moyen de la rendre féconde, la certitude de l'employer dans le sens même qu'elle doit avoir.

L’Amour et la Foi : voilà les deux plus puissants leviers de l'action humaine et les plus sûrs moyens de bonheur. Voilà les deux grands dogmes infaillibles de la religion d'avenir ; religion humanitaire avant tout.

Nécessité de la foi

Seule la Foi peut donner à l'homme une orientation et un soutien dans la vie ; seule elle peut lui offrir une espérance intarissable et aussi lui donner le moyen de réaliser ici-bas la plénitude de vie et de bonheur possible.

L'âme qui ne croit pas, c'est-à-dire qui n'aspire pas à un idéal Divin,  qui ne reconnaît pas l'existence et la nécessité de l'Être Parfait et Puissant de qui tout émane et à qui tout retourne ne peut, normalement, croire en l'utilité de sa vie à elle, ni en une destinée de bonheur que l'existence terrestre ne peut réaliser. Et ce n'est que dans la Foi en un Être suprêmement bon, Dispensateur de Vie, que l'homme peut trouver satisfaction à l'aspiration d'Idéal qui sommeille en toute âme.

Il faut croire en Dieu, parce que Dieu représente pour l'homme la vie parfaite, complète, et que cette vie en laquelle il espère sans pouvoir la réaliser ici-bas peut, seule, combler ses aspirations. Sans un Idéal de parfaite justice et de parfaite beauté, il semble inutile de vivre. La vie basée sur les seules possibilités de bonheur terrestre est pâle, terne et décevante. En conséquence, l'homme ne peut vraiment trouver l'expression d'un Idéal élevé capable d'éveiller ses plus hautes énergies et d'utiliser ses plus belles aptitudes que dans la Foi en Dieu : Être de Justice, de Beauté infinies, de Science et de Vie éternelle. En dehors de toutes les raisons humaines qui plaident la cause d'un idéal Divin, il est en l'homme même l'éclatante preuve de l'existence Divine : c'est tout ce qui vit hors la matière, tout ce qui survit à la mort du corps, c'est l’Amour.

L’Amour est pour l'homme la plus haute certitude métaphysique d'une Vie supérieure et qui demeure. La preuve en est que, même dans le pauvre amour humain qui n'est qu'un pâle reflet de l'Amour, il prononce avec ivresse le mot toujours ! Il sent que l'Amour est d'essence Divine, et quand il n'aurait en lui que cette preuve de la vie de l'âme, elle est suffisamment convaincante pour l'amener à la Foi. Il est rare que l'être qui aime vraiment n'associe pas à son bonheur l'idée de Dieu ! C'est que, instinctivement, il sent la relation de l'Être suprême de vie avec ce qui décuple en lui les énergies les plus hautes, éveille les plus belles aspirations ; ce qui n'est, en somme, que la manifestation vitale de la parcelle Divine déposée en lui : l'âme. Oh ! Croire, mes chers amis, oh! Croire en la vie décuplée : Divinité de l'âme ; espérer en un avenir meilleur, et penser que cet avenir, chacun peut le créer par ses efforts. N'y a-t-il pas là une force, un appui contre toutes les amertumes de la vie, contre toutes ses désillusions ! N'y a-t-il pas là aussi une direction infaillible vers le mieux, et n'est-ce pas le plus sûr moyen d'obtenir en l'homme comme dans la société le maximum de beauté, de bien et aussi de bonheur !

La religion d'avenir

La Foi peu s'acquérir par l'étude religieuse mais à condition que cette étude comporte, non seulement celle des rapports de l'homme avec son Créateur et la création, et celle du pourquoi et du comment de la vie, mais encore, la recherche de la meilleure façon de vivre et la réalisation du bonheur par l'emploi harmonieux de toutes les vitalités que l'homme sent en lui.
La religion doit lui donner l'assurance d'un développement intégral de ses énergies, en accord avec l'Harmonie universelle.

La meilleure des religions sera donc celle qui donnera à l'homme la raison, et lui indiquera le but de l'existence. Elle devra puiser ses enseignements au grand livre Divin : celui de la Création; en rechercher l'esprit, les grandes lignes directrices ; en un mot, les lois universelles, et d'après ces lois, en déduire logiquement l'existence et les attributs, l'Intelligence qui les a formulées. Il faut, en un mot, que cette religion soit celle de la vie.

 II - Les caractères de la vraie religion

Ce n'est jamais en vain que l'homme essaie de percer le mystère de sa destinée, surtout s'il a commencé à comprendre qu'il fait partie du Grand Tout et non d'un système d'êtres seulement, car en élargissant son horizon spirituel, en élevant son âme vers les possibilités Divines, il prend vite notion de l'Unité de la vie ; Unité qui devient pour lui harmonie quand il découvre avec quel art, quelle ingéniosité, quelle sollicitude la vie est assurée, maintenue dans chaque créature, en conformité d'union avec la création entière. L'homme qui a entrevu un instant la beauté de la vie ne peut demeurer indifférent ; il se met à aimer, à comprendre Dieu, qui lui apparaît comme le Père de la grande fraternité des êtres dont il fait partie. Il comprend aussi que l'invisible surpasse en beauté et en puissance le visible ; il sent que Dieu est l'Absolu, le Parfait, et que l'être remonte à Lui par une évolution ininterrompue et graduelle à travers les plans de la vie.

La loi de progrès lui apparaît alors comme une nécessité vitale et ouvre à son esprit un Idéal infini et toujours plus beau. Voilà pourquoi le meilleur moyen d'apprendre Dieu est de le chercher dans la nature ; en étudiant de près la vie, l'âme s'imprègne de toute l'harmonie Divine et mieux que dans un temple, mieux que par les plus savantes études livresques, l'homme, dans l'observation directe de la vie, apprend le secret de son origine et de sa destinée. C'est pourquoi nous vous crions : « Frères ne cherchez plus Dieu dans l'amas des dogmes et des formules, mais cherchez-Le dans la vie ; pour Le découvrir, laissez vibrer en votre âme les accords Divins qui s'exhalent de toute la nature ». Avant donc de donner à l'âme humaine une idée de Dieu, dites à l'homme : «Regarde autour de toi, vois vivre la plante, l'insecte ; regarde et écoute : entends les bruits si divers de la nature, comprends toute la puissance et la beauté de la vie ; puis, écoute-toi vivre, recueille-toi, entends en toi-même, sous une autre forme, l'harmonie Divine ; vois l'ingéniosité de ton organisme, les proportions de ton corps et surtout, tâche de saisir la vie invisible qui émane de ton être intime ; ainsi, tu comprendras que tout cela ne peut être que l’oeuvre d'une Force suprêmement intelligente, bonne et suprêmement puissante.

Eh ! bien, cette force, appelons-la : la vie, et l'Être qui l'a produit appelons-le... Dieu ». Voici, mes frères, comment il faudra enseigner Dieu aux multitudes ; assez de controverses théoriques, de formules incompréhensibles sur Dieu ; assez de culte extérieur qui ne vise qu'une satisfaction puérile et ne dénote qu'une adoration superficielle de l'Être de Vie ; mais, reconnaissez Dieu dans la vie et adorez-Le en respectant, en aimant, en intensifiant cette vie. Rendez-Lui le vrai culte en tâchant de donner à cette vie son maximum de puissance et de beauté en vous et dans les êtres que la sollicitude Divine a placés près de vous.
N'est-ce pas là le plus noble culte et la plus belle, la plus profonde, la plus féconde aussi des religions !

Il faut donc, pour qu'une doctrine religieuse ait vraiment une action bienfaisante sur les hommes, qu'elle leur affirme, non seulement l'existence d'un Principe de vie et de ses rapports avec Lui mais qu'elle puise dans la vie même ses arguments et ses preuves ; enfin, qu'elle explique le sens de la vie et sa raison d'être. Il faut qu'elle donne à l'intelligence et à la raison des arguments, des motifs de croire, en même temps qu'un aliment au coeur ! II faut qu'elle arrive à conclure à un Idéal conforme aux aspirations intimes de l'homme, stimulant ses énergies les plus précieuses : celles de l'âme. En somme, il faut qu'elle indique le but de la vie et les moyens d'y parvenir. C'est pourquoi Dieu, Être de vie, de perfection, de bonheur est le seul Idéal qui puisse satisfaire l'esprit en stimulant les forces Divines contenues en l'être. Mais, pour que ce Dieu soit vraiment un modèle, il faut qu'il commence par être juste et bon, d'où la nécessité d'expliquer à l'esprit le rôle et l'utilité de la souffrance, de l'inégalité apparente des hommes devant la vie, en même temps que la nécessité de l'effort.
Il faut donc que la religion donne, en même temps que des preuves, un espoir et un stimulant !
Il faut qu'elle établisse la loi de Justice comme condition de vie, et le Progrès comme loi de l'être. Enfin, il faut qu'elle ne vise pas seulement le bonheur de l'individu, mais celui de la collectivité, et établisse le bonheur de l'un comme de l'autre sur la nécessité du progrès individuel en harmonie avec l’oeuvre universelle. Dans une machine bien combinée et bien construite, chaque rouage réalise la perfection et concourt à assurer celle de la marche générale. Oui, il faut que l'Harmonie régisse l'emploi de toutes les énergies humaines ; que toutes tendent au même but. Pour obtenir l'Unité de but dans la société, il faut que tous les êtres reconnaissent un Idéal commun et qu'ils s'appliquent à le réaliser par l'union dans l'effort.
Le Spiritualisme moderne, en prouvant la survie de l'âme, en donnant un aperçu du vaste Plan de vie, en même temps qu'il agrandit l'horizon spirituel, éveille le désir de s'élever en justifiant par la doctrine de la réincarnation, la raison, l'utilité de la souffrance et du progrès. En démontrant aussi l'égalité de la grande solidarité des êtres devant Dieu,  il prouve le non-sens de l'égoïsme et la nécessité de la collaboration. Enfin, en découvrant la puissance et la beauté de la vie Universelle, il incite l'homme à l'humilité et à l'effort.

En un mot, il vise au perfectionnement de l'individu en le consolant, en lui montrant la nécessité du mieux, en lui prouvant qu'il peut arriver au bonheur par la Justice et l'Amour. En cela, le Spiritualisme, à la fois scientifique et religieux, comble les aspirations les plus hautes de l'être intime, en donnant à l'intelligence et à la raison des arguments solides, à l'aide d'expériences et de preuves tirées de la vie même par la science.

Toute religion doit faire appel aux forces intimes contenues en l'âme. Celle qui, en éclairant l'esprit fortifie la raison et le cœur, celle qui, tout en instruisant l'homme de sa véritable Fin lui donne un moyen rationnel de parvenir à cette Fin, et cela en faisant appel au sentiment altruiste : cette Religion est celle de la Vie. Voilà pourquoi le Christianisme, tel que l'a enseigné le Christ, est la plus pure des religions car, en même temps qu'il enseigne que la Vie de l'esprit est la seule véritable, il donne à l'âme le moyen le plus sûr d'aller à la vérité par la Justice et l'Amour.

L'enseignement Christique primitif contient la somme de connaissances qu'il sera permis à l'homme d'acquérir, comme il indique dans la personne du Christ, la réalisation de l'Idéal humain ; mais, Christ n'a pu donner à une humanité à peine sortie de l'ignorance une clarté trop ardente. Il a dû ne laisser apercevoir que quelques-unes des grandes lignes de la doctrine Éternelle, mais il a fait promesse, en même temps, à l'humanité, de veiller à son évolution ; de rester avec elle jusqu'à son retour au Divin berceau. Pour que les âmes puissent assimiler la Divine nourriture, il ne la leur a pas donnée toute en une seule fois ; il a promis cependant toute la Vérité. Il a donné l'espoir que l'Esprit de Vérité, le Consolateur soufflerait sur la Terre, le jour où la Terre pourrait le recevoir.

Cette heure est venue, et Christ viendra consacrer lui-même cette nouvelle phase de l'évolution humaine. Le grand mouvement qui agite en ce moment toutes les écoles spiritualistes n'est que le prélude de la grande rénovation religieuse et humanitaire ; il ne sert donc à rien de repousser les théories qui visent à libérer les consciences du joug d'un passé qui va mourir ; il ne sert donc à rien de combattre les conceptions religieuses basées sur les découvertes de la science, car la Vérité finira par triompher. Ce sont ceux qui l'auront répandue, par les moyens que Dieu permet, qui recueilleront le précieux témoignage de sa protection.

Nécessité de l'humilité

L'exaltation de la personnalité humaine par les philosophies modernes, alors qu'elles ont fait, surtout, l'apologie des droits de l'homme sans préciser ses devoirs, ont fini par tant enorgueillir l'homme, qu'il n'est pas loin de se croire le roi de la création ; parce qu'à force de luttes, d'études et surtout, parce que les amis invisibles l'y aidèrent beaucoup, il est parvenu à déchiffrer quelques mots du Livre de Vie, il se croit le maître de cette Vie.
Hélas! quel aveuglement ! L'homme qui commence à peine d'entrevoir la fin de sa destinée, qui ne possède qu'une infime part des forces de Vie, ne peut même entrevoir l'étendue de l'Univers, ni la variété des êtres dans cet Univers, pas plus que l'harmonie et l'unité de la vie universelle ; l'homme qui ne sait pas se connaître, prétendrait être roi de l'Univers… quelle ironie ! Pauvre petite créature perdue dans l'océan de Vie, jouet de forces invisibles que tu ignores et souvent, épave du mal et de la souffrance, comment peux-tu oser te croire si grande et nier Dieu, ne pas reconnaître qu'ignorant tout de ta propre destinée, tu ne peux prétendre dominer et diriger toute la Vie !

L'homme n'est grand que par la parcelle Divine qui est en lui, comme en toute créature, et ce n'est que dans la connaissance de la vie Divine qu'il peut vraiment s'élever ; mais qu'il ne se figure jamais être roi du monde, parce que son pauvre cerveau humain aura compris ou cru découvrir quelques vérités : menue monnaie ; pâle reflet de la Vérité.

L'homme transforme mais ne peut créer dans le domaine spirituel comme dans le domaine matériel ; il emprunte les éléments de ses constructions, de ses intentions, de ses conceptions aux forces naturelles ou Divines. Il aura beau faire, accumuler les systèmes, les arguments en faveur de l'athéisme et du néant, il en viendra toujours à l'obligation de puiser au Réservoir de Vie pour faire quoi que ce soit. Les premiers matériaux qu'il emploie ne viennent pas de lui. Certes, à mesure qu'il avance, qu'il progresse, il sait mieux et plus. Connaissant davantage les forces, il sait mieux les employer et en varier les infinies applications mais quoi qu'il fasse, il faut qu'il demande à la nature le premier capital bâtisseur. Ceci prouve, mieux que n'importe quelle argumentation, que l'homme doit reconnaître, en même temps que sa faiblesse, l'existence d'une Puissance, d'une Intelligence qui lui est supérieure et par la perfection de ses conceptions et par les forces créatrices qu'Elle exhale.

Vers la foi

Il faut avant tout que l'homme se rende compte, et soit convaincu, de sa petitesse dans l'Univers, de sa valeur d'atome dans le Grand Tout et par conséquent, de la faiblesse de ses moyens, de la pauvreté de son savoir. Quand il a notion qu'il n'est ni un centre ni un maître, qu'il emprunte à tous les êtres les éléments de son existence, qu'il tient à toute la vie par des attaches nombreuses, il a déjà conscience de la cohésion de la vie et peut remonter à la Source Même de cette Vie, en comprendre l'Unité, découvrir la Pensée directrice des forces universelles, se faire enfin une idée de Dieu.

Par un second travail de déduction, il en vient à rechercher, alors, ses relations avec l'Être primordial (Principe de tout être et de toute vie) et c'est alors qu'il découvre le lien qui le rattache à cet Être et qui se nomme l'âme. Aussi se rend-il compte que, dans la faiblesse, la pauvreté, il a cependant un bien Suprême, un apport Divin et que, c'est en cette âme que tient toute sa puissance, toute sa faculté de vie, toute l'espérance de son bonheur ! Après l'Humilité vient en lui la Foi : puissant flambeau et suprême espoir de l'âme.

 III - Le spiritisme - philosophie bien moderne

Le Spiritisme est bien le terrain d'entente, de transition logique où peuvent se réconcilier les deux grands adversaires philosophiques modernes : Positivisme et Idéalisme ; Religion et Science. Il réunit en un patrimoine commun, par ses hautes conceptions religieuses et ses démonstrations scientifiques, les deux grands systèmes de la pensée humaine qui ont été de tous temps puiser leurs arguments et leurs preuves aux sources vieilles comme le monde de la matière ou de l'esprit, du visible et de l'invisible, du senti et du pressenti.

Il réconcilie, en les satisfaisant tous deux, ces deux ennemis apparents : l'intelligence et le cœur ; la raison et le sentiment. Il donne à chacun une nourriture précieuse et réconfortante, un Idéal élevé sur les bases solides de l'expérience. Voilà pourquoi il est appelé à devenir « la Religion universelle », à l'heure où les coeurs éprouvés, les esprits évolués et les intelligences mieux éclairées aspirent à la Foi rationnelle. Il sera le phare de votre humanité moderne ballottée par une tempête infernale sur les flots du scepticisme déprimant ou d'une superstition aveugle ; humanité consciente, cependant, de son erreur, et sentant se réveiller en elle les énergies saines et hautes de l'âme qui sommeillaient seulement.

Le Spiritisme sera la Religion des peuples modernes parce qu'il peut satisfaire à la fois les conceptions des simples et les curiosités du penseur ; parce qu'il puise ses enseignements dans la création elle-même et ses arguments dans la conscience ; en outre, il permet au coeur de s'épanouir en lui apprenant la grande loi de fraternité Divine qui régit tous les êtres ; enfin, en lui expliquant la cause et la fin de la souffrance, il lui donne, en même temps qu'un espoir, un encouragement et une consolation. En un mot, le Spiritisme, en découvrant à l'homme les grandes forces de l'âme et lui enseignant le moyen de les employer à l'Oeuvre universelle de la Vie, lui donne une formule de bonheur qui s'exprime par : Plénitude de Vie dans la Fraternité et l'Amour.

Le spiritisme - Science et religion de vie

Le Spiritisme deviendra vraiment la Religion des peuples modernes parce qu'il résume la philosophie scientifique de la vie. Religion dit : Rapports de l'être avec la Vie et son Principe ; par conséquent, pour l'homme : philosophie ou sagesse qui donne la loi de Vie tirée de l'étude de ces rapports. Une religion qui n'est pas celle de la Vie, qui ne tient pas ses arguments de l'être sous toutes ses formes, ne peut convaincre.

Il faut donc qu'elle soit scientifique, qu'elle étudie l'être lui-même et en déduise la loi de Vie de cet être ; puis, qu'elle étudie la Vie dans son ensemble et conclue, par l'exposé des relations de l'être avec l'Univers. Il faut qu'aux certitudes métaphysiques dégagées de la conscience s'ajoutent des preuves scientifiques empruntées à la vie extérieure.

Et le Spiritisme fait cela. Il n'impose pas de dogmes ; il dit à l'homme de bonne foi : Regarde-toi vivre, étudie ton moi, fait la synthèse des grandes lois vitales de ton corps et tu la retrouveras dans toutes les manifestations de ta vie invisible, celle de ton moi intime et supérieur ; ne crains pas de tomber dans l'imaginaire utopie, puisque tu peux contrôler non seulement avec ta raison, ton intuition, mais avec tes sens. Le Spiritisme ajoute : regarde autour de toi, étudie maintenant la vie hors de toi ; tu retrouveras toujours et partout les mêmes lois, tu verras que l'invisible continue le visible, que la vie ne finit pas, qu'elle ne fait que changer ses formes, varier ses modes d'être. Or, en démontrant l'unité de la Vie, en prouvant surtout que la matière devenue de plus en plus subtile forme la substance, que cette substance est mise en mouvement par un courant incessant de vie qui la relie au Principe vital, le Spiritisme en déduit aussi la transmission continue de la vie dans tous les domaines de l'être ; continuité qui va jusqu'à la Source Même de la Vie. N'y a-t-il pas là la synthèse de toutes les religions ? Et n'est-ce pas là le fait de la plus belle des philosophies : de demander des enseignements, non plus à un Maître ou un groupe de Maîtres, mais à la Création ? Quel plus bel hommage peut-on rendre au Principe de Vie ! Oui, frères aimés, le Spiritisme fera cela en vous forçant à regarder la vie d'un peu plus près, en vous la faisant voir ou plutôt découvrir sous tous les aspects.

Certes, le Spiritisme devra forcément se subdiviser dans son étude ; il devra faire de la science expérimentale, puis de la déduction et de l'induction, étudier le fait, en chercher les causes, en trouver les conséquences et cela, à l'infini ! Enfin, il devra aussi faire une place d'honneur à l'Intuition supérieure ou sens mystique qui donne la révélation directe de la Vie à l'âme, comme au sens psychique qui est la vue directe dans l'invisible.

Quand, par ses études et ses expériences, il aura exploré le grand domaine de l'action, du fait psychique, et sera arrivé à en synthétiser les lois en les reliant à celles de la matière visible, il aura aussi le droit de prétendre connaître les lois vitales de l'être invisible. De là à vouloir montrer à l'homme (double personnalité) à bien vivre, à employer toutes ses énergies, il n'y aura qu'un pas ; et à la science expérimentale ajoutant la philosophie, il arrivera insensiblement à la morale. Or, sachez-le bien, frères Spirites, voilà le seul but pratique, humanitaire et fécond du Spiritisme, comme de toute science et de toute religion qui veulent survivre.
Arriver à donner à l'homme une règle de vie en accord avec la loi et le sens de la Vie ; lui mettre entre les mains le moyen d'être heureux et de faire toute l'humanité heureuse, le Spiritisme y parviendra : en vous faisant découvrir l'invisible il vous apprendra à connaître la vie dans toute son harmonie .... Connaître la Vie, c'est bientôt la respecter et l'aimer, la vouloir plus belle, plus intense en chaque être. C'est bientôt avoir, comme idéal individuel, la réalisation de la plénitude de vie en soi, autour de soi. En vous convainquant que l'Unité, l'Harmonie sont les grandes forces directrices et conservatrices de la Vie, vous comprendrez facilement que l'isolement, l'égoïsme sont contre nature et que le mal qui crée la perturbation, l'inharmonie dans la vie ne peut avoir pour corollaire que la souffrance, le désordre, la mort partielle. En conséquence, la loi morale de vie ne peut être que le Bien, puisque seul, il permet l'épanouissement total de la Vie ; vous en arrivez alors facilement à conclure que le progrès doit être l'ordre Divin de l'évolution et que l'altruisme (ou consécration de ses plus belles forces au bonheur de ses frères) est la règle de vie sociale.

Ainsi, en ne se bornant pas à l’une ou l'autre étude, en satisfaisant à la fois l'intelligence et le sentiment, en donnant des arguments à la raison et au coeur, mieux, en demandant sa part à la conscience, il pourra prétendre devenir la philosophie moderne et donner à l'humanité une loi morale d'accord avec les aspirations intimes de l'homme et les lois de la création. Ainsi seront synthétisés, dans cette science qui débute, les grands moyens de bonheur humain, et seront données à l'homme la clef de sa destinée et sa raison de vivre.

Spirites vraiment dignes de ce nom, libérez-vous, ne vous attachez donc pas à une seule branche du Spiritualisme, élargissez vos horizons et sachez accueillir, encourager, faire germer toute idée généreuse et humanitaire qui désirera pour l'homme plus de lumière, plus de connaissance de Vie et par conséquent, plus de bonheur. Ce n'est qu'ainsi que le Spiritisme deviendra la philosophie scientifique par excellence et la religion humanitaire la plus complète et la plus féconde.

La défense du spiritisme - Spiritisme chrétien

 Les théories spirites, en faisant triompher le principe de justice Divine, donnent à l'âme le désir de se perfectionner en même temps que I'espoir d'une récompense de ses efforts. Par cela seul, le Spiritisme serait une religion puisqu'il satisfait le besoin de justice, qu'il apprend à l'homme que tout acte a sa répercussion sur l'existence totale, et que rien de ce que l'on pense, dit, ou fait, ne peut être ni vain ni oublier ; mais surtout, en prouvant la grande fraternité des êtres, il donne une précieuse notion de l'Unité de Vie et, quand l'homme commence à comprendre qu'il n'est plus seul, qu'il fait partie de la grande famille Divine, il aspire à devenir meilleur parce qu'il entrevoit que l'égoïsme est un non sens et une infirmité morale. Or, pas une philosophie mieux que le Spiritisme ne donne à l'homme un aperçu plus grandiose de la Vie universelle ni à l'esprit une plus large conception de la Vie depuis ses formes rudimentaires jusqu'à l'essence de Vie Elle-même : Dieu. Pas une science n'étend ni plus haut ni plus loin la conception du système planétaire harmonieusement distribué.
Une religion doit tirer sa morale de la Vie supérieure ; or, la Vie supérieure est celle de l'esprit. Une religion digne de ce nom étudiera donc les lois spirituelles ; or, ces lois, comme toutes les lois Divines, reposent sur le grand principe : Progrès, Ascension.
L'âme, venant de Dieu, remonte à Dieu ; mais, comme le prouve la vie, le progrès ne se fait que lentement ; l'humanité ne va qu'à petits pas sur le grand sentier dans les domaines physiques et intellectuels ; comment concevoir, alors, que l'âme puisse violer cette Loi ! La théorie des vies successives et de la réincarnation donne une consécration à cette Loi de progrès qui entraîne, en même temps, celle de l'effort.

Quoi de plus rationnel et de plus beau, de plus conforme à l'idée d'un Dieu juste et sage, que la croyance à la réincarnation qui veut que toute âme acquière elle-même ses galons spirituels, forge son avenir par son travail et ses luttes ; mais aussi, quoi de plus réconfortant pour celui qui souffre que de penser que ses souffrances sont le prix des fautes passées, et le gage d'un avenir heureux ; quoi de plus salutaire que de savoir que le bonheur se conquiert, que l'épreuve et le malheur ne sont pas le résultat d'un arbitraire Destin ou du caprice d'un Dieu fantasque ?

Et pas une religion ne donne plus d'espoir à l'homme d'aller à Dieu par le seul chemin possible : le perfectionnement, c'est-à-dire l'effort permanent, continu, infini. Le Spiritisme chrétien élargi jusqu'au Spiritualisme universel, à la fois scientifique, religieux et moral, est la seule conception qui puisse éveiller toutes les énergies de l'âme elle-même. Il lui ouvre les horizons infinis de la vie spirituelle et, en lui prouvant le lien Divin de tous les êtres, lui fait comprendre, en même temps, que la fin de l'être est dans l'Amour. Le Spiritisme en arrive à dégager à la fois la grande loi de Justice et celle de Fraternité qu'impose la nécessité de collaborer à l'oeuvre générale en vue du Bien universel ! Est-ce que ce ne sont pas là, à la fois, les deux grandes lignes directrices de la Religion du Christ, et un commencement de réalisation de l'oeuvre de Jésus ?

Le Spiritisme sera un puissant moyen d'amélioration sociale et individuelle parce qu'il prouve la survie de l'âme et indique nettement que la vie véritable n'est pas la courte existence d'un corps charnel ; parce qu'en outre, il ouvre à l'homme des horizons infinis d'espérance en lui faisant entrevoir la vie supérieure dans son activité, sa puissance, sa beauté, et lui donne ainsi le désir de vivre par l'esprit ; mais, surtout, parce qu'en puisant ses arguments dans la nature, en donnant à l'homme une idée de l'Harmonie universelle, il lui enseigne la grandeur, la puissance de Dieu, en même temps que sa sollicitude pour la créature.

Si le Spiritisme ne résout pas encore toutes les questions de la destinée humaine, il donne cependant à ce sujet de grandes satisfactions à l'esprit en démontrant la fraternité des êtres dans la communauté divine de leur origine et de leur fin ; il enseigne, mieux que l'expérience même, que le bonheur est dans l'Union et l'Amour ; en prouvant l'unité de la Vie, il donne en même temps à l'homme le moyen de la réaliser en lui.

Enfin, il lui permet d'espérer, s'il souffre, en un avenir plus heureux, meilleur, en lui démontrant que les lois Divines sont naturellement justes et pitoyables, que la souffrance présente est un gage d'épuration et de bonheur futur, et que la Loi de Vie est : Progrès, Ascension.

Etude de la vie – Lois générales

Où l'on apprend à connaître Dieu - Les enseignements de la nature
La Nature apprend à croire
La Foi profonde et haute en Dieu conduit l'homme à la connaissance.

 

I - L’existence de Dieu – Preuves – Notion de Dieu

La Foi donne à l'âme une force surhumaine et, si cette force est dirigée par l'Amour, ce flambeau Divin, elle éclaire la vie en cette âme ; celle-ci, alors, comprend, tout au fond d'elle, les lois Divines, elle sent l'Harmonie, l'Unité de la vie, en découvre alors les merveilles sans cesse nouvelles et toujours plus belles. La Foi n'est pas la superstition ; la Foi ne s'attache pas aux formes qui ne sont que des apparences ; la véritable Foi est la fille de la liberté, de la raison et aussi, de l'intuition. La Foi se traduit mais ne s'explique pas. C'est par la contemplation intime, la méditation et le sentiment de la Vie universelle qu'on arrive à acquérir la Foi. D'ailleurs, c'est déjà croire que respecter et aimer l'oeuvre Divine et, mieux encore que tous les prêches, les sermons et les dissertations philosophiques, la nature est l'école de la Foi et l'éducatrice de l'âme.

L’harmonie universelle

Si l'homme voulait bien regarder autour de soi, analyser la vie dans ses plus humbles manifestations, voir avec son intelligence tout en sentant avec son coeur, il ne pourrait nier l'Intelligence prévoyante qui préside à la Vie.

Dans tout l'Univers, cette Vie est assurée par des lois harmonieuses et se renouvelle, se transforme incessamment ; chaque existence particulière faisant sa part active dans l'oeuvre générale. Il ne faut jamais avoir songé un instant à l'ingéniosité vitale qui assure à la graine sa maturité, son éclatement, sa germination ; il ne faut jamais avoir regardé naître, croître le moindre brin d'herbe pour ne pas admirer la sagesse, la sollicitude avec lesquelles sont assurées les phases d'évolution du plus humble des êtres.

La science a beau constater, contrôler les phénomènes vitaux, elle n'en trouve pas la source si elle nie Dieu et, quelle que soit l'ingéniosité d'un système philosophique, scientifique, il croule s'il n'admet pas, comme Foyer de Vie, comme point de départ de toutes les forces qui assurent la Vie, un Être puissant, suprêmement intelligent. Certes, la nature semble un grand mécanisme qui répète aveuglément, inconsciemment semble-t-il ces gestes de vie mais, cependant, il faut bien qu'en elle soit enclose une Intelligence première : Celle qui a édicté les lois qui font se transmettre, se renouveler la vie ; et ces lois, à les étudier de près sont si belles, si harmonieuses, si généreuses qu'elles ne peuvent émaner que d'un Esprit suprêmement savant, suprêmement bon, comme aussi, leur application ne peut être que la manifestation d'une Force suprêmement puissante. Que l'homme examine la vie en lui ou autour de lui ; il ne peut qu'admirer, sans comprendre peut-être, ce qu'il sent si beau, si grand sous la simplicité apparente de la vie ; ce n'est que, parce qu'il est orgueilleux et pense que tout cela lui est dû, qu'il n'a pas un élan de reconnaissance humble vers la Source secrète des merveilles qui l'entourent, et parce qu'il est aveuglé spirituellement par cet orgueil, qu'il ne reconnaît pas la Grandeur, la Beauté, l'Harmonie de la Vie.

Preuves de l'existence de Dieu - Les enseignements de la nature

Il est bien des voluptés raffinées que ne traduit aucun mot : celles que procure la contemplation Divine dans la liberté de la nature sont de celles-là.

Il faut déjà vivre par l'âme pour les ressentir ; ce sont des délices sans cesse renouvelées, c'est la communion de l'âme humaine en la fraternité de toutes les âmes, en l'harmonie Divine.
Le spiritualiste sent très bien, en chaque arbre, en chaque animal, en chaque plante une âme, un principe Divin et pour lui, ce n'est pas un simple mythe poétique que d'entendre un de ses frères répondre à son âme à lui ; l'Harmonie qui déborde de toute la Vie l'inonde d'une joie intime qui ne peut s'exprimer, parce qu'elle est ressentie en l'âme même et que l'intelligence ne peut l'expliquer ; mais l'âme comprend très bien le langage de ses soeurs ; la caresse d'âme des arbres, des feuilles lui parvient très bien et semble l'attirer, la retenir plus particulièrement près de certains arbres, près de certaines humbles et muettes créatures.

La contemplation de la nature dans son épanouissement ou son sommeil est une source d'enseignements Divins sans cesse renouvelés. On apprend à connaître Dieu rien qu'en regardant avec l'âme la merveille d'architecture, de chimie et d'art que représente, à elle seule, la feuille menue qui ouvre au premier souffle tiède ses tulles gaufrés, et le salut des arbres sous le vent semble fraternel tant on y sent avec certitude la communauté d'origine de toutes les créatures : soeurs Divines et filles bien aimées d'un Père suprêmement grand et généreux. À chaque nouvelle merveille, l'âme comprend davantage la sollicitude, la sagesse Divine, en constate mieux encore l'Unité, la Beauté de la Vie. Devant l'intensité de cette Vie, l'esprit entrevoit la multitude des forces mises en action par la volonté Divine pour maintenir, propager, multiplier cette Vie. L'âme sent une foule invisible d'auxiliaires Divins dont l'activité incessante et harmonieuse assure l'équilibre des moyens de Vie dans tous les domaines de l'être. On peut dire que l’âme, alors, est capable de ressentir les vibrations de Vie qui s'échappent de toute la nature, et c'est là qu'elle trouve la connaissance la plus haute de la Vérité et la prescience de Dieu ; c'est pour elle un enchantement que cette découverte, cette compréhension de Dieu dans la multitude des humbles créatures ; cette assurance de la plénitude de Vie dans le plus modeste des êtres.

Oui, c'est une leçon de grandeur que donne la nature à qui sait lire en elle. Aucun livre humain ne peut la remplacer tant elle offre de sujets de méditation et d'objets d'admiration ; il semble même que l'âme humaine ne soit assez vaste pour contenir la richesse spirituelle qui émane de l'étude de cette nature. Quand l'esprit, constatant l'Harmonie et la Beauté des lois de la vie, peut balbutier les premières lettres du secret Divin, le cœur, alors, devant tant de magnificence, déborde d'une infinie et Divine émotion, d'un bonheur supra humain ; avant-goût des félicités suprêmes que donne la connaissance.

Les voix de la nature

La forêt offre à ceux qui savent l'entendre l'harmonie de concerts variés. Chaque arbre a son langage, chaque feuillage son bruissement particulier, murmure ou tonnerre, suivant les accords du vent. Si vous pouviez connaître ce qu'un esprit de la forêt sait sur chacun de ses grands frères, les arbres ! Il entend leur langage, il reconnaît la voix de chacun au milieu du concert de tous. L'arbre a une âme translucide où s'inscrivent lisiblement les épopées de son existence invisible, et tel chêne qui vous semble avoir toujours été chêne a connu les grâces d'une tige menue et grimpante ou les profondeurs de l'abîme aquatique.

L'arbre porte sous son épaisse cuirasse de bois une âme sensitive, et ce n'est pas une illusion : sa voix se fait tour à tour languissante, plaintive ou heureuse suivant les vibrations qu'il reçoit de toute la nature. Il a de véritables joies lorsqu'un de ses frères ailés vient lui demander asile, et semble comprendre toute la fraternité des êtres tant il met de complaisance à ouvrir ses branches, à donner l'ombre de son feuillage à une nouvelle nichée. L'arbre fête, par des impressions intimes, les floraisons et les maturités, et jamais n'oublie, en son langage, de remercier les forces bienfaisantes qui lui permettent d'aspirer la substance de Vie.
S'il vous fallait, mes frères, vous instruire de tous les mystères que recèle une existence d'arbre, s'il vous fallait comprendre qu'il souffre réellement d'une blessure, d'une entaille, d'une cassure ; que vous froissez son âme en brisant une de ses branches, vous découvririez la sollicitude prévoyante qui préside à la répartition de la Vie, l'organisation de la substance, et vous comprendriez davantage quelle Harmonie plane sur toute la création, quelle merveille d'ingéniosité, de science et de générosité recèle la moindre des créatures.

Un génie des bois.

L'oiseau voyageur des airs connaît bien des secrets de l'azur ; il pressent toutes les dépressions atmosphériques, les révolutions aériennes, les modifications des saisons. Son sens intime de la vie le renseigne sur tous les avantages d'une région et, mieux que le plus savant de vos astronomes, l'oiseau prévoit, plusieurs heures d'avance, Ies perturbations climatériques. L'oiseau a l'âme légère, toujours heureuse parce qu'enivrée de substance Divine ; la faiblesse même, pour lui, est un don, car beaucoup de ses frères lui donnent protection et asile.

La religion de la vie - L’oeuvre du Créateur

Mon frère, pour te convaincre qu'il est un Maître adorable de l'Univers, pour donner à ta raison comme à ton coeur les preuves de l'existence Divine, laisse là tes livres, tes pauvres argumentations cérébrales et humaines, tes élucubrations, tes théories décevantes dont la base même est ébranlée par ton matérialisme et ton orgueil, et viens avec nous au milieu du cadre naturel ; viens lire dans le seul Livre qui ne vieillisse pas parce qu'il est éternel, viens puiser à la source même les enseignements et les preuves ! Viens avec tes yeux, ton âme, ton coeur tourner les feuillets du volume Divin de la nature ! Et puis, recueille-toi, soit devant l'océan aux bruits de gouffres, soit au milieu du silence peuplé des bois, soit devant la nappe d'or d'un beau champ de blé ou bien encore, devant l'apaisante sérénité d'une nuit étoilée. Écoute, regarde et sonde, non plus avec ton orgueil et ta science d'homme, mais avec ton âme d'enfant Divin, les mystères éternels. Devant tant de beauté, de paix, de tranquille mais féconde Harmonie, devant ce renouvellement incessant de la vie, dans l'ordre et la régularité, peux-tu nier Dieu ; peux-tu douter d'une Intelligence bonne, généreuse, puissante et savante dépassant à un degré infini la plus haute intelligence  d'homme ? Ne sens-tu, devant tout cela, ta faiblesse, ton impuissance à faire aussi beau, aussi grand, et ne comprends-tu vraiment, frère aimé, que tu as un Maître, un Créateur mais surtout, un Père divin ? Oui, devant tout cela peux-tu blasphémer et nier l'Être Suprême ?

Mon frère, mon frère, mais écoute donc ces mille bruits de la campagne : le murmure léger du vent, le froissement des branches et des feuillages, les chœurs des invisibles chanteurs, le doux crissement des insectes, le bourdonnement laborieux de la multitude ailée. Et puis, regarde à tes pieds : vois l'épi plein et lourd courber son front comme pour un salut, vois sa tige flexible qui ploie sous le précieux fardeau. Vois la richesse florale ; regarde avec les yeux de l'artiste, du poète la fleur qui paraît ouvrir son coeur à ton regard, qui semble te dire : « Je suis comme toi, mon frère, une créature du Grand Tout ; je viens, comme toi, de l'Infini. Comme toi j'y aspire de toute la force qui est en moi. Comme toi je vis, je bois à la Divine source jamais tarie, toujours renouvelée, les sucs revivifiants. Et ma tige croît, mes bourgeons s'épanouissent et je vis, je grandis, pour mourir c'est vrai mais, pour renaître aussi par ma graine que le vent de la destinée jettera près ou loin de moi. Oui, frère, Dieu est parce que tu es, que je suis, si humble et si fragile que je te paraisse ! » Oui, frère aimé, si tu doutes de Dieu, si en ton âme s'obscurcit la Divine flamme, si tu ne te sens plus tressaillir sous les ondes sacrées, viens retremper ton âme au bain de la nature. Regarde, écoute, ne raisonne même pas. Vois, entends ! Et dis-nous, frère aimé, quand tant de richesses te sont offertes sans que tu aies rien fait pour les mériter ! Peuvent-elles venir, ces richesses, d'un Être qui ne t'aime pas ? Peuvent-elles être le cadeau du Mal, ou pis, du Néant ? Écoute, sent, regarde vivre la nature, s'animer la multitude des créatures qui, toutes, dans un langage particulier, crient, non seulement la Vie mais la Bonté de cette vie. Toute la science et la philosophie d'un cerveau ne t'en apprendront pas tant que la contemplation sincère du spectacle naturel. Oui, crois-nous, frère aimé, quand tu doutes, laisse là tes livres, tes discussions à vide. Va-t'en seul devant le livre toujours ouvert de la Nature. Épelles-en les lettres premières et tu comprendras, tu seras certain que Dieu ne peut pas ne pas être. Regarde avec attention la ciselure d'une feuille ; demande-toi aussi si le plus habile artiste pourrait en créer, en reproduire même une seule, et où il en puiserait les éléments, les matériaux si cela lui était possible ? Encore et toujours dans le grand Réservoir, dans l'Insondable, l'Infini ! Alors, vois, réfléchis : Si l'homme, même après des siècles d'efforts, de recherches, de travaux et d'études n'a pu arriver à saisir le mystère de la Vie, ni l'imiter, peut-il raisonnablement nier une Puissance, une Intelligence supérieure à la sienne, et dont il ne peut ni déterminer ni atteindre la perfection ?

Eh ! bien, cette Puissance, cette Intelligence que tu ne peux raisonnablement nier, nous l'appelons Dieu ! Et c'est ce Dieu que nous vénérons, que nous servons, non pas en vaines pratiques par un culte enfantin mais, du plus profond de nous, avec le meilleur de nous : notre âme. C'est ce Dieu que nous reconnaissons et aimons dans chaque créature et dans chaque manifestation de la vie ; c'est ce Dieu que nous sentons suprêmement bon, puissant, que nous nommons : « notre Père ! » Et c'est ce Dieu-là qui nous envoie sans cesse le rayon de Vie nouvelle, et qui nous donne avec la vraie science, le pouvoir et le bonheur de la Vie. Viens avec nous, apprendre à connaître ce Dieu ! Il est ton Père comme le Nôtre. Crois-nous : c'est un Père généreux, indulgent et puissant et, si tu es malheureux ou que tu doutes, nous t'en supplions, frère, va chercher la consolation et la certitude dans le Grand Livre éternel.

Où l'on apprend Dieu

Oui, Dieu se sent, se voit dans tout ce qui vit, dans le grand spectacle sans cesse renouvelé de la nature. Chaque être, chaque brin d'herbe crie l'existence d'une Puissance sage, intelligente et bonne. Par cela même que la vie est, Celui qui la donne est bon. La Vie même, dans sa seule manifestation première, physique, matérielle, est le plus réel hommage à l'Esprit invisible qui veille à son maintien après l'avoir créée. Mon frère, écoute la voix de ton coeur quand tu es seul, calme, dans le recueillement, cependant, plein d'animation de la campagne ; sonde en toi-même ce qu'il y a de plus grand ; fais taire un instant ton égoïsme orgueilleux et tu seras anéanti devant l'éternelle magie de cette nature qui, sans cesse, refait de la Vie avec la mort ; qui, sans arrêt, et suivant un ordre harmonieux et souverainement sage, renouvelle les formes, forge sans cesse d'autres créatures, et tu sentiras que le courant Divin ne finit jamais, que le réservoir Éternel ne tarit pas.

Et puis, mon frère, il est un autre grand livre où tu peux apprendre Dieu, et ce livre est en toi : c'est ton âme. Le mot âme peut-être t'effraie ou te fait sourire. Avec tout l'orgueil de ta science matérialiste, tu ne glorifies que le cerveau humain mais, écoute-toi vivre. Dans un de ces moments trop rares, trop brefs où tu te sens inondé d'une volupté pure, où tu te sens vivre complètement et où tu tressailles intimement, soit sous les ondes d'un Amour très grand, soit dans la sérénité de la solitude champêtre, eh ! bien, mon frère, écoute-toi vivre et dis-moi si l'Amour, dis-moi si ce calme, cette vie qui s'insufflent soudain en toi pourraient être les produits de la matière, d'un simple organe physique, si cette matière, cet organe, ne vibraient sous le grand souffle immatériel de l'âme ?

Oui, pour connaître, comprendre Dieu, écoute-toi vivre, laisse parler ton coeur, aime ; surtout, ne t'enferme pas dans un égoïsme froid resserrant tes facultés et tes sensations. Donne-toi un peu et à ce moment, ouvre le livre intérieur ; tu comprendras soudain que ce qui s'appelle amour, beauté, art, sagesse ne peut venir seulement d'un pauvre tissu cérébral, et qu'il faut que ce tissu soit animé par un courant Divin ; tu sentiras en toi tant de beauté et de vie, que tu ne peux être seul à te les fournir, et qu'il faut que d'un monde invisible t'arrivent ces effluves délicieuses. Frère, tout ce qui fait ta noblesse, tout ce qui fait que l'humanité, malgré ses erreurs, ses crimes, ses hontes, ses désespoirs marche quand même sur la grande route du progrès, vaillante et pleine d'espoir, toujours, c'est que cette humanité est, par l'âme, fille de Dieu.
Ce qui fait qu'elle continue la Vie et veut vivre quand même, qu'elle aspire sans cesse à mieux, c'est justement parce que l'âme humaine est une parcelle de l'âme Divine : l’âme Divine est Essence, Principe de Vie, et l'âme humaine qui en est la fille ne veut pas, elle non plus, de la mort. Que ses formes doivent se renouveler, car la matière est faible, mais qu'elle : principe vital, ne doive et ne veuille pas finir, cela est. Mon frère, ton âme est comme la vie elle-même ; elle se renouvelle, change ses formes extérieures, rejette ses vêtements usés du corps. Mais, toujours vivante après s'être un moment retrempée au bain de vie Divine, elle revient, ouvrière inlassable de la vie, reprendre l'éternel labeur.

Mon frère, tu ne peux douter de Dieu si tu crois à la Vie, et tu ne peux douter de l'âme si tu crois à Dieu. Celui qui fit la Vie ne peut l'avoir voulue inconsciente, inutile, éphémère, incomplète : ce qui serait si ta vie à toi se bornait à ton existence charnelle et, comme la nature elle-même t'en donne la preuve, la Vie ne finit pas. Seules les formes changent mais, Elle, demeure, parce que la Vie, justement, vient de Dieu.

Dieu - Nature de Dieu - Attributs de Dieu – Raisons de croire à l'Unité Divine

La raison, seule, crie l'existence de Dieu. Comment expliquer autrement l'origine de la création, le gouvernement, le fonctionnement des mondes, non seulement du nôtre, mais encore de ceux qui échappent à notre perception visuelle, sensorielle et intellectuelle. Si loin que poussent les athées dans leurs théories matérialistes, positivistes, leurs démonstrations géométriques, mathématiques, philosophiques même, sur cette question angoissante de l'origine des mondes, ils arrivent toujours à l'indénombrable, l'inexplicable. Si subtiles, si précieux que soient leurs raisonnements, ils n'aboutissent jamais qu'à la constatation des grandes lois qui régissent la Vie, mais ils n'en découvrent jamais le Législateur.
Qu'ils appellent du nom qu'ils voudront le grand Moteur indéchiffrable qui met en mouvement la grande machine universelle qui fait croître, subsister des milliers de créatures, il n'en est pas moins, Lui, c'est à dire : le Principe unique, la Cause première et suprême de la Vie.
L'athée, s'il est sincère, ressemble à un enfant entêté et inintelligent qui nie parce qu'il ne comprend pas. Dieu, pour une intelligence lucide et loyale existe, parce qu'elle en sent l'existence indispensable, indiscutable comme celle même de la Vie. Mais il ne faut pas faire de Dieu une sorte de non existence ; la Vie est une réalité, son Principe doit être une Puissance.
Les polythéistes font de Dieu une légion de dieux et, sous mille formes, adorent les grandes forces naturelles. Mais la grande Force créatrice, vitale, primordiale qui a donné naissance à toutes les autres, qu'en font-ils ? Ne faut-il pas toujours qu'il y ait un lien entre ces dieux, ces forces, sans quoi ce serait l’anarchie ! Or, à nos yeux mêmes, l'ordre apparaît, c'est-à-dire à la hiérarchie ; partout, revient toujours la déduction d'une Puissance unique dirigeant les autres. Restent ceux qui croient à une double Divinité : Le Bien et le Mal, ayant pouvoir égal. Ceux-là, sans doute, ont des théories qui semblent très logiques ; dans toute la vie de notre planète se retrouvent toujours en présence les deux grandes puissances adverses. Mais, si l'intelligence trouve satisfaction dans ces conceptions, le cœur les repousse car ce serait nier le perfectionnement ; l'homme le plus dévoyé reconnaît la supériorité du Beau, du Bien ; la conscience humaine se refuse à donner son approbation au mal. C'est donc que, dans son moi intime, l'homme reconnaît la suprématie du Bien. D'ailleurs, s'il veut regarder d'un peu plus près la création, il verra que les lois Divines sont toute Harmonie et Bonté ; qu'elles visent à assurer la Vie et le bonheur à chaque créature ; le principe de Vie ne peut donc être que Bien et Beau. D'autre part, il faut bien admettre que le progrès est la loi primordiale de Vie et qu'il tend à la perfection.

Si le Mal était un dieu aussi fort que le Bien, jamais l'humanité ne pourrait caresser l'espoir d'arriver à cette perfection et par conséquent, au bonheur.

Dieu ne peut être que Bonté. Tout, autour de vous, surtout en vous, le crie. À étudier d'un peu près les grandes lois qui régissent la formation, l'existence, le fonctionnement des mondes, on reste en admiration devant la sollicitude, la prévoyance qui président à l'élaboration de la Vie.
Oui, tout crie dans la création le nom et la qualité du Créateur. Vraiment, elle ne peut être l’oeuvre d'une Divinité malfaisante ; la vie ne peut être la conséquence d'une volonté qui mènerait les créatures à la mort. Le mal ne peut être, au contraire, qu'une perturbation de la Vie ; perturbation non pas voulue par Dieu mais provoquée par les Créatures.

Nature de Dieu

Quelle est la conception de Dieu qui satisfasse le mieux l'intelligence, la raison et le coeur ? Les panthéistes, du moins les plus matérialistes, car les autres, par leurs conceptions d'un Dieu idée et force, se rapprochent beaucoup de la conception unitaire, répondent que c'est le monde qui est Dieu ; mais, quoi dans le monde ? La matière elle-même, ou une des forces naturelles car enfin, il faut toujours qu'il y ait une direction, une unité Créatrice. Ce n'est pas la multitude, le chaos qui a pu donner, et peut assurer la vie : cette grande unité sous l'infinie diversité de ses formes. Ils démontrent bien l'existence des phénomènes ou constatent les cas multiples en expliquent le mécanisme, en déduisent même les lois générales mais, jamais n'en donnent le pourquoi, la Cause primordiale.

Pour eux, la matière est Reine parce que visible, tangible aux pauvres sens humains. Cependant, la matière ne peut se créer elle-même : il faut bien admettre l'existence d'une Force invisible, immatérielle qu'on nomme vitalité, et admettre aussi que cette Force est intelligente et volontaire puisque la matière est soumise à des règles de transformation, d'évolution, d'harmonie. De là la conception d'une Volonté, d'une Pensée créatrice. Les matérialistes répondent que la Force créatrice est une réalité. Nous sommes d'accord avec eux mais, réalité ne veut pas dire, comme ils le sous-entendent, matière.

La pensée est une réalité puisqu'elle peut se concrétiser dans le langage, se transmettre, se photographier même et cependant, elle n'est pas matière, en ce sens où la matière est chose tombant sous les sens physiques. D'autre part, leurs conceptions d'un monde marchant aveuglément et mécaniquement sous le joug d'un déterminisme intransigeant les amène à faire de Dieu un être soumis aux mêmes lois que la créature. Faire de Dieu, l'Être puissant, vital, un être non libre, c'est nier aussi la liberté humaine, et il n'est pas un philosophe qui puisse le faire. La liberté est probante dans la vie de l'homme comme dans celle des nations ; il est des circonstances, des événements où toutes les causes déterminantes, du moins au vu de l'intelligence humaine, sont réunies pour faire sombrer une conscience ou un peuple.
Cependant, contre toute attente, toute prévision, dans un sursaut de révolte la conscience s'affranchit, la nation se libère ; il faut donc qu'au fond de cette conscience et dans cette collectivité soit demeuré un germe de liberté. Les théories négatives de la liberté conviennent peut-être à des esprits déprimés, satisfaits de s'en remettre à la fatalité du soin des responsabilités ; mais pour des êtres conscients, aspirant à un Idéal toujours plus élevé, elles paraissent bien fragiles et insuffisantes. Or, si l'homme est libre, Dieu ne peut l'être moins que la créature. Il plane au-dessus des lois, Il ne les subit pas. Ces lois ne sont nécessaires qu'aux créatures faibles et trop ignorantes pour savoir et vouloir le bien. Cependant, la conception d'un Dieu seulement libre ne satisfait pas complètement l'aspiration du moi intelligent et sensible. L'âme a trop soif d'absolu, de beauté intangible, parfaite pour que cette perfection ne soit pas.

D'ailleurs, c'est encore dans la nature que l'homme va puiser ses premiers enseignements, sa première impression de l'Infini. Il reste confondu devant le génie puissant et organisateur de l'Architecte du monde ; il reste extasié devant cette Science universelle, cette connaissance totale de toutes les lois de Vie : Affinité, Équilibre, Harmonie, Mouvement. Oui, quel Architecte inimitable a pu établir le plan de Vie, à la fois dans son unité et sa diversité si logique, si rationnelle ! Quel Architecte a pu établir le plan gigantesque des mondes ! Quel merveilleux Physicien ! que celui qui équilibre et fait mouvoir des milliers de planètes. Quel ingénieux et érudit Chimiste révèle l'analyse d'un tissu ou des teintes d'un seul pétale ! Et encore, votre pauvre monde terrestre ne peut-il vous donner qu'un aperçu bien modeste du plan général de Vie, et des richesses accumulées par l'Être Créateur.

Plus la science avance, progresse, plus le champ de l’Infini s'élargit. L'homme découvre toujours mieux que ce qu'il avait ; il n'est pas de limites à la beauté. D'ailleurs, en l'homme même est le désir de perfection. II aspire à la Vie supérieure et intensive. Se peut-il alors que, Dieu qui met tant de logique dans les lois de la matière, n'en ait pas mis dans celles de l'esprit ? Puisque l'homme sent en lui des énergies, des aspirations très hautes, il est évident qu'il doit pouvoir les mettre en action pour étancher, enfin, la soif de beauté dont son âme est altérée à la Source suprême ! Or, il ne trouve pas satisfaction dans le monde matériel, dans la vie charnelle : là, tout s'émiette, se décompose ; de là l'espérance d'un monde, d'une Vie qui ne finissent pas ; d'une Vie parfaite ; en un mot, d'un monde spirituel, puisque pour tous, l'esprit est l'expression de la Vie supérieure. Dans ce monde-là, Dieu est connu et est l'Expression suprême de la Vie. De là cette conception de Dieu : Esprit de puissance infinie et parfaite.
Dieu, pour les spiritualistes, est l'Être essentiel, un, immatériel ; la Source, la Perfection, et l'Absolu de la Vie. Dieu, c'est aussi l'Idéal sans bornes qui peut, Seul, donner à l'être la plénitude de Vie, et par conséquent, le bonheur. C'est donc l'ascension perpétuelle vers une Vie plus haute ; libération du moi supérieur : l'âme. Mais, c'est la réalisation des énergies qu'elle contient.... Dieu : c'est l'expression de la Cause et de la Fin de la Vie.
Dieu ne se révèle ni par des mots ni par des signes apparents. Il s'exprime en l'être par la plénitude de Vie qui, soudain, anime l'âme. À ce moment, l'âme comprend Dieu ; l'âme saisit toute l'Harmonie de la Vie, la grande Unité des lois vitales, et s'extasie alors, sur la beauté, la générosité de cette Vie.

Dieu, alors, apparaît à l'esprit, non plus comme l’être abstrait, inaccessible mais, comme le Pouvoir de Vie, l'Intelligence et la Puissance créatrice. Ce n'est plus, comme l'enseignent les doctrines religieuses, un individu ou un être particulier mais, la fusion de tous les êtres, le réservoir intarissable de la Vie, et la synthèse de toutes les forces de Vie.
Dieu, humains, ne peut vous apparaître dans sa vraie nature que comme l'Intelligence des puissances vitales et la Source jamais tarie de la Vie. Mais, il faut aussi que vous compreniez qu'Il n'est pas seulement le Réservoir des éléments vitaux créateurs, mais encore, la Direction primordiale, la Conscience de cette Vie et l'Intelligence déterminante des lois secondaires de la Vie.

Dieu est l'Esprit Universel, Principe des fluides de Vie, et rien ne peut vous donner à vous, humains, l’idée de Dieu que le mot Âme Universelle. Oui, Dieu est l'Âme Universelle. L'âme est le principe, le moteur, le producteur de la Vie dans toute créature.  Dieu est, pour l'Univers, pour le Monde dans son immensité, avec tous ses systèmes planétaires et ses différents modes d'être, la Source, le Principe de toute existence.

Dieu, pauvres humains, il vous est difficile de Le comprendre, même de loin. C'est la Vie dans son essence, dans sa splendeur ! La Vie à tous ses degrés, dans toutes ses manifestations et cela, sous une forme inappréciable à vos faibles sens, même psychiques, incommensurable à vos pauvres moyens d'investigation humaine. Comprenez bien ce mot : Essence de vie, c'est-à-dire Source première, suprême de tout ce qui est, de tout ce qui subsiste au ciel, sur Terre, dans l'Univers entier dont vous ne pouvez même imaginer l'étendue, ni la beauté et puis, donnez à ce Principe Suprême de Vie toutes les puissances, tous les apanages supérieurs à un degré infini et vous pourrez vous faire une faible idée de la Divinité ; vous pourrez au moins recevoir un pâle rayon de la Lumière qui est Dieu.

Dieu ne se révèle ni à l’intelligence ni aux sens et quels que soient l'étendue, le nombre, la puissance, la beauté des sciences humaines dans tous les domaines, elles ne pourront jamais donner à aucun être la prescience de Dieu. Il n'y a que par le coeur que l'homme puisse connaître Dieu, soit en aimant tout ce qui vit, soit en adorant intuitivement, instinctivement la Source inaccessible des merveilles prodiguées à ses sens.

Mais il n'aura vraiment une idée de Dieu que s'il peut comprendre toute la grande Harmonie, la Beauté et l'Unité de la Vie. II ne pourra se faire une conception, sinon plénière, du moins proportionnée et juste de Dieu, que s'il a compris ou plutôt s'il a senti la grande chaîne qui relie les êtres, leur fraternité Divine, leur communauté d'origine et de fin. Alors, par la notion de cette unité, de cette relation continue, il pourra comprendre que Dieu est l'Âme Universelle, Principe général de toutes les existences ; il pourra, s'il s'aperçoit enfin que la vie est Une sous mille formes variées et toujours renouvelées, concevoir que Dieu est infini et parfait. Mais, combien d'étapes devront franchir son intelligence et surtout son être psychique avant de pouvoir apercevoir, même sous de faibles apparences, l'Unité de la Vie dans l'Univers. Oh ! mes frères, si vous pouviez savoir, comprendre ce qu'est vraiment Dieu ! Si vous pouviez savoir qu'Il est la Vie à son état supra-intense et supra-parfait, et que cette Vie rayonne incessamment ; que cette Vie se donne généreusement pour se transformer, se propager, se multiplier et revenir au Grand Tout ! Si vous pouviez savoir ce que peut être le fluide universel qui crée sans cesse, et qui n'est autre que l'émanation éternelle de Dieu, vous auriez au moins conçu l'idée de Dieu. Mais, sachez-le bien, vous ne le comprendrez que lorsque votre âme : étincelle de Vie Divine, se sera assez épurée ou plutôt, aura suffisamment assaini son atmosphère spirituelle par des transformations successives pour pouvoir s'élever dans les régions psychiques où elle sentira le fluide de Vie qui émane de Dieu.
Tant que cette âme ne se sera pas assez vivifiée par l'Amour, ne vibrera pas des ondes génératrices de la Vie spirituelle, ne participera pas, par son rayonnement et ses efforts harmoniques à la Vie universelle, l'homme ne pourra avoir qu'une notion fausse de Dieu. Ce n'est que dans la Vie intensifiée de l'âme, par l'Amour universalisé, qu'il pourra monter, au moins par échappées, jusqu'au Foyer Divin, et ce n'est que là qu'il comprendra Dieu.

Qualités divines

La bonté et la perfection de Dieu éclatent dans toute la création. C'est la sollicitude qui règle toute son existence, sa subsistance et sa fonction dans le système d'êtres auquel elle participe ; c'est l'Harmonie qui met chaque être à sa place, là où il peut le mieux réaliser son maximum de Vie et concourir à assurer la vie générale ; c'est, enfin, le souci suprêmement paternel de la Providence de donner à la plus faible créature le moyen de grandir, de s'élever. Celui qui considère d'un peu près toutes les grandes lois vitales est ravi d'admiration devant les générosités de Celui qui crée la vie, et devant sa sollicitude et son désir de donner à chaque être un maximum de Vie dans un minimum de temps et d'espace ; n'est ce pas là l'indice d'une bonté infinie : que Celui qui fit la Vie s'oubliât jusqu'à se donner pour l'assurer, et que ce don se renouvelât sans cesse par le fait même de la grande loi de transformation qui assure à chaque parcelle de Vie une infinie de modes d'être ! Il n'y a qu'à regarder la Vie sous ses différentes formes pour être convaincu que Dieu est toute bonté, et que cette bonté ne s'arrête pas à créer mais, à assurer la Vie avec largesse en chaque être et en toute la grande fraternité des êtres ; mais, plus que n'importe lequel, l'homme peut juger de la bonté d'un Dieu qui ne lui a pas seulement assuré la vie mais lui donne encore, la conscience de son existence, et lui permet de découvrir sa cause et sa fin. Qu'a donc fait l'homme pour mériter un tel honneur ? Faut-il que le Créateur soit généreux et bon pour permettre à ses enfants de monter à Lui ! La Vie, dans son essence, par cela même qu'elle est la Vie, représente la somme des perfections, des possibilités de beauté, de lumière, de sagesse. La Vie n'a pas de limites, pas plus dans sa nature que dans ses attributions ; elle est la Vie, et par cela seul, elle contient tout l'absolu, tout l'infini que peut concevoir n'importe quel être, si pur, si profond soit-il lui-même ; et voilà pourquoi Dieu, que nous nommons Principe, Père de Vie peut être dénommé parfait et infini dans toutes les qualités attribuées à la Vie.

L’acte divin

Dieu était, et sut de toute éternité qu'il était. Dieu pensa et l'image de l'Univers se dessina. Dieu aima : de sa volonté puissante Il dirigea le courant de Vie dans l'image créée, et celle-ci s'anima ; celle-ci devint la création.

Dieu était parce qu'Il pensait ! Il fit la Vie parce qu'Il aima, qu'Il voulut se donner et ainsi, se renouvelle le mystère sacré.

L'amour Divin est le courant vital qui maintient la création et ainsi, dans l'Amour, la créature pourra refaire de la Vie.

 

II - Du vrai culte

Le vrai culte de Dieu est dans le culte de la vie et l'amour des créatures.

Il faut élargir l'idée de Dieu, ne plus l'enfermer dans des formules dogmatiques. Dieu doit être pour tous le Foyer de Vie, de Beauté ; le Sommet auquel doit atteindre l’âme libérée, et il n'y a qu'un moyen de servir ce Dieu : c'est de commencer par libérer l'âme pour la faire vivre de la Vie supérieure, la délivrer de la servitude de la chair, ne plus mettre l'étincelle Divine sous l'étouffoir d'une vie grossière, seulement matérielle. C'est aussi libérer l'étincelle Divine qu'aspirer à devenir meilleur, à s'élever vers la Beauté en combattant les instincts d'égoïsme et d'orgueil aveuglants. Enfin, servir Dieu c'est se dévouer à l'humanité, car l'homme aura beau se perfectionner, s'il reste isolé, ce qu'il a acquis ne profite qu'à lui et ainsi, il ne sert pas Dieu, c'est-à-dire la grande Cause de vie. Encore une fois, le grand principe de solidarité qui unit tous les êtres devant la Cause première est inviolable, et nul individu ne peut prétendre trouver le bonheur hors de l'Union et de l'Amour ; l'homme en a l'exemple dans la vie matérielle. La Vie n'est qu'une vaste solidarité, une association continuelle de tous les éléments producteurs ; éléments divers dans leur nature mais formant l'Unité par la collaboration dans le domaine scientifique comme dans le domaine matériel.
C'est l'union qui fait la Vie. Comment en serait-il autrement dans le domaine moral qui est celui de la Vie supérieure ? L'homme ne réalisera la plénitude de Vie en lui que s'il concourt à assurer celle des autres ; et servir Dieu, c'est justement contribuer à maintenir la Vie, puisque Dieu est le Principe Même de Vie. Servir Dieu, c'est s'efforcer d'apporter à la masse commune plus de bien et de beau ; servir Dieu, c'est contribuer à rétablir l'harmonie Divine sur Terre, c'est-à-dire à travailler à guérir les causes d'inharmonie, de mal et de souffrances ; servir Dieu, c'est donc, en même temps que s'améliorer en tant qu'individu, donner à l'humanité tout ce qu'il peut y avoir de bon en soi. C'est vraiment donner son âme, mais son âme libérée, son âme divinisée.

Oui, servir Dieu, c'est aspirer à la Vie dans toute sa plénitude et sa beauté, et s'efforcer d'établir ici-bas le règne de la justice Divine par la charité et le dévouement.
La vraie religion est celle de la Vie même. Aimer, respecter la Vie, chercher à l'intensifier par tous les moyens, n'est ce pas là le véritable culte de Dieu : Principe et Continuation de la Vie ! Quel plus bel hommage rendre à ce Principe de Vie que de développer en soi l'être, et de contribuer à faire toujours plus de Vie autour de soi en suivant les lois mêmes de la Vie qui sont : Harmonie, Beauté, Bonté. Le développement de la Vie de chacun au profit de la Vie générale, n'est-ce pas, en somme, la loi même de la Vie qu'on retrouve à la base de toute existence et de la création tout entière, et qui a pour but : le bonheur ?

La meilleure et la plus féconde des religions ou des philosophies est donc celle qui place le bonheur individuel dans le bonheur de l'humanité tout entière. Elle est la fois idéaliste et pratique : elle est la Religion utilitaire.

Aussi, sera-ce une Religion universelle que celle qui apprend à l'homme à réaliser le plus de Vie en soi par le perfectionnement continu, et lui donne comme Idéal immédiat d'une application pratique, l'Amour humanitaire. Aimer les autres c'est désirer leur bonheur. Ce bonheur ne peut être que dans la plénitude de Vie trouvée dans l'obéissance à la loi Divine. Intensifier cette Vie par tous les moyens pratiques, s'efforcer de donner aux hommes plus de bien-être matériel, moral, intellectuel, spirituel et cela, en commençant par devenir un élément de bien pour la société, n'est ce pas, en somme, le principe essentiel de toutes les religions ? Que les moyens secondaires diffèrent, cela n'est pas douteux, mais toutes, en somme, recherchent le bonheur humain par le bien et l'Amour suivant la loi du Progrès.
En ces mots se résume toute la destinée humaine. Voilà pourquoi Christ qui incarne cette loi de Vie est vraiment pour l'humanité un modèle, un Idéal réalisé. Voilà pourquoi l'Idéal Christique deviendra l'Idéal de toutes les philosophies, et pourquoi la Religion universelle, quelque nom qu'elle prenne, ne sera que le culte de la Vie et n'aura comme morale que la Justice et l'Amour, le respect et l'amélioration de la vie, c'est-à-dire : progresser, faire le bien parce que c'est la loi de Vie de l'être ; aimer, parce que l'être ne peut rester isolé ; et se donner parce que le véritable bonheur est le bonheur universel.

Tous ceux qui travaillent à développer ces grands thèmes, à les faire triompher, à les faire pratiquer ou seulement comprendre servent Dieu, car ils servent la Cause éternelle de la Vie.
Le vrai sentiment religieux n'a pas besoin de pratiques symboliques extérieures, de formules, de conventions pour s'exprimer. Il est tout entier dans un grand cri d'admiration pour l'oeuvre Divine, ou dans le geste fraternel qui penche le cœur sur le malheur, ou mieux, l'intérêt qui s'attache à toute existence.

La vraie Religion est avant tout le respect de la Vie et l'Amour de ce qui vit. C'est la compréhension de Dieu dans des manifestations visibles ou invisibles mais vivantes ; et, c'est aussi le désir de continuer l'oeuvre Divine, d'assurer l'exécution du plan Divin en contribuant à rendre la Vie plus belle, plus haute, plus conforme à la Volonté Créatrice.
Combien peu ont vraiment de la religion ! Vous appelez souvent, religion, mes frères, cette espèce d'habitude qui vous fait vous rassembler à l'heure fixée, pour accomplir quelques rites traditionnels dont vous ne connaissez pas, pour la plupart, le sens mystique religieux, et qui vous amène à répéter d'interminables formules aux mots vides pour l'âme, qui ne font jamais, ou presque jamais, vibrer votre cœur. Non, la vraie Religion n'est pas cela !
Certes, le cri de détresse d'une âme vers le Père de la Vie, vers Celui qu'elle sent être son Maître et son Bienfaiteur, cela c'est le commencement du vrai sentiment religieux de la Foi. Et la prière d'une créature qui, dans un élan d'espoir appelle l'invisible à son aide est belle et bonne, quelle qu'en soit la forme, naïve ou savante.

Mais tant que ce sentiment religieux reste égoïste, qu'il n'étend ses aspirations qu'à l'individu, ce n'est pas là la vraie religion car, après s'être reconnue enfant de Dieu, l'âme doit aussi se sentir soeur en la grande fraternité des êtres. C'est là que commence la Foi complète : quand le coeur s'élargit assez pour aimer toute la vie ; comprendre son unité, son harmonie Divine ; et vouloir réaliser par sa vie particulière le but Divin qui est de faire toujours plus de Vie ; de rendre meilleure et plus belle l'existence des créatures.

Mes frères, il en est parmi vous qui sont parvenus à ce sentiment de vraie religion. Bénis soient ceux qui, ayant compris leur filiation Divine et la grande fraternité des êtres s'ingénient à aimer leurs frères en se dévouant, en se sacrifiant à leur bonheur : ils ont trouvé le secret de la véritable initiation, celui de la seule philosophie capable de leur donner un bonheur complet, égal, inaccessible aux désillusions des sens et de l'intelligence. Oui, frères aimés, voilà en quoi se résume la vraie Religion : sentir en soi la Vie Divine, vivre par l'âme et aimer.
Si vous voulez être heureux, passer à travers l'existence calmes, braves, toujours prêts à la mort, toujours satisfaits de la vie ; commencez par ranimer en vous le foyer Divin ; dépouillez-vous des enveloppes matérialistes ; laissez vibrer votre âme, soit devant les beautés naturelles, les spectacles Divins, soit dans le recueillement d'une méditation sincère et puis ; mettez-vous à aimer vos frères ; faites que chacun de vos actes, chacune de vos paroles et de vos pensées ait comme but le bonheur de vos frères. Cela se peut toujours, et vous verrez alors que la vraie religion n'est pas cette mode traditionnelle ou cette superstition enfantine qui vous fait courir, suivant un rite séculaire, vous agenouiller sous des voûtes obscures, sans que, bien souvent, votre coeur en vibre un seul instant. Vous verrez alors qu'on peut prier, et mieux que dans un temple, dans le calme de la campagne, devant les richesses que Dieu met sur Terre pour le bonheur des hommes, et vous apprendrez mieux que par des sermons à connaître Dieu en vous recueillant, en sondant votre âme dans ses replis les plus intimes.

L’art
L'art est le commencement de la piété. Par cela même que l'artiste reconnaît la beauté de la Vie, cherche à en saisir l'Harmonie, il rend hommage au Créateur ; d'ailleurs, le souci de donner du caractère, de la vie à tout ce qu'il crée indique qu'il reconnaît une âme, une façon d'être à toute créature ; c'est reconnaître, aussi la générosité du Créateur.
Il est rare que le véritable artiste ne soit pas un croyant (dans le sens où nous l'entendons et qui vient d'être indiqué) parce qu'il voit plutôt avec sa sensibilité, et il est aussi plus près de comprendre la vie. On ne peut apprendre Dieu par l'intelligence pure, par le savoir ; on ne peut, dans le cycle humain, que le sentir et l'aimer, et celui qui discerne et admire la vie dans la plus humble créature découvre et connaît Dieu. Il est certain qu'une nation où le culte de la Vie par l'art est à honneur, est une nation qui croit, parce qu'elle recherche la beauté de la Vie, en conçoit l'Unité. Tout ce qui contribue à encourager et honorer l'Art véritable est une garantie d'élévation spirituelle pour l'individu et la société.

 

III- Les enseignements de la nature – enseignements de la nature – Les lois de la vie – Unité et harmonie – Richesse de la vie – Solidarité des êtres

L’étude de la vie

La nature est le grand livre unique, Ie poème merveilleux qui porte la signature de Dieu. C'est dans ce livre que l'homme peut puiser les enseignements infaillibles ; c'est en tournant lentement les feuilles qu'il découvre les secrets Divins ; secrets dont la connaissance peut, seule, conduire à la Vie supérieure et par conséquent, au bonheur. Ouvre donc ce livre avec piété et confiance, et lis à ciel ouvert ce que Dieu y enseigne.

Avant donc que d'aborder la grande question de l'homme et de sa destinée, il nous paraît plus logique d'étudier, au moins sommairement au point de vue spiritualiste, le cadre dans lequel se meut le monde où s'écoule son existence charnelle, le seul qu'il puisse connaître tant que son évolution humaine n'est pas terminée et ses sens psychiques développés, c'est-à-dire le monde visible, sensible, matériel.

Les grandes lois de la création

Recherchons dans la vie qui pullule dans l'air, sur la terre, sous l'onde les grandes lignes du plan Divin. La première et fondamentale loi qui semble régir toute la création c'est le mouvement. Mouvement est synonyme de vie, de lumière, de vibrations, de chaleur. Tout se plie à cette loi, tout naît, croît, se transforme pour renaître encore. C'est le mouvement indéfini sous toutes ses formes : rien ne se perd. Tout ce qui est force productrice de vie est mouvement et, même ce qui paraît inerte subit la grande loi motrice par réaction. Les phénomènes physiques aussi bien que les innombrables combinaisons chimiques en sont les preuves ; les corps sans cesse se combinent, organiques ou inorganiques, se dissocient pour se recombiner. La pierre elle-même suit la loi ; le flot use la falaise, la morcelle, la pulvérise, la rejette sous forme de galets, de sable qui, à leur tour, pour former de nouveaux blocs, s'agglomèrent ou, dissous dans l'eau, forment des blocs de sels minéraux (chaux, marbre, gypse) : carrières ou falaises que la main humaine transforme de nouveau.
Dans le végétal, la sève, par son mouvement, se transforme et forme tissus, branches, feuilles, fleurs et fruits. Il n'est pas besoin de démontrer que le mouvement est Principe de Vie chez l'animal.
L'organisme de l'homme n'est qu'un perpétuel mouvement tendant à de perpétuelles manifestations ; digestion : mouvement ; respiration : mouvement ; toutes les fonctions organiques ne sont que du mouvement. Le mouvement est si bien l'état normal de vie pour l'homme que l'immobilité pour le corps s'appelle maladie, sommeil ou mort, c'est-à-dire : arrêt de la vie, suspension ou perturbation dans la vie physique. L'inaction lui pèse ; s'il est bien portant, il ne trouve vraiment son plein développement que dans l'action qui emploie toutes ses forces. Tout est donc mouvement sur le plan matériel ; mouvement signifie bien : vie. Mais il n'y a pas seulement mouvement simple. Si l'on envisage d'un coup d’œil général toute l'évolution visible de la création, l'on voit que le mouvement vital est aussi un mouvement ascensionnel : toujours mieux et toujours plus haut !

La série des êtres est une vaste échelle qui monte de la matière à Dieu. À mesure que la vie s'intensifie, se développe elle prend davantage conscience d'elle-même, et le progrès est la loi suprême de l'être dès qu'il se connaît. La loi d'évolution qui transforme sans cesse a toute son application chez l'être humain : l'homme au triple point de vue matériel, intellectuel et moral recherche toujours mieux. Le progrès, c'est la grande loi de vie pour lui. Si parfois il se trompe et met le progrès matériel et intellectuel au service du mal, c'est que le progrès moral n'a pas atteint chez lui la même force ascensionnelle que le progrès scientifique ; c'est aussi parce que le monde spirituel supérieur à tous les autres lui est encore fermé ; mais, lorsqu’après des épreuves comme celles que traverse une partie de l'humanité il fait un retour sur lui-même et qu'il constate son erreur, le progrès moral fait alors un grand pas en avant ; c'est ce qu'explique les rénovations religieuses intellectuelles, les réactions idéalistes qui suivent toujours les grandes meurtrissures chez l'individu comme dans la collectivité. Progrès ! Progrès ! C'est le mot que crie toute la vie dans tous les domaines. C'est la loi fondamentale de la vie de l'homme.

La solidarité des êtres

Le mouvement et le progrès ne sont que les manifestations de la grande loi vitale primordiale : celle d'Harmonie qui se traduit par la grande solidarité des êtres. Tous les êtres de la création sont intimement solidaires dans la grande intention Divine. Ils ont tous une action les uns sur les autres, et tous doivent concourir à assurer l'unité de vie qui découle logiquement de l'unité créatrice qui l'a émanée. Chacun d'eux étant un organe du grand Corps universel, l'on conçoit comment une perturbation dans l'existence de l'un d'eux a sa répercussion sur un grand nombre d'autres. La preuve en est cruellement flagrante dans la douloureuse expérience des guerres qui atteignent à la fois vaincus, vainqueurs et neutres. C'est aussi pourquoi, en dehors de toute autre considération, l'homme n'a pas le droit, ni de détruire sa vie ni de détruire la vie chez d'autres sauf dans les cas très rares de légitime défense.

 

IV - L’unité de vie et harmonie de vie

L'être humain vous semble une merveille ! Il l’est ; non seulement d'architecture, de chimie, mais aussi de structure invisible. Et, si vous pouviez comprendre qu'il représente à lui seul la synthèse des états d'êtres qui lui sont inférieurs, et qu'il est à son tour la transition entre ceux-ci et les êtres qui lui sont immédiatement supérieurs, vous admireriez l'harmonie Divine qui régit toute la création et qui se retrouve dans la moindre créature. Encore n'auriez-vous là qu'une faible idée de l'Harmonie universelle car, si vous pouviez entrevoir l'Unité des lois de vie, la concordance des systèmes d'êtres en eux qui fait de l'œuvre Divine une vaste fraternité, une chaîne ininterrompue et fermée où circule la vie, vos pauvres yeux psychiques en seraient éblouis, votre pauvre raison anéantie par la puissance de celle du Créateur.
L'Unité de la vie est une loi si inviolable ; loi primordiale de vie aussi bien de la créature que de la création que, s'il y a perturbation dans l'une de ses manières d'être, la créature et la création tout entière en souffrent. Tout se tient, tout s'enchaîne dans la grande fraternité Divine, et toutes les manières d'être participent à la vie générale. La vie n'est qu'une grande Unité, une grande Harmonie que des forces différentes assurent et équilibrent mais, tout ce qui émane d'un être a sa répercussion sur la totalité des êtres, à des degrés différents, certes, mais inévitables !...

Voilà pourquoi, dans la grande famille Divine, il n'est pas indifférent qu'un seul méconnaisse ou viole les lois Divines ; voilà pourquoi il est nécessaire, juste que les plus avancés montrent la voie aux autres. Il faut que toutes les acquisitions d'un seul profitent à la masse ; elles ne peuvent lui profiter que si l'être évolué se dévoue, travaille à élever ses frères vers le Progrès ! Voilà pourquoi il ne vous est pas permis d'être égoïstes ; pourquoi, dans tout ce que vous pensez, dites ou faites, il faut toujours rechercher le bonheur de tous ; parce que tout ce qui émane de l'être est une réalité, une force qui agit sur beaucoup d'autres êtres. Encore une fois, la vie est Une sous ses mille et mille formes. La chaîne qui relie les êtres est une chaîne indestructible, éternelle comme la vie elle-même dans son Principe : Dieu.
Toute cause cherchant à détruire ou gêner l'unité de vie cherche, par conséquent, à troubler l'ordre et est mauvaise. L'égoïsme est une véritable plaie pour l'individu comme pour la société parce qu'il méconnaît une des lois fondamentales de l'être chez qui Dieu veut que se réalise la plénitude de bonheur par sa collaboration à l'Oeuvre universelle.

L’harmonie de la vie

On peut dire que l'Harmonie est, après les lois de progrès et d'ascension individuels, la grande loi vitale des collectivités ; cette Harmonie est d'ailleurs la loi de toute la création ; équilibre du système planétaire : Harmonie ; variations et diversités dans les modes de vie : Harmonie ; affinité, attraction, agglomération des éléments de même essence : corollaire de la loi d'Harmonie ; inclination de tous les êtres vers l'union, la collaboration : conséquence de l'Harmonie. Toutes les lois de vie reposent sur celles de l'Harmonie. Dieu est  Amour, et la Vie : harmonie. Que l'homme veuille bien étudier de près les grandes lignes directrices de la vie, il verra que toutes visent au même but : bonheur de l'être par la cohésion ; équilibre de tous ses éléments vitaux et collaboration de tous les êtres dans la réalisation d'un Idéal… Lui.
Que l'homme regarde autour de lui, qu'il étudie un être, il verra que cet être ne réalise la plénitude de vie que lorsqu'il a harmonieusement employé les forces variées de la vie qu'il recèle. Tout ce qui vient de Dieu est Harmonie. La vie n'est qu'une grande Harmonie. Dans l'être, comme dans la collectivité, il n'y a vraiment bonheur que lorsque sont employés harmonieusement tous les éléments vitaux.

L'Harmonie découle de l'Unité de vie ; dans chaque être se retrouve l'Unité du Principe Créateur, et tant que cette Unité n'est pas réalisée, l'être ne vit pas complètement. Dans l'humanité, cette loi d'Unité est encore plus apparente : tant que l'homme n'a pas adopté un idéal, un but, ses efforts restent stériles, incohérents et inefficaces mais, quand ils convergent vers un but, alors l'homme devient une force et une unité de valeur si ce but vise le bonheur de la collectivité. Union, collaboration : conséquences de l'unité créatrice de l'Harmonie qui régit toute la création. Aucune force naturelle ne détruit cette Harmonie ; toutes les puissances de vie, par cela même qu'elles viennent de Dieu et y retournent, réalisent en elles toute l'Unité Divine. Cependant, il est des inharmonies dans le monde ; c'est justement le résultat de la violation de la loi de vie. Aussitôt qu'un être dévie de la loi Divine, il provoque une perturbation dans la vie et, par conséquent, une souffrance.

Le mal et le malheur ne sont, dans le domaine humain, que les conséquences de la non réalisation de l'ordre Divin, et à eux seuls prouvent que la loi de vie est : Harmonie et Unité. De par ce lien Divin qui englobe tous les êtres, de par cette loi même d'Harmonie et d'Unité, la perturbation causée par une seule nuit à tous, comme le bien fait par un seul profite à tous. Que l'homme la reconnaisse ou non, la solidarité, la grande fraternité Divine apparaît nette, irréfutable dans toute la création, et la preuve la plus sensible pour lui est : qu'il paie en solidarité les fautes de ses frères ; qu'il jouit en solidarité de leurs bienfaits, de leurs efforts. La loi de solidarité est inéluctable, et tant que l'homme ne veut l'admettre, il n'a pas le sens véritable de la vie et ne peut réaliser le bonheur.

Voilà pourquoi l'égoïsme est un non-sens et une infirmité d'âme, parce qu'il semble vouloir isoler l'être dans l'îlot de son moi sans reconnaître que ce moi ne peut subsister sans l'assistance des autres êtres. Voilà pourquoi, mes frères, l'homme est le plus souvent malheureux et pourquoi il ne trouve pas la lumière ; c'est que, niant la loi même de la vie et ne comprenant pas que l'Harmonie de la création doit se retrouver dans la vie de l’homme et celle de l'humanité, il prétend vivre hors de l'ordre Divin. Il s'étonne, après cela, d'être malheureux et isolé dans la souffrance, sans songer que, dans le calme, il ne sut rien faire pour adoucir le malheur des autres, participer au bonheur général.

Ceci, naturellement est vrai, non seulement pour l'individu mais pour tout groupe d'individus qui prétend vivre hors la grande Loi.

L'Ordre, l'Harmonie, la Continuité ou développement sont les trois lois de vie que l'observateur attentif retrouve dans la création et dans chaque créature. Il sent qu'une Intelligence prévoyante, savante et généreuse veille sur toute la vie et sur chaque être afin d'assurer le développement harmonieux de tous, et ce serait un illogisme que la sollicitude Divine qui est manifestement visible dans tous les ordres d'êtres inférieurs à l'homme n'existât pas pour lui.

La loi de vie, de développement est Une ; la même pour tous, et l'homme blasphème en orgueilleux et indocile enfant de Dieu lorsqu'il la méconnaît en soi. La souffrance n'est pas le fait de la volonté Divine mais la résultante de l'inharmonie, du mal provenant de la volonté directe ou indirecte de l'homme ; celui-ci oublie trop souvent la solidarité de tous les êtres et pense que le mal isolé ne peut atteindre la collectivité, ce qui fait sa surprise et son erreur devant les souffrances qu'il croit n'avoir ni méritées ni provoquées. Cependant, l'Ordre, l'Harmonie, la Continuité étant les règles de la vie de l'Univers, il faut qu'ils demeurent et reparaissent là où ils semblaient avoir disparus ; seule la sanction de ses méfaits peut apprendre à l'homme qu'on ne viole pas impunément, ni toujours, la loi Divine. II y a donc, pour l'homme qui veut trouver le bonheur, un double but à atteindre : d'abord, connaître les causes de son malheur et de ses souffrances ; puis, y porter remède en étudiant les grandes lois de vie qui ne visent que le développement et le bonheur de toutes les créatures. Ces lois ont été révélées dans leur plus haute expression humaine et leur plus généreuse acceptation par les grands initiateurs des foules dont le maître est Christ.

Ordre, Harmonie, Évolution : lois naturelles de la vie qui se résument et se traduisent pour l'homme par les mots Justice, Amour, Progrès. Quel que soit le chemin qu'il prenne pour découvrir la vérité (science, observation, méditation ou action), l'homme arrive toujours à ces grandes conclusions directrices ; formes humaines de la loi divine. Toutes les philosophies qui ont approfondi la vie les ont donnés comme règles de conduite et moyens de bonheur, justement parce qu'elles découvrent le sens même de la vie sociale en la mettant en accord avec la vie universelle.

L'ordre de la nature

La sérénité, l'ordre immuable de la nature prouvent encore l'Harmonie de la vie. Quelles que soient les passions des hommes, les agitations et les crimes de la Terre, la nature demeure toujours généreuse et toujours prête à se donner. Elle semble dire aux hommes: « Vous seuls ne respectez pas l'ordre Divin ; vous seuls troublez la vie par le mal.  Comment voulez-vous n'en pas souffrir ? »

La plante, l'animal suivent docilement la loi Divine inscrite en eux ; seul l'homme s'ingénie à la méconnaître, à la violer comme s'il se croyait assez fort pour troubler ou réglementer toute la vie à lui tout seul. Quelle leçon de calme, de soumission à Dieu lui donne cette nature qui, malgré les atrocités et les dévastations commises par l'homme, dispense aux uns et aux autres le fruit de son travail infatigable, de son éternel enfantement !

Sage et calme nature ! Tu personnifies la vie dans son ordre, dans son Immuabilité, et aussi sa richesse Divine. Quand les hommes sauront bien lire en toi, te comprendre jusqu'en l'âme Divine qui t'anime, alors seulement sauront-ils goûter l'Harmonie de la vie et reconnaître la toute puissante loi de l'Amour universel...

Renouvellement et richesse de la vie

Le développement de chaque être nécessite un concours de forces et d'intelligences disciplinées dont vous ne soupçonnez ni le nombre ni la puissance. Mais la vie, justement, est belle parce qu'elle permet à toute créature, non de vivre en soi, par soi, pour soi, mais de tenir sa vie de beaucoup d'êtres, comme de la donner à beaucoup d'autres. Ainsi se renouvelle sans jamais se briser la chaîne Divine de la création. Ainsi la vie change ses aspects, ses formes, sans cependant détruire ni son harmonie ni arrêter son développement : elle est un éternel recommencement et une plénitude parfaite.

Qu'une planète ayant terminé son cycle vienne à disparaître, elle forme cependant, avec ses éléments usés qui se renouvellent ou se transforment, une autre planète et, chaque nébuleuse détachée de l'astre principal donne naissance, à son tour, à d'autres plans de vie, et ainsi toujours. Les éléments usés retournent au Grand Tout et se revivifient afin de prendre une autre forme qui leur permette de continuer leur concours à la vie universelle. Jamais de mort réelle mais un renouvellement perpétuel, un éternel rajeunissement qui permet à la vie de se continuer et de se développer suivant les lois d'Unité et d'Harmonie.

 

V - De la bonté divine - Sollicitude et générosité

Par elle-même, la vie prouve la bonté du Créateur. Outre l’Harmonie qui se dégage de toute la création, la grâce même d'être donnée à la créature est une preuve de bonté, et la conscience de cette vie est une faveur qui montre davantage encore la sollicitude, la générosité de Celui qui a donné la vie. Vivre et savoir que l'on est, sentir en soi le principe vivifiant qui renouvelle l'être, qui fait connaître à la créature qu'elle est : témoignage admirable de la tendresse indicible du Créateur !

Donner la vie eût été, déjà, le summum de la bonté, mais accorder à la vie le droit de se connaître, de retrouver sa cause, de la diriger vers sa fin ; inscrire en l'âme la loi de l'effort, celle du Progrès : c'est la marque suprême de la bonté Divine. Pour celui qui vit vraiment, c'est-à-dire qui a retrouvé en soi l'étincelle Divine et qui en fait jaillir la flamme de la Vie supérieure, c'est un bonheur sans cesse renouvelé ; une félicité presque Divine que de se sentir vivre, d'avoir conscience d'être et de contribuer à demeurer par son propre effort.
Si l'homme comprenait vraiment tout le bienfait de la vie, s'il ne s'attachait pas aux apparences de la vie superficielle et extérieure qui ne sont que des images de la véritable Vie, mais s'il s'écoutait, s'entendait vivre vraiment, et qu'il sente tout l'infini de l'âme, il comprendrait le don que Dieu fit à la créature, et témoignerait une reconnaissance infinie à Celui qui fut bon, non seulement jusqu'à donner de Lui à chaque créature, mais jusqu'à permettre à celle-ci de retrouver en soi l'origine Divine.

Pour les pauvres humains aveuglés de matérialisme, pour ceux dont une ambiance d'égoïsme a glacé le coeur et obscurci l'âme, pour ceux-là, Dieu n'est pas bon, parce qu'ils enferment Dieu dans le pauvre horizon de leur moi imparfait et, pour ainsi dire, inexistant réellement ! Pour eux, il ne peut être cet Être de pure justice, de pure générosité, parce qu'eux mêmes, en restreignant les vibrations de leur âme, ont pris soin de lui imposer silence, et que, seule l'âme peut parler de Dieu ; par elle seule l'homme peut se trouver, se comprendre et comprendre son origine et sa fin.

Pour ceux qui ont redonné la liberté d'être à la flamme Divine brûlant en toute créature, pour ceux-là, Dieu, qu'ils ont appris à connaître par le meilleur d'eux-mêmes, pour ceux-là, Dieu est bien le Père de Vie ; Père infiniment généreux puisque de Lui émane toujours la vie ; Père infiniment bon, puisqu'Il permet à l'être de le connaître en soi, de se sentir vibrer des ondes génératrices de la vie Divine.

Merci à Toi, Père si grand que nous ne pouvons te découvrir entièrement. Merci à Toi, Père si généreux qui nous permet cependant d'être et qui, non content de nous donner la vie, nous enseigne Toi-même le secret de cette vie. Béni sois-tu pour ce don magnifique de la conscience et puissent toutes les créatures connaître en elles-même la faveur que Tu leur fis.  Nous qui commençons à entrevoir les merveilles de ta création, nous qui pouvons, bien qu'ignorants et si faibles encore, ressentir l'Harmonie Divine de la vie, nous te remercions humblement et nous te supplions de permettre à tous nos frères d'écarter de leur âme les voiles d'égoïsme et d'ignorance qui te cachent encore à leurs yeux spirituels.

Beauté et bonté de la vie

Quand l'homme de bonne foi examine d'un peu près la vie, même la seule visible, il ne peut qu'y reconnaître l'Ordre, l'Harmonie, l'Unité. Il peut être surpris de quelques anomalies, mais elles n'arrivent pas à détruire ni l'Unité ni l'Harmonie générale.

Que le mal et la souffrance existent, cela ne peut enlever à la vie sa beauté et, en toute sincérité, même dans la nature, que l'homme incomplet est capable d'embrasser, la somme du beau dépasse de beaucoup le mal que — hors de l'homme et des sociétés humaines — on ne rencontre qu'à l'état d'accident. Le spectacle des merveilles sans cesse renouvelé et surtout, la merveille qu'est la vie elle-même dans son infinité et la variété de ses formes ne suffisent-elles pas à convaincre de la bonté du Principe Créateur ceux qui ne veulent pas délibérément fermer les yeux ?

La raison du mal de la souffrance

La lutte constante du bien et du mal, le mélange presque indissoluble du bonheur et du malheur humains sont les plus grandes questions que posent éternellement la raison et la Foi.
Pourquoi un Dieu de toute bonté, de toute justice a-t-il laissé s'établir la puissance du mal et l'existence de la souffrance ? Pourquoi, s'il est Dieu et tout puissant, n'a-t-il pas encore anéanti ces deux éléments d'inharmonie ? C'est que Dieu, s'il est un Père généreux, compatissant, est aussi un Père prudent ; s'Il eut donné à toute créature la grâce de ne pouvoir ni souffrir ni faiblir, la créature n'aurait eu ni mérite ni gloire à ne pas faiblir, à demeurer pure, et où serait alors la raison de vivre si la vie n'était qu'un enchantement perpétuel dont la créature, alors, ne reconnaîtrait bientôt, ni ne sentirait plus le bienfait ?

Ce qui fait le bonheur, c'est justement la conscience d'avoir lutté pour acquérir ce bonheur et le mérite d’en jouir. Aussi, la liberté que Dieu donna à la créature consciente de choisir sa voie est-elle précieuse : elle permet la lutte et aussi le progrès, la victoire et la récompense.
Voilà pourquoi, mes frères, il ne faut pas accuser Dieu d'injustice et de cruauté parce qu'Il permit que le mal existât et que ce mal créât la souffrance ; c'est justement pour vous laisser, à vous, le soin de gagner votre bonheur, de faire votre vie. Cette liberté, vous sentez bien qu'elle est nécessaire à la vie puisque vous-mêmes la réclamez dans vos sociétés sous toutes ses formes.
Dieu dit à l'être « Je te donne la vie. Parti de moi, tu dois revenir à  moi ; je te donne les moyens de faire cette vie belle, heureuse ; de l'intensifier en toi, mais tu es libre de choisir le chemin qui avancera ou retardera ton bonheur. Lutte, travaille, peine, souffre afin de mieux sentir ce que c'est que vivre et de mieux apprécier la vie : ce bien Divin. Ce bien difficile à conserver et à agrandir devient précieux et l'effort que fait la créature pour le garder est béni et fécond. »
Vivre sans lutter, ce ne serait pas vivre puisqu'il n'y aurait ni effort ni, par conséquent, motif de joie, de triomphe. Ce qui fait l'intérêt, toute la valeur de la vie pour l'homme c'est justement d'en faire sa propriété, de la façonner suivant sa volonté dans la liberté de choisir la forme, les moyens de son bonheur. Si la vie n'était pas ce qu'elle est, qu'elle ne fût qu'une jouissance, qu'un état, non une lutte, elle ne pourrait avoir de prix, ni devant la Création ni pour la créature. Vivre ne vaudrait pas la peine de naître.

La grande loi de causalité : justice et sagesse divines

Rien n'est imprévu, dû au hasard dans la direction de la vie. Un événement est la résultante de tout le passé logique des forces causales qui l'ont amené, et rien n'est l'oeuvre du caprice, de l'arbitraire ; seulement, les forces agissantes ne sont pas toujours visibles à la science humaine, si bien que l'homme, par ignorance des lois Divines, préfère accuser la Providence plutôt que son erreur et sa faiblesse, de tout ce qui ne paraît pas conforme à sa justice humaine, à ses conceptions d'aveugle. Non, aucun événement, aucun malheur ne frappe injustement un être ou un monde ; il n'est que la résultante de l'action de l'homme ou du monde sur les forces de vie.

La souffrance est la juste conséquence de l'inharmonie de vie provoquée par la violation d'une loi Divine ; violation provenant de la décision libre des êtres.

Certes, il est difficile à l'homme si ignorant et si faible de remonter à la source primordiale des causes, mais qu’il n'accuse pas d'injustice, ni d'illogisme le Créateur ; qu'il sache bien que la loi de Cause et d'Effet est une loi inviolable pour toute la création, aussi bien dans son principe que dans les créatures ; surtout, qu'il se convainque bien que la principale cause du malheur humain est la violation volontaire ou l'ignorance du grand principe vital du Bien sous une forme ou une autre. Le jour où l'homme aura compris que tout ce qu’il dit, fait ou pense a sa répercussion sur sa vie et la vie générale ; que le mal est une cause de souffrance parce qu'il est une cause de perturbation de la vie et crée l'inharmonie ; que la loi du Bien et de l'Amour sont lois de bonheur véritable parce qu'elles sont lois Divines, il ne sera jamais tenté d'accuser Dieu de manquer de justice et de sagesse quand l'expiation le frapperait.

L'inharmonie n'est qu'apparente dans la création et résulte justement de l'application de la plus harmonieuse des lois : celle de Cause et d'Effet. L'inharmonie n'est pas le fait de Dieu : c'est la résultante des forces mauvaises mises en action par la violation des lois de vie ; violation que Dieu n'a pu vouloir, ni perpétrer puisque sa fonction même est le maintien de la vie et que cette vie ne peut se maintenir que dans l'Harmonie. L'inharmonie vient des créatures et des perturbations que leurs inobservations de la loi ont créées. Ce qui apparaît aujourd'hui aux hommes comme une inharmonie leur paraîtra demain une conséquence logique de leurs actes, quand ils connaîtront davantage les grandes lois spirituelles qui, pour ne régir que le monde invisible, n'en ont pas moins des répercussions sur toute la vie par le fait que la vie est Une ; ce qui la trouble sous une forme l'atteint dans toute son étendue. Il paraît aujourd'hui insensé de proclamer que les cataclysmes, les maux dont souffre l'humanité sont l'effet de la violation des lois spirituelles ; violation entraînant celles des lois physiques. Lois physiques et spirituelles sont sacrées, elles sont toutes lois de vie ; cela est, et si tous les êtres suivaient toute la loi que Dieu leur a tracée, la vie devrait ne se manifester que dans l'Harmonie et par le bonheur ; la souffrance vient du mal connu ou inconnu, ignoré et oublié de tous, mais hélas ! Accompli.
Toutes les fautes accumulées par les hommes ont créé tant d'inharmonies que la vie sur votre planète en est toute troublée, et il est facile aux hommes de remarquer que c'est justement lorsque les crimes et les fautes humaines ont été les plus grands et les plus nombreux que se produisent les plus grandes perturbations fluidiques, les plus grands cataclysmes, par l'effet même de la loi d'Harmonie qui, à tout prix, doit maintenir l'équilibre. C'est après les grands troubles que les plus saines, les plus hautes énergies de l'être reprennent essor et font miracle dans tous les domaines de la vie. N'y a-t-il pas là une preuve irréfutable et tangible de la grande Harmonie qui plane au-dessus de toutes les manifestations de la vie pour en assurer la continuité malgré tous les troubles ?

Les lois que l'homme appelle lois de réaction ne sont, une fois de plus, que l'expression de la sollicitude Divine qui se traduit toujours par l'Harmonie, l'Équilibre, le Maintien de la vie. Que l'homme ne nie pas, devant la lutte du bien et du mal, la bonté de Dieu. Cette bonté éclate dans toute la vie ! Que l'homme de bonne foi examine de près, regarde avec son âme la moindre créature ; peut-il nier l'Harmonie, l'Unité, la somme d'ingéniosité et de connaissances que représente une simple fleur ou le plus rudimentaire des animaux, et non seulement dans le don même de la vie, mais dans son organisation et son maintien ?
Que de sollicitude, d'amour dans l'Harmonie des teintes, des tissus, des attaches ; dans la disposition des organes ! Que de prévoyance, de sagesse dans la distribution des fonctions capables de maintenir la vie si généreusement donnée !

Il faut n'avoir jamais regardé une fleur, un être de près pour nier la beauté Divine. Elle éclate dans la plus petite parcelle vivante, dans la moindre existence et, c'est pour le penseur, pour celui qui vit par l'âme, un émerveillement inlassable que l'étude de la nature ! Qu'on ne dise pas, parce que le mal existe aussi dans cette nature, que Dieu n'est pas bon.
Dieu a, dans tout être, créé la vie, et lui a donné le moyen de la continuer, mais il lui a laissé aussi toute liberté ; cette liberté a pu être bien ou mal employée, c'est-à-dire a pu servir à maintenir, à développer la vie donnée dans la voie Divine ou l'en faire dévier.
Que le mal puisse exister, ceci est une preuve encore de la sagesse Divine qui veut que la vie ne soit pas seulement un don, mais un don conscient, appréciable à la créature ; seule la liberté pouvait rendre la vie consciente et capable de se diriger ; ce n'est donc pas la vie elle-même qui a créé le mal ; ce n'est pas Dieu qui l'a voulu, et la preuve en est que, même chez les êtres mauvais ou ennemis de l'homme, la vie conserve dans son essence l'Harmonie émanée de Dieu et que reflète la création dans son unité.

Qu'il y ait des êtres malfaisants pour l'homme, ce n'est pas de par la volonté Divine mais, plutôt, parce que les uns et les autres ont dévié de la voie de vie. La preuve, c'est que l'être malfaisant reste quand même, par sa vie, une merveille d'ingéniosité et d'Harmonie ; seulement, le moteur Divin de cet être, pour une cause ou une autre consentie par la créature, a été faussé et employé contre un autre être.

Une autre preuve est dans l'expérience faite souvent et contrôlée par certains évolués possédant les sciences et pouvoirs occultes ; ils ne craignent plus les êtres les plus nuisibles car ils peuvent les dominer ; ce qui prouve que la volonté Divine demeure toujours généreuse et qu'elle permet à l'être de retrouver la véritable voie, de vaincre le mal tout en maintenant dans la création l'Harmonie primitive.

Encore une fois, le bien, le mal ne sont pas la vie ; ce ne sont que des aspects secondaires de la vie et des moyens ou de la développer en la maintenant dans la loi Divine ou de la diminuer en faussant cette voie, mais la vie elle-même, quelles que soient les formes apparentes sous lesquelles la créature libre la voile, demeure la vie, c'est-à-dire l'expression harmonieuse et éternelle de la puissante bonté du Créateur.

Les effets du mal

Pourquoi le faible, l'infime, l'inoffensif animal se sauve de l'homme, l'évite comme un ennemi ? Parce que, justement, il sent que l'homme n'est pas complètement bon, qu'il peut employer ses forces, son pouvoir, sa supériorité à la destruction de la vie. C'est au contraire une marque de la sollicitude Divine que cet instinct de défense chez la plus faible créature contre ceux qui, ayant plus de pouvoir, devraient aussi avoir plus de bonté. Oui, pourquoi le faible s'écarte-t-il du fort au lieu de lui demander son aide ? C'est que sa faiblesse est avertie par la prescience Divine que cette force n'est pas toujours employée dans le but Divin.
Voilà pourquoi, ami, la créature frêle, l'insecte dont tu troubles le repos s'éloigne de toi, mais si tu as acquis une force suffisante de Bien pour provoquer le magnétisme spirituel, tu verras que l'animal, que la faible créature ne craindra plus ni ta force ni ton approche.

Rapports de Dieu et des êtres

I – Fluide divin : substance et mouvement de vie

Magnétisme divin

Entre Dieu et les êtres existe un magnétisme vital constant qui permet à ceux-ci de vivre et d'évoluer. Attirée sans cesse vers le Principe Créateur, la multitude des créatures parcourt le cycle des formes et sous la poussée du courant vital développe en elle la faculté de la conscience et de la puissance de vie.

Plus un être est évolué, plus il vit et plus il a conscience de cette vie ; mieux surtout il en comprend l'origine, la raison et le but ; et c'est à cette fin que l'homme aspire, comme toute créature ayant déjà parcouru une certaine échelle de formes et ayant acquis la conscience d'être. De même, entre les êtres existe un magnétisme spécial réglé par des lois d'affinité, d'attraction ou de répulsion ; c'est ce qui explique que toute la création évolue continuellement suivant un plan ascensionnel déterminé ; une échelle de formes et d'états régie par les grandes lois d'Harmonie et de Progrès : magnétisme dont nous pouvons nous rendre compte dans la vie physique elle-même sous ses aspects inférieurs et mieux encore, dans nos essais de vie supérieure dont les formes ordinaires sont la méditation et la prière.

Pour les âmes d'une certaine évolution, le magnétisme Divin et vital est réellement sensible et perceptible ; ces âmes communient vraiment dans l'Univers avec le Principe de Vie. Le fluide est une émanation vitale, c'est le rayonnement de la vie émanant de tout être. Il peut prendre différentes formes et avoir une subtilité plus ou moins grande mais il demeure, en somme, l'expression la plus directe du Principe de Vie en l'être.

Alors que le mouvement n'est qu'une manière de vivre, le fluide est le rayonnement de l'être ; il conserve toutes les puissances que l'Être dont il émane possède ou peut lui donner. Ainsi, le fluide Divin a la propriété de créer, de donner vie, et le fluide humain d'intensifier ou raréfier la vie déjà existante dans un certain cycle de vie.

Le fluide vital

En somme, ce que vous appelez matière n'est que le fluide vital arrivé aux plans inférieurs, mais suivant les formes qu'il épouse et la rapidité de ses vibrations, il est ou fluide minéral ou fluide végétal ou fluide animal.  Mais ces fluides ne sont à la Source première dans l'état vierge que le fluide Divin lui-même.

Ainsi, l'électricité peut vous apparaître comme synthèse des forces de vie connues des hommes ; plus tard, ceux-ci découvriront des nouvelles forces ou fluides plus puissants encore, mais dès maintenant ils peuvent se faire une idée de la relation des êtres avec leur Principe ou mécanisme Divin, et de l'Unité de la vie ; Unité qui permet de retrouver dans tous les domaines de cette vie les mêmes principes, les mêmes lois, les mêmes primordiales directions ; en un mot, le même Esprit.

L'évolution de la substance divine - Les types et les formes  

Le fluide universel ou fluide vital émane incessamment et éternellement de l'Être Divin. Il est la substance de vie à l'état vierge, pure de tout contact : substance vibratile, substance dirigée par la pensée Divine elle-même.

Chaque pensée jaillie de l'Esprit Divin a une direction définie et forme une série d'êtres dont le type déterminé par la pensée Divine s'inscrit dans l'éther Divin. Cette image se reflète à l'infini dans cet éther, créant d'innombrables formes dont le type primordial est en l'Esprit Divin. À mesure que le rayonnement de la pensée Divine traverse le fluide vital, le féconde, crée des formes, des êtres sur les divers plans de vie, il s'affaiblit.
Ainsi, Dieu, à l'aide des lois immuables qui peuvent se synthétiser dans les mots Harmonie, Attraction, modèle la substance de vie qui s'échappe en ondes continues de son Être. Le courant vital est magnétique car l'être émis par la pensée Divine tend à revenir à son Foyer d'émission et doit, pour cela, remonter l'échelle des êtres du type dont il est marqué ! Chaque créature fait donc partie d'un système d'êtres dont l'empreinte, le type parfait est en Dieu. Animée par les grands courants de vie, courants descendants et magnétiques, elle reçoit la vie de Dieu et aspire à rendre cette vie à Dieu.

À l'état inconscient, quand elle ne contient qu'une parcelle de vie Divine, elle subit sans les connaître ni les contrôler ces courants de vie, mais dès que l'absorption suffisante d'éléments Divins lui permet de recevoir une étincelle d'intelligence Divine, minuscule reproduction de l'Être Divin, elle peut à son tour diriger, au moins en partie, les courants secondaires de vie et par la pensée féconder la substance Divine qui est en tout.

Chaque être sorti de la pensée Divine laisse son empreinte dans le Foyer Divin, et à travers les transformations, parmi les cycles de vie, cette empreinte est comme un modèle attirant, un miroir céleste de ce que doit réaliser cet être. Si tous les êtres suivaient la loi Divine, ils auraient vite fait de remonter au Foyer Suprême. La vie n'est, en somme, qu'un grand mouvement éternel ; l'être parti de Dieu revient à Dieu après avoir accompli une série de manières d'être concentriquement au Foyer Suprême. La vie ne finit jamais, elle circule et forme des ondes vibrant à l'infini depuis le centre jusqu'aux confins inconnus de l'être pour revenir au Foyer qui l'a émanée. Plus l'être s'éloigne du Centre moins il vit, mais il reste toujours en relation avec ce Centre car la vie est Une, et sous ses mille et mille formes, elle garde l'empreinte primitive Divine, aspirant sans cesse à retourner au Foyer Créateur.

Les forces de vie et les lois qui les régissent

Le courant vital dirigé par l'intelligence et la volonté Divines animant la substance de vie se subdivise en forces.

Les forces sont ou primordiales ou secondaires et réglées par les lois ou directions Divines. La loi primordiale, synthèse de toutes les lois, est celle de l'unité Divine qui a pour corollaires immédiats les lois d'Harmonie, d'Attraction, d'Affinité et de Causalité : mères de toutes les lois vitales et qui règlent un jeu de forces secondaires physiques, planétaires ayant pour but d'assurer la répartition de la substance Divine et ses transformations sur un plan défini. Ainsi, de l'Esprit Divin dérive tout le courant vital, et la loi primordiale est celle de la volonté Divine elle-même. Les forces naturelles ne sont que les expressions secondaires de cette Volonté qui est Une et dirigée elle-même par l'Intelligence Divine. Ainsi, de Dieu vient non seulement la vie mais les moyens de conserver, de développer et de propager cette vie. Dieu est Foyer de Vie mais Foyer intelligent, conscient, actif. Ses rayons ne sont donc pas livrés aux caprices du hasard mais dirigés par la volonté Divine. Tout vient de Lui par une chaîne ininterrompue d'êtres mis en activité vitale par une série de forces émanées de sa Volonté. Sous l'action de ces forces, principalement de celle d'attraction, les molécules de la substance Divine s'assemblent, formant des corps et des êtres lorsque cette substance s'anime. Ainsi, le courant de vie qui passe à travers la création sous la forme des forces naturelles assure et la vie et sa continuation. Lorsque la forme a acquis, de par cette loi d'Attraction qui régit non seulement la vie universelle mais toutes les vies particulières, assez de substance Divine pour obtenir la conscience de cette vie, alors elle devient un être.

La conscience a pour signe extérieur la volonté et le mouvement car dès que la vie se connaît, Dieu lui donne la liberté !

Cette volonté et ce mouvement épousent les formes inférieures de l'instinct chez les êtres à peine conscients. Tandis que les formes rudimentaires, les êtres inanimés subissent seulement le courant vital sans le connaître, l'être animé en a la perception, sinon la conscience. Cette conscience lui donne sur les courants secondaires un pouvoir relatif ; de là naît pour lui le grand devoir de diriger sa vie dans le sens de la loi Divine ; de là aussi sa responsabilité et les sanctions de cette responsabilité : souffrance ou bonheur.

Cependant, quelque faible que soit la quantité de substance Divine contenue en un être, cette substance possède, à l'état de germe, les facultés Divines et, par conséquent, celle de la connaissance. La grande loi d'évolution qui se nomme progrès chez les terriens lui permet d'attirer toujours davantage d'autres molécules de substance et de développer ainsi les facultés Divines qui sont en elle.

On pourrait dire que la substance Divine contient deux sortes de molécules : celles qui doivent assurer la vie et celles qui, recevant le courant d'Intelligence Divine, donnent la connaissance de cette vie. Les dernières demeurent dans les régions de vie les plus près de Dieu, car à mesure que la substance de vie s'éloigne de son Foyer producteur elle s'amoindrit, se désagrège pourrait-on dire, jusqu'à ne plus contenir bientôt qu'un minimum de vie. Mais, de par le magnétisme qui incessamment s'exhale de Dieu vers la création et dans la création elle-même, la créature attirée à Lui attire à son tour toutes les puissances de vie, c'est-à-dire les molécules de substance Divine capables de recevoir l'intelligence, la connaissance. Alors, à ce moment, un rayon plus direct d'Intelligence Divine, de par les lois d'affinité et d'évolution, vient féconder l'être déjà évolué… Cet être possède alors un esprit.

 

II – La substance de vie : qualités et pouvoirs – Evolution de la matière

L'origine de la vie - Substance de vie - De l'esprit de la matière

L'homme puise dans le grand réservoir naturel les principes, les éléments de son évolution et de ses transformations, tandis que Dieu puise la vie en Soi-Même. De Lui émane et la substance et le courant qui anime cette substance ainsi que l'intelligence qui le dirige. Plus cette substance s'éloigne de Lui, moins elle possède de puissance vibratile ou faculté de mouvement, moins aussi d'intelligence ou conscience parce qu'elle reçoit avec moins d'intensité le courant vital. La direction de ce courant est soumise à des lois jaillies de l'Intelligence Divine et assurées par la Volonté Divine ; les créatures sont les réceptrices de ce courant fermé qui remonte à Dieu de par la grande loi magnétique.

Kakis
Les molécules de substance Divine ont aussi un pouvoir attractif et magnétique, car la substance Divine contient les principes des facultés Divines, et une molécule recevant ce courant Divin à un plus haut degré que certaines autres attire, groupe autour d'elle les molécules inférieures, et cela, suivant sa puissance vitale, c'est-à-dire sa faculté de recevoir le courant Divin. Ainsi se forme la matière qui, par elle-même, semble inanimée mais qui, cependant, subit les courants vitaux et contient de la vie. Cette molécule transmettrice du courant vital représente l'âme des êtres inférieurs.

L'âme évoluée, épurée, c'est-à-dire capable de recevoir à un plus fort degré le courant Divin peut faire, dans une plus grande mesure, ce que cette molécule fait : rassembler, grouper les molécules de matière. Ainsi s'explique les phénomènes de matérialisation que les sciences psychiques étudient. L'esprit, substance Divine essentiellement vibratile émanée directement du rayonnement Divin a un pouvoir créateur ou plutôt réalisateur des éléments vitaux qu'il trouve autour de lui ; c'est là encore une preuve de la supériorité de la force spirituelle sur la matière.
En résumé, à mesure que la substance Divine s'éloigne du Foyer qui l'émet, elle perd de sa puissance vitale, elle vibre avec moins de force pour n'arriver dans la matière qu'à contenir une faible vitalité. Plus un être évolue, plus il se dématérialise, plus la substance de vie qu'il contient devient vibratile ; ceci est même constaté dans les lois physiques des états des corps : les molécules des gaz, et à plus forte raison des fluides, vibrent avec une rapidité que ne peut mesurer votre science ; vous pouvez de là imaginer la puissance des vibrations des cellules du tissu invisible qui entoure la flamme Divine en vous. À mesure que les enveloppes se rapprochent de l'âme, elles deviennent et plus actives et plus lumineuses, jusqu'à n'être plus que flamme, lumière, mouvement.

 

III - Qualités de la substance divine

À mesure que la substance Divine qui s'échappe en ondes vibratiles du Foyer éternel s'éloigne de ce Foyer, l'intensité, la rapidité de ses vibrations diminuent et s'amoindrissent. Subtile, lumineuse et ardente au sortir de l'Être de Vie, elle devient bientôt dense, opaque et froide, ne contenant qu'à l'état imperceptible de la vie Divine : c'est l'état minéral.

Les formes, de par la loi d'attraction, suivent la même loi de progression que la substance elle-même, et les derniers-nés de l'échelle des êtres n'ont que très affaiblie la faculté du mouvement. L’intensité vibratile des ondes de la substance Divine indique son degré d'épuration et de puissance vitale, marquant aussi la distance qui la sépare du Foyer Divin.
La substance Divine, à son état primordial puissamment vibratile et lumineuse, subtile, ardente, plus près, enfin, de Dieu, est aussi plus susceptible de recevoir le courant dirigé par la pensée Divine : cette substance contient l'intelligence Divine mais sa puissance et sa faculté se perdent peu à peu à travers les cycles de vie.

Ainsi, les êtres les plus près de Dieu par l'affinité de leurs formes, c'est-à-dire leur évolution, ont aussi à un degré supérieur la puissance de vibrations et la pureté de l'intelligence. L'harmonie Divine ne se dément jamais. La substance Divine : Émanation de l'Esprit Suprême de Vie, contient les puissances Divines à leur état latent et peut avoir la prescience de la vie. À mesure que la substance s'éloigne du Centre émetteur, elle raréfie, affaiblit ses propriétés pour ne plus contenir dans le minéral qu'une parcelle à peine perceptible de vie et ne posséder qu'à un degré infime la faculté de mouvement, alors que la substance
Divine : pur fluide invisible, doué d'un mouvement vertigineux pour vos sens humains, possède un pouvoir de pénétration, d'intensité vitale inaccessible à toute mesure humaine.
Ainsi, en chacun de vous l'épuration de la substance Divine supérieure ou spirituelle lui donnera une intensité vitale capable d'une grande puissance de pénétration, c'est-à-dire une intelligence croissante de la vie.

Puissance vibratile et radiante

L'intensité du courant vital qui anime un être dépend de la distance de cet être au Foyer Divin. Plus la substance Divine qui compose cet être a de puissance vibratile, plus cet être est près de Dieu. Cette puissance vibratile s'intensifie à mesure que la substance de vie se dématérialise car elle s'épure en se spiritualisant, devient ainsi plus sensible et plus docile à l'attraction magnétique Divine. Plus cette substance s'approche de l'état de matière, plus elle est grossière, plus elle est dense, lourde, opaque et plus elle se trouve attirée par le magnétisme des planètes inférieures. Au contraire, plus elle s'épure, plus elle vibre et mieux elle peut pénétrer dans les plans qui touchent à Dieu.

Quand l'homme est assez épuré pour ne vivre que par l'âme, ayant augmenté en lui la puissance vibratile de la substance Divine qui forme cette âme, il peut prétendre pénétrer la vie des sphères supérieures et lire les grands secrets de l'Au-delà dans leur éclat Divin.
Or, l'épuration, nous l’avons dit, est la subtilisation, l’affinement de la substance Divine ; de par la grande loi d'Attraction, fille de l'Harmonie Divine qui règle toute la vie des créatures, les éléments de vie attirent surtout les éléments de même densité qu'eux-mêmes ; ainsi, l'être qui vit surtout matériellement s'entoure d'une atmosphère fluidique épaisse matérielle qui vibre avec une moindre puissance et, par conséquent, lui ferme le chemin Divin ; au contraire, l'être qui donne à l'âme toute son intensité vitale en la dégageant, la détachant des liens pesants qui la retiennent au corps, en lui permettant de vivre de la vie Divine : celle de l'esprit, lui permet de vibrer assez pour envoyer aux plans supérieurs de vie, et en recevoir, des ondes fluidiques qui sont le mode de communication dans l'invisible. En outre, la substance Divine douée de mouvement est aussi douée de pénétration et, plus elle est épurée, subtile, plus elle vibre, plus elle se meut, mieux elle traverse les atmosphères invisibles et plus elle parcourt les distances avec une rapidité qu'aucune mesure humaine ne rendrait ; aussi, plus l'âme s'allège, s'épure, se vivifie, plus elle augmente et prolonge l'intensité de ses vibrations et, par conséquent, leur pouvoir radiant ; plus elle acquiert de faculté pénétrante et de connaissance, mieux elle lit dans l'invisible.

Origine de la matière - Évolution de la substance divine

La substance dévie à mesure qu'elle s'éloigne du Centre producteur ou Foyer Divin, perd de l'intensité de ses vibrations et, par conséquent, de ses puissances créatrices et intelligentes ; elle se refroidit, se concrétise, diminuant ainsi son pouvoir d'attraction et sa vitalité.
Cette substance Divine ainsi refroidie, condensée et à peine vibratile ou vivante est la matière mais cette matière peut redevenir substance sous la force du courant vital dirigé par un rayon d'Intelligence Divine ou esprit. L'action de ce courant est régie par les lois décrétées par la Pensée Divine Elle-même ; ainsi, la matière, par une série de transformations, peut retrouver son état premier et Divin ou état fluidique.

 

IV - Minéral et végétal - Évolution de la vie

Le minéral et le végétal sont formés de substance de vie ne recevant qu'en faibles parts le courant Divin et ne vivant, en somme, que sous les courants secondaires inconscients émanés du courant vital Primaire jailli, lui, de la Volonté Divine, et dirigé par l'Intelligence Divine.
Minéral et végétal sont des êtres passifs n'ayant pas de vie consciente personnelle puisqu'ils n'ont ni mouvement ni volonté, encore bien moins d'intelligence. Les vibrations de la substance Divine en eux sont faibles, ralenties au strict minimum pour assurer la vie et subir les courants physiques naturels : atmosphériques, planétaires et magnétiques.

Tous les êtres doivent parcourir le cycle des formes afin de prendre conscience de leur vie et d'évoluer vers le plan Divin par leur propre effort. Cette conscience n'est pas donnée dès la création d'un être mais s'acquiert à mesure que la substance Divine dont il est fait s'affine, se dématérialise et traverse les différents cycles de vie supérieure. L'esprit ne vient féconder et purifier la matière que lorsque la forme de l'Être est assez subtile pour permettre la pénétration des ondes fluidiques spirituelles. Alors a lieu une alliance Divine : l'Être, assez fort parce que conscient, peut recevoir les vibrations d'Intelligence Divine, et c'est à ce moment que lui est donné la faculté de savoir qu'il vit et de diriger au moins en partie cette vie par la conception qu'il en a.

Les origines de la matière

Ce qui est inerte ne l'est qu'en apparence. Le minéral, c'est de la vie, mais à l'état inférieur ; c'est la première forme de l'être, c'est le premier degré dans la hiérarchie de vie, mais qui oserait prétendre que la pierre ne vit pas.

Au dernier échelon du règne animal, la science a placé des êtres mi-partie animaux, mi-partie végétaux : les polypes, les coraux. Qui donc pourrait nier qu'au dernier échelon du règne végétal ne se trouvent des êtres mi-partie végétaux, mi-partie minéraux ? Pourquoi nier la vie chez le minéral ? La matière, qu'est-ce en somme ? Si loin que pousse la chimie humaine, même en parvenant à l'atome, elle ne donne ni la nature ni l'essence de la matière.
La matière est la substance Divine dans son état inférieur insensible ou mieux, intangible à vos sens humains, mais c'est de la vie !  Comme tout ce qui est : c'est le fluide émané de Dieu concrétisé, condensé peut-on dire. De même que les corps physiques peuvent passer par trois états et même quatre, (l'état radiant compris) le fluide émané du Principe de Vie peut se manifester sous la forme de la matière en se concrétisant, se condensant mesure que ce fluide passe par des formes de vie inférieures : animal, végétal, minéral.

La vie dans chaque être est assurée par le courant Divin : parcelle de force créatrice qui se transmet par l'âme. Dans la matière qui vit comme tout ce qui est, il faut bien reconnaître une âme aussi ou parcelle de fluide Divin ; que cette âme ne soit qu'un germe, qu'elle se réduise à une molécule vitale comme dans le minéral. L'âme, c'est la forme supérieure de la vie parce qu'elle est de la substance Divine à l'état plus pur, plus puissant ; qu'elle ne craint ni les décompositions ni aucune des déchéances de la matière et que sa force est consciente.

Dieu est l'Esprit Universel, source fluidique suprême de qui émane toute manière d'être.
La matière n'est donc, en somme, que le fluide Divin arrivé à la forme la plus rudimentaire. On comprend très bien cela quand on sait que la pensée est une réalité tangible, puisqu'on peut la concrétiser par la parole ou par l'acte et la transmettre directement ; qu'elle peut même être perçue par les sensibilités spéciales. Les personnes douées de cette sensibilité si affinée qu'on peut l'appeler psychique perçoivent très bien les natures de pensées dans leur entourage sans que celui-ci les exprime ; ce qui prouve donc, que la pensée se réalise et peut impressionner directement l'esprit. Si la pensée humaine peut ainsi se réaliser, se concrétiser, la pensée émanée du Principe même de Vie peut donc, elle aussi se concrétiser, se matérialiser, et ce que nous appelons fluide est la forme primordiale de la vie dans son propre rayonnement. On peut donc dire que la vie est le fluide Divin émané de la pensée Divine. La créature ne reste plus alors un mystère tout à fait indéchiffrable. La Force consciente créatrice est Dieu ; la vie est la chose créée par la Pensée Divine concrétisée émanant de la Volonté Divine et devenant ce qu'Il est lui-même : Force et Intelligence.

Plus la forme de vie se rapproche de l'être fluidique ou rayonnant, plus la vie se fait consciente et active, plus elle acquiert d'acuité et de plénitude et, par conséquent, donne de bonheur à l'être. L'esprit est l'expression de la forme vitale supérieure ; plus cette forme se dématérialise, plus elle s'allège, s'affine ; plus elle accentue en elle la vie consciente et plus l'être humain vit par l'esprit : plus il se rapproche de sa fin, Dieu.

L'homme a en lui une source d'énergies très hautes qu'il ignore ou méconnaît trop souvent et qui, bien employées, le mèneraient rapidement à l'Évolution suprême et au bonheur. Oui, la matière elle-même n'est qu'un mouvement incessant de molécules, de substance Divine sous l'action du courant Divin : éternelle force et éternelle activité.

La différence entre les états de cette matière provient de la rapidité du mouvement vibratoire de ses molécules, de la vitesse avec laquelle elles glissent les unes sur les autres. Plus la vie est active, plus elle est évoluée, et plus rapide est le mouvement de la substance Divine qui la forme.

De la matière à l'esprit

Non, Dieu, Force créatrice, Principe de Vie, ne peut avoir créé l'inerte. La force Divine peut se voiler, se matérialiser dans les êtres inférieurs mais non pas ne pas être. Toute parcelle créée, si loin qu'en remonte l'origine et si humble qu'en soit la forme est toujours la vie.
En remontant la hiérarchie des formes on arrive à l'état supérieur fluidique ou radiant de la matière qui n'est autre alors que la substance Divine dans son état pur ou fluidique ou dématérialisé et à l'état fluidique suprême de la vie dans son essence Divine. Ceux qui nient la vie invisible ressemblent à des aveugles qui, frôlant sans y pénétrer un monde merveilleux, se privent des jouissances très pures, très hautes et d'une clairvoyance qu'aucune science humaine ne peut atteindre.

L'évolution de la substance

La matière, substance Divine au degré inférieur, c'est-à-dire vibrant à peine, ne possède ni le mouvement volontaire ni, par conséquent, la conscience ou intelligence de la vie. Dans la gradation des êtres, mouvement précède volonté et volonté précède intelligence. Volonté se traduit par instinct dans l'être à peine conscient ou animal ; l'instinct tient surtout de la faculté de recevoir les directions de courants vitaux particuliers et d'y obéir. Puis, la créature s'animant, vivant davantage sous le courant vital magnétique, arrive à former un être.
Elle devient alors plus vibratile, active, et plus capable de recevoir l'influx intellectuel dont les vibrations sont plus subtiles que celles de la vie physique. Alors naît un être conscient qui a nettement sa vie particulière individuelle, personnelle et qui, avec la conscience, l'intelligence, la volonté, acquiert la liberté de se diriger et de diriger en partie l'instrument inférieur mis par les forces naturelles à son service ou corps.

Cette faculté, ce pouvoir de direction augmente à mesure que se développe l'esprit ; qu'il vibre plus intensivement et qu’il acquiert, par conséquent, plus de volonté et d'intelligence Divine. Ainsi, l'esprit libéré complètement est-il une réduction de l'Esprit Divin Lui-même et devient-il à son tour une source de courants vitaux qui peuvent animer la chair. Cette chair est pour lui un vêtement temporaire et un instrument de travail doué de facultés d'adaptation aux éléments de la planète où les lois Divines l'ont placé. Si l'esprit quitte ce vêtement il demeure esprit, c'est-à-dire source vitale, mais le corps, matière où ne passent plus les courants de vie, retourne à l'informe, à la masse de substance Divine inconsciente et inférieure.

L'évolution de la substance divine

Si la substance Divine ne passait pas par tous les états de la substance et de la matière, elle ne pourrait ni se connaître ni évoluer ni contribuer à l'œuvre universelle d'une façon permanente puisque la loi primordiale de la vie est le mouvement et l'évolution. Il faut donc que tout ce qui émane de Dieu prenne sa part dans l'oeuvre éternelle et pour cela, passe par les degrés innombrables de l'évolution ; jusqu'à ce que la forme soit née et devienne une personnalité, cette substance ne peut se connaître : ce n'est qu'à la naissance d'une individualité, d’une personnalité qu'elle commence à remonter le courant évolutif et cela, non plus sous la forme d'une particule de vie soumise au gré des courants secondaires, mais comme un être, comme une créature libre de choisir au moins en partie la voie secondaire de son évolution.

Les lois de l'évolution

L'évolution ascendante d'un être commence quand il obéit au courant magnétique Divin qui l'attire au Foyer de Vie. Ainsi pourrait-on retracer l'existence d'une molécule fluidique jaillie du sein Divin ; sous la poussée de la volonté Divine elle descend dans les plans de vie, acquérant des enveloppes empruntées aux milieux traversés, et subissant les actions et réactions des courants vitaux secondaires ou lois naturelles décrétées par l'Intelligence Divine ; elle suit une évolution descendante jusqu'au moment où elle fait partie d'une forme, donc d'un être, d'une créature. Alors, subissant le courant magnétique qui l'attire au foyer Divin, elle passe par tous les états et les formes ; bientôt en elle naît la conscience : conscience de sa vie. Elle aspire à remonter davantage, s'allégeant, s'épurant des enveloppes acquises pendant l'involution. Retrouvant alors, dans une vie individuelle libre et active, les facultés originelles qu'elle possédait à l'état inconscient. Les ayant développées dans la conscience et la connaissance, elle devient une âme ; âme que vivifie sans cesse le courant Divin dont elle a maintenant conscience, et aspirant d'elle-même à l'ascension, y contribuant par ses efforts personnels. Le degré d'évolution d'une âme se reconnaît justement à la puissance de cette faculté de ressentir ce courant magnétique et d'aspirer à Dieu.

L'esprit Divin est concrétisé par ce courant magnétique attractif qui fait monter la créature vers les plans Divins et lui permet de pénétrer davantage la vie dans son essence.

La synthèse des lois de vie

Oui, toute la vie visible et invisible, Une sous ses multiples formes et ses renouvellements incessants, est soumise aux lois d'harmonie qui se retrouvent inscrites dans la nature physique et dans l'âme humaine.

Ces lois sont la synthèse de la bonté, de la sagesse, de la puissance de Dieu. L'Unité de la vie est comme la manifestation de la personne Divine ; quand l'âme a saisi cette Unité sous la multiplicité des formes, elle a la notion de Dieu ; ayant connaissance de la paternité Divine elle comprend la grande fraternité des créatures, l'origine commune des âmes et leurs fins identiques. Unité du principe, variété des formes, puissance, beauté, bonté et richesse de la vie : voilà la synthèse des lois de vie et le lien qui fait de toutes les âmes des soeurs Divines.

 

V - L'unité de vie

La vie est une telle harmonie qu'elle suit, dans tous les domaines, et sous toutes les formes qu’on découvre dans la vie physique, la gradation et les lois primordiales. Partout se retrouvent, sous les trois faces de la vie : matérielle, humaine, spirituelle, les mêmes lois et, si l'homme savait étudier de près la nature et en saisir les grandes directions, il aurait le secret de sa vie à lui, et de la vie Divine Elle-Même. A tous ses états, la substance de vie contient les principes Divins et suit le même ordre d'être ; aussi l'homme peut-il retrouver, d'abord dans le monde physique puis dans son moi moral, l'image de l'Être Divin, car les vibrations Divines se répercutent à travers l'éther ; elles sont reçues par la moindre créature et perçues par celle qui a acquis, déjà, la conscience : reflet de l'Intelligence Créatrice.

Formation de la vie - Divine cohésion des êtres ou fraternité

La vie n'est que le perpétuel rayonnement divin ; rayonnement prenant mille formes et remontant à son Foyer par une succession de modes d'existences.

Ainsi, en chaque être la vie est assurée par un courant vital Divin sans cesse renouvelé ; courant qui anime les formes et, par les lois de mouvement, d'équilibre, d'harmonie assure la propagation, le maintien, la continuation de ces formes. Dieu n'est pas seulement Créateur parce que sa pensée a évoqué des formes mais aussi, parce qu'Il continue la vie à ces formes par un courant émanant sans cesse de Lui : c'est pourquoi la vie ne finit pas ; elle transforme ses manières d'être, ses aspects externes ou formes, demeure même et Une dans l'être comme dans le système universel. Dieu donne non seulement la vie en exhalant ses rayons mais II la maintient par le jeu de lois harmonieuses, conservatrices et propagatrices de vie. II permet ainsi à tout être de se développer en demeurant en accord avec la loi de développement universel. L'être non évolué ne peut naturellement, à cause de la distance qui le sépare du Principe de Vie, distance se traduisant surtout par une moindre intensité de la vie en son essence, entrer directement en relation avec Dieu (Foyer Suprême de Vie) mais les lois Divines sont ainsi faites qu'elles assurent le concours Divin par une chaîne d'êtres dont l'évolution graduée permet de relier Dieu à la créature la plus humble, la plus rudimentaire. Ce n'est pas une utopie spirituelle que la prière adressée au Père ; elle Lui parvient par la chaîne de forces qui assure la continuité de la vie venant de Lui. Une invocation à Dieu, c'est-à-dire au Principe Même de Vie, met en vibration toute une série d'êtres dont les plus évolués approchent de près le Foyer Suprême, reliés par l'Harmonie Divine. Ces êtres assurent l'application des lois de vie et chacun dans sa mesure apporte son concours à l'oeuvre vitale.
Quand les humains comprendront l'Unité de la vie dans sa sublime et simple Harmonie, quand ils sauront qu'aucun être ne demeure isolé, qu'il est partie intégrante et utile d'un tout indivisible, ils auront la notion même de Dieu ; et quand ils sauront que le lien qui rattache ces êtres à Dieu est l'Amour, et toujours l'Amour, ils auront acquis le secret même de la vie.
Ce que nous voudrions vous faire comprendre, justement, frères bien aimés, c'est surtout cette grande Unité de la vie. Nous voudrions pouvoir vous donner une idée de la bonté et de la beauté créatrices en vous faisant entrevoir toute la cohésion, l'Harmonie qui règnent dans toute la création sous les apparences de la multiplicité et de la variété ; multiplicité et variété qui ne tiennent qu'aux formes de la vie. La preuve en est dans le système des lois vitales qui, dans le visible comme dans l'invisible, demeure un et continu. Celui qui étudie, observe de près la vie naturelle, a vite fait de se convaincre de son Unité harmonieuse, judicieuse, réglée par une Volonté prudente, sage, clairvoyante ; et si, ne se contentant pas seulement d'observer autour de soi, d'étudier l'extérieur, il s'observe et étudie sa vie intérieure, il est tout ébloui et comme ravi de constater que cette Unité harmonieuse, judicieuse se retrouve en lui ; comme si chaque être était soi-même un tout et en même temps une partie harmonieuse d'un tout indivisible!
Oui, les êtres forment une fraternité Divine par leur principe même et aucun n'est isolé, capable de vivre longtemps hors l'Unité et l'Harmonie ; voilà pourquoi la planète Terre qui a tant violé cette loi de fraternité paie ses errements par de si longues souffrances : c'est qu'elle a trop méconnu la grande Unité de vie. Tout être qui demeure longtemps en contradiction avec la loi même de vie qui est Harmonie et Unité ne peut vivre entièrement et il crée la souffrance en soi, autour de soi. Que l'humanité comprenne donc bien cette grande loi inviolable et sache que l’égoïsme est non seulement une tare morale et intellectuelle mais un non sens vital.

La diversité des êtres et la multiplicité des formes d'être n'excluent pas l'Unité de la vie : elle est une preuve de la sagesse et de la volonté Divine qui, voulant que toute la vie se connaisse et concoure à son maintien, donne à chaque parcelle de vie le moyen de contribuer à l'oeuvre générale ; et c'est un bonheur pour chaque créature que d'être à la fois elle-même et de demeurer un rouage indispensable de la grande machine universelle. La division dans le travail et l'union dans l'effort : ne voilà-t-il pas justement les deux grandes lois de la collaboration et de l'unité d'action ! La créature seule serait trop faible pour assurer sa vie, même la sienne seule ; mais l'aide de tous dans l'œuvre individuelle, comme la participation de chacun dans la vie totale est une garantie certaine d'existence pour l'individu comme pour la collectivité. Ces lois confirment l'assurance qu'aucun acte, aucune façon d'être ne restent isolés et inefficaces et que tout ce qui émane d'un être a sa répercussion sur la masse, comme la vie générale a son effet sur la vie individuelle ; solidarité indissoluble des êtres qui prouve leur commune origine : l'Unité de la vie dans la fraternité suprême de l'Être Créateur et la fraternité vivante et continue des créatures.

 

Les courants secondaires de vie

I - Les courants Divins : mouvement, intelligence

Une force naturelle est de la substance Divine mise en mouvement par la Volonté Divine dans une direction décrétée par l'Intelligence Divine.

Ainsi, la nature est le grand corps Divin où circulent les courants de vie par l'intermédiaire de ces forces qui sont comme des vaisseaux remplis de sève Divine. Les courants vitaux peuvent être classés d'après leur nature en courants de force ou d'activité qui produisent la vitalité, et en courants d'intelligence qui donnent aux êtres la compréhension, la conscience, la connaissance de cette vie. Dieu est uni à la nature en une émanation éternelle, en un Amour infini ; Amour qui crée, transforme sans cesse. Ainsi, par les vibrations de chaque courant, les créatures sont en relation continue avec Dieu.

Les vibrations des courants d'intelligence sont plus rapides et seules les molécules de substance déjà évoluées peuvent les ressentir car pour en avoir conscience, il faut que la substance vibre avec une grande intensité. Une force supérieure à un être peut diriger cet être sans que celui-ci en ait conscience s'il ne peut s'y assimiler. Aussi faut-il que la substance de vie devienne, sous les courants vitaux, de plus en plus vivants, c’est-à-dire vibratiles et mouvants, pour ressentir l'influx de l'Intelligence Divine et comprendre la vie.

 

II - L'évolution des formes

Le courant universel qui anime la substance Divine et crée des êtres n'est pas seulement vital, il est aussi magnétique. Il attire au Centre de Vie tous les rayons échappés de ce Centre et, à mesure que la vie se prolonge, elle revient à Dieu.

Les formes aussi, sous ce courant, tendent à progresser, aspirent à absorber toujours plus de substance Divine. La disposition des végétaux eux-mêmes, dont la tige s'élève toujours dans une direction déterminée par les courants vitaux : manifestations secondaires du courant universel, en est une preuve. Aussi, sous la poussée et l'attraction du courant Divin évoluent peu à peu les formes qui, en s'affinant, en progressant vers les types dont l'empreinte est inscrite dans l'éther fluidique Divin, augmentent leur puissance de vie jusqu'au moment où cette vie capable de sentir sa puissance acquiert la connaissance de soi : la conscience, et devient alors un agent relativement libre dans le système universel.

Chaque type de formes est inscrit dans l'éther Divin ; suivant le rayonnement de la pensée Divine qui a donné naissance à l'être et sa direction primitive, la forme de cet être doit, en parcourant les échelons d'une évolution progressive, se modeler sur la forme type : empreinte Divine, modèle parfait. Ainsi, chaque être a son double Divin ; double parfait qui, jailli de la pensée Divine, est pur, et vivant de toute la plénitude de vie. C'est à se rapprocher de ce double, à le retrouver par une série de progressions que chaque être aspire et, de par la loi vitale et de par le magnétisme qui attire à l'Être Suprême chacune de ses créatures.
Quand, dans un système l'être a suffisamment progressé pour arriver à cette perfection de type alors, gravissant un échelon dans l'ordre universel, il passe d'un système d'êtres à un autre système supérieur où il recommence une nouvelle série d'évolutions capable de l'amener à une réalisation encore plus complète des possibilités de vie qui sont en lui. Ainsi, pour chaque créature s'ouvre un horizon infini ; horizon divin vers lequel elle monte par une infinité d'évolutions dont la grande directive est : progrès ou ascension.

Les courants secondaires - Pouvoirs des créatures

Sous les courants secondaires dérivant du courant vital Divin et dirigés par les lois conçues et émises par l'intelligence et la volonté Divines, la matière évolue, se transforme. Ces courants peuvent dévier de leur voie première sous l'influence des forces mises au pouvoir des créatures conscientes. Dès que la vie se connaît, elle peut agir autour de soi et diriger en partie les courants secondaires ; de là, hélas! bien souvent des perturbations dans l'ordre Divin, dans l'Harmonie universelle ; perturbations dont la créature coupable aura à répondre et qui se traduira pour elle par sanctions et souffrance ; ainsi apparaît nettement que le devoir primordial de l'être, dès qu'il a conscience de sa vie, est d'apprendre les lois Divines, afin de ne les violer ni volontairement ni involontairement et de contribuer à assurer, en soi et autour de soi, la vie dans son ordre normal, tel que l'a décrété la volonté Divine.

 

III - Le mouvement : loi de vie

Le mouvement est le signe extérieur de la vie. Les êtres animés recèlent donc une plus grande vitalité et acquièrent bientôt la conscience de la vie puis l'intelligence et la connaissance de Dieu. Le mouvement est producteur de chaleur, la chaleur productrice de lumière et celle-ci de vitalité dans tous les domaines de la vie, aussi bien dans le spirituel que le physique, dans l'invisible que dans le visible. Sous la force lumière, la substance vibre avec plus d'intensité, en même temps que par la loi d'attraction elle attire, selon l'intensité de ses vibrations, des vibrations semblables de substance, des forces invisibles ; forces dont la supériorité, la puissance résident dans l'intensité vibratoire.

La lumière, dans l'âme, c'est la pénétration de la vie. La lumière spirituelle est le reflet de l'Intelligence Divine en l'esprit. L'Amour, en décuplant les vibrations de l'âme, produit en elle plus de chaleur puis plus de lumière spirituelle ; lumière qui attire la lumière de l'Au-delà et qui, se fondant avec elle, se transforme en connaissance.

Cette grande loi du mouvement se vérifie d'ailleurs dans la vie terrestre. Les êtres sont d'autant plus élevés dans un système de vie qu'ils sont davantage susceptibles de se mouvoir. Le mouvement leur confère la liberté et bientôt, la conscience et l'intelligence.
Ainsi l'on peut s'expliquer très bien la gradation des êtres depuis le minéral jusqu'à l'humanité par l'intensité progressive des vibrations de la substance Divine qu'ils recèlent sous la poussée du courant vital.

La science d'avenir

La propriété radiante et pénétrante des corps augmente avec la puissance vibratile de leurs molécules. La loi est toujours la même : la substance Divine augmente son pouvoir vital par l'augmentation de ses vibrations, par l'intensité de son mouvement. Ainsi, les corps capables de pénétration, de radioactivité sont aussi producteurs de chaleur et de lumière, c'est-à-dire de vie. Ainsi, l'électricité, fluide éminemment radiant, peut produire chaleur, lumière et vie !
Comprenez que l'esprit ou courant Divin animant la substance Divine épurée, subtile, peut alors fournir un fluide doué d'une pénétration si merveilleuse qu'il sonde même l'invisible. Comprenez aussi que, ce que les forces physiques ne peuvent réaliser, les forces spirituelles l'accomplissent, parce qu’elles possèdent à un plus haut degré la puissance de pénétration et celle de mouvement et, par conséquent, de vie.

Aussi, savants et croyants peuvent-ils se rencontrer sur le grand terrain de la Foi. Ce que les uns trouvent dans la nature matérielle, dans le monde physique, les autres le retrouvent dans le domaine invisible ou spirituel ; ainsi apparaissent encore plus nettement l'Unité harmonieuse de la vie mais hélas aussi ! L’ignorance et la faiblesse humaines quand l'homme ne peut ou ne veut voir que ce que ses seuls sens physiques lui révèlent.

Synthèse Divine

Ainsi, la formation et l'évolution de la vie peuvent se résumer ainsi :
- Origine des êtres : substance Divine jaillie de l'Être Divin et dirigée par l'Esprit Divin.

- Caractères de la vie : Vibrations, mouvement, vie, radioactivité, pénétration.
- Conscience, intelligence, connaissance.

- Plénitude de vie ou félicité

- Des principes de l’Éther

La substance Divine contient, à l'état originel, les qualités et les puissances de vie qui n'appartiennent qu'à Dieu. Vous, humains, ne connaissez qu'une faible partie de ces puissances, juste ce que vous en révèle la science matérialiste dans l'étude des forces physiques. Mais songez que vous ne faites qu'épeler les premières lettres de l'alphabet Divin et que ce que vous nommez l'inconnu, l'invisible contient encore plus de richesses que vous n'en avez découvertes dans votre pauvre monde matériel.

Cependant, la Terre est à un tournant décisif de son évolution  et un pas de géant va être fait par l'humanité dans tous les domaines de la vie : (physique, morale spirituelle). À vos yeux émerveillés vont se dévoiler plusieurs mystères scientifiques, fils du mystère Divin de la vie : celui des propriétés de l'impondérable ou éther Divin va vous être révélé bientôt. Mais, dès maintenant, sachez que cet impondérable est le fluide Divin lui-même obéissant au courant vital dont vous ne connaissez encore que les formes secondaires ou forces naturelles physiques. Vous connaîtrez la puissance des forces naturelles invisibles ou spirituelles, et vous comprendrez mieux que cet éther Divin est un grand tissu vibratile où s'inscrit toute la vie en images et clichés.

Les spiritualistes connaissant déjà, sinon dans leur nature, du moins dans leurs effets, les puissances de l'esprit, pourront comprendre facilement comment l'homme spiritualisé, développé peut prévoir l'avenir en le lisant par l'esprit sur le grand voile éternel.
Sur l'éther Divin qui enveloppe chaque créature est inscrit son passé, son présent, son avenir spirituel ; tout ce qu'elle pense ou fait y marque son empreinte, de même que s'est conservée l'empreinte de ce qu'elle a pensé et fait autrefois. Ainsi se retrouve, dans ce tissu invisible, la trame des actes passés qui, comme une multitude de rayonnements divers, de forces inéluctables bâtissent l'avenir. Ainsi l'on conçoit que l'esprit développé, c'est-à-dire doué de puissance pénétrante, puisse découvrir ces trames invisibles. Autour de chaque esprit s'anime ainsi, comme sur un écran de mousseline, sa vie présente, précédente et future ; les grands faits, les grandes décisions apparaissent avec netteté comme les phares de la route ; les faits secondaires, les volontés moins nettes apparaissent enchevêtrés et comme ensevelis sous le voile de l'imprécis. Les projets secondaires soumis aux fluctuations de la volonté ne semblent que des formes à peine dessinées et comme prêtes à s'évanouir sous le souffle changeant de la décision libre.

La Science d'avenir (Communication reçue le 9 juillet 1917)

Oui, la science de la Terre d'avenir fera de belles découvertes surtout dans le domaine invisible. Il est temps que cesse l'antagonisme de la science et de la foi, car toutes puisent leurs arguments à la même source Divine ; elles vont bientôt se rejoindre, se tendre la main et s'unir sur le terrain spirituel et physique à la fois : celui de la science fluidique ou électrique.
Vous allez voir se produire dans le domaine physique visible aux yeux de tous des apparitions, des formes d'êtres, de plantes dont vous ne pourrez normalement expliquer la formation et qui seront dus aux courants d'électricité spirituelle dirigés par des invisibles.
En outre, dans le domaine purement matérialiste, les hommes vont s'extasier sur des phénomènes encore inconnus ; beaucoup des plus sceptiques deviendront croyants car ils auront la preuve palpable d'une Intelligence invisible directive des courants de vie.
Ainsi vont se former des courants lumineux au milieu de l'obscurité générale ; courants exclusivement dus à l'électricité spirituelle agissant sur les forces physiques et qui formeront autour de la Terre un circuit de feu brûlant et ravageant plantes et animaux. Après un hiver horriblement froid vous aurez une fournaise et avec cela, nous vous le répétons, l'obscurité, la brume. La Terre semblera voguer dans un océan de fluides noirs.

Les voyants distingueront nettement les formes des génies malfaisants. Cela durera un assez long temps puis, quand au-dessus de la planète, vers le nord, apparaîtra un grand signe lumineux, non plus rouge mais blanc, vous pourrez dire que la Terre est sauvée. Le sol se crevassera mais pour donner naissance à une flore nouvelle, merveilleuse. Les hommes mêmes ne sembleront plus les mêmes. Ils seront transfigurés de loups devenus moutons, et partout régneront la cordialité, l'amour, l'union. Les feux annonciateurs de l'ère heureuse se succéderont, s'intensifiant. Puis, alors, dans une apothéose nous apparaîtront le Christ et la cohorte des âmes justes qui l'ont servi.

La Terre sera épurée ; une planète nouvelle jaillira. Le sol se transformera : où il y a actuellement des mers se formeront des continents. Un déplacement des bornes naturelles aura lieu ; enfin ! Une planète complètement transformée, une humanité régénérée : voilà l'avenir de votre Terre. Réjouissez-vous donc, malgré tout, vous qui croyez, qui savez que le règne du Christ est proche car, dans cette Terre nouvelle à laquelle vous allez apporter le tribut de vos efforts et l'amertume de vos luttes, vous aurez la place méritée ! Vous serez aux côtés du Maître. Courage! Travaillez ! Unissez-vous !

La Terre nouvelle va jaillir comme une grande fleur d'Amour, de Paix et de Bonheur des entrailles sanglantes de votre Terre actuelle dominée par les génies du mal, soumise au démon lui-même. Réjouissez-vous, car Dieu vous aime et ne veut pas la perte du grand troupeau humain.

Activité de la vie

I - La grande fraternité des êtres

Les rayons lumineux qui partent des âmes évoluées forment un faisceau double ; l'un qui monte à Dieu, l'autre qui descend vers les planètes inférieures. Ainsi est reliée toute la vie. Une chaîne fluidique ininterrompue rapproche, relie les âmes des plans inférieurs à celles des évolués, et celles-ci par une série ininterrompue et graduelle sont reliées à Dieu.
Le double courant de vie qui vient de Dieu et y remonte traverse donc tous les plans, toutes les planètes, toutes les régions de la vie, assurant ainsi l'être jusque dans les fonds de l'espace les plus inaccessibles à votre vision, même spirituelle. Foyer de vie : Dieu exhale sans cesse les rayons vivifiants qui, sous les courants vitaux particuliers de chaque planète se transforment, prennent une enveloppe, deviennent des créatures organisées et se renouvellent sans cesse sous le courant Divin. Vous représentez-vous, mes amis, ces myriades et ces myriades de chaînes lumineuses traversant l'espace ; chaînes d'âmes, chaînes de vies, chaînes d'êtres qui, dans un tourbillonnement incessant mais harmonieux, ordonné forment les courants de la vie qui ne finit pas et dont Dieu est le Foyer émetteur et le Récepteur éternel.
Oui, la vie est une chaîne éternelle que Dieu forge et ferme. Ainsi gravitent sans cesse dans l'éther, ou sur les sols planétaires, des milliards d'âmes qui viennent de Lui, cherchant la voie qui les ramènera à Lui en passant par toutes les étapes de la vie consciente, afin de se connaître et de connaître leur Père... Fraternité immense, infinie, éternelle dans la grande fraternité Divine : don merveilleux de la conscience qui permet à la créature de connaître cette fraternité, de l'aimer et d'y revenir.

 

II - Les relations des êtres entre eux

Dans chaque être se retrouve en proportions réduites l'image de la vie Divine.
Ainsi, chaque être est le centre vital et attractif de tout un système d'êtres inférieurs à lui ; de cet être émanent les courants magnétiques qui contribuent à assurer la vie et son équilibre dans le système. Rien ne demeure indifférent ou inefficace ; aucun être n'a une vie strictement particulière, isolée et indépendante. Dans l'harmonie Divine en qui tient l'unité Divine, il est une sage gradation des êtres, une échelle logique de la puissance vitale qui permet au plus petit de gravir aisément l'échelon supérieur. Ainsi, toute créature forme un dynamisme vital pour une série d'êtres qui lui sont immédiatement inférieurs. Le maintien de la vie est assuré dans chaque plan par une unité directrice ayant pour auxiliaires des unités secondaires et ainsi à tous les plans, à tous les degrés et dans tous les domaines de la vie.
Division du travail, unité de l'effort : cette loi Divine se retrouve dans tout système d'êtres et dans la création entière. Ainsi, vous êtes, humains, un centre, un foyer vital pour une multitude d'êtres inférieurs, et de la direction de votre vie dépend en partie la direction et l'évolution d'autres existences. La connaissance de cette loi augmente la responsabilité des créatures placées en haut de l'échelle, c'est-à-dire de ceux qui, ayant acquis la conscience et la liberté dans la plus grande mesure ont, par conséquent, plus de puissance vitale, de pouvoir d'action, d'influence magnétique, puisque ceux-ci sont les apanages de l'être évolué.

Répartition de la Vie - Collaboration de tous

La terre, les eaux, l'air recèlent une quantité inimaginable de systèmes d'êtres tous actifs et disciplinés, obéissant à une direction unique et formant ensemble une puissance redoutable ou bienfaisante suivant le génie qui les dirige. Rien n'est inerte dans la nature et tout travaille dans un sens ou dans l'autre, soit à assurer, maintenir, propager, continuer la vie suivant la loi Divine ; soit, au contraire, à causer la perturbation, l'arrêt, le trouble dans la vie : ce qui est encore une façon de contribuer à l'oeuvre universelle, en obligeant les forces contraires à réagir, à s'unir en vue d'une lutte constante vers le progrès, le mieux, le bonheur final !
Aussi, un événement, un cataclysme, un progrès n'est-il pas le résultat d'une seule force ou d'une seule volonté mais le produit de la victoire d'un système d'êtres et d'une série de forces.
Voilà pourquoi il est difficile à l'homme ignorant à peu près tout de la science de vie, de retrouver les causes primordiales des événements favorables ou malheureux qui l'atteint ; mais qu'il sache, en tout cas, qu'un événement n'est jamais ni une injustice ni un illogisme car il n'est que le résultat d'une lutte à laquelle il a participé.

L'homme émet par sa propre volonté, ses pensées, ses paroles et ses actes, des masses considérables de forces bonnes ou mauvaises qui vont renforcer les rangs des actifs et puissants génies de la vie ! Ceci, pour lui démontrer une fois de plus que rien n'est isolé dans la création et que l'action d'un seul, si modeste soit-elle, peut avancer ou, au contraire, retarder le bonheur de tous ; bonheur fait du triomphe du bien sur les forces perturbatrices de la vie. Ce n'est qu'en apparence et parce que l'homme en ignore les causes que les événements de sa vie lui paraissent incohérents, injustes ou capricieux. Tout se tient et ce que l'homme prépare en collaboration avec l'humanité tout entière et d'autres systèmes d'êtres rejaillit tôt ou tard sur l'homme, l'humanité et les systèmes d'êtres collaborateurs.

Cohésion de la Vie - Le triomphe du bien
La nature a horreur de l'inertie et du vide qui veulent dire néant, parce que la nature est issue de Dieu : Principe de Vie éternellement actif et incessamment Producteur d'êtres. Tout est peuplé dans la création, tout est fait pour vivre puis subsister par ses propres moyens. L'air, l'eau, la terre sont habités par un nombre incalculable d'êtres tous actifs dans une des deux directions offertes à l'être par la loi de vie. Et rien de ce qui se passe dans un centre de vie n'est indifférent aux autres.

La vie, encore une fois, faite d'Unité et d'Harmonie, ne connaît ni l'isolement ni l'égoïsme, et chaque action de l'être, comme d'une collectivité, réagit sur l'Univers. Or, il est à remarquer que, dans les grandes phases d'évolution d'une planète, au moment décisif s'établissent dans la vie de cette planète deux courants de forces contraires : c'est la loi éternelle, la lutte pour la vie, la domination ; et c'est dans les finales de cette lutte que se décide le sort de la planète. Rien ne finit, tout se transforme, tout doit évoluer et si cette lutte n'existait pas, on ne pourrait dire qu'il y a évolution ! II y aurait simplement continuation de la vie sur un même plan mais non progrès, ascension, puisque ces mots indiquent victoire, triomphe, pas en avant. Mais s'il est vrai que, pendant longtemps encore, le mal et le bien seront adversaires, la générosité Divine laisse espérer que le bonheur de toutes les créatures est la loi finale et, par conséquent, que le triomphe du bien est fatal. Mais vos pauvres intelligences humaines, pas plus que les nôtres d'ailleurs, ne peuvent concevoir ni le délai ni les circonstances de ce triomphe.

L'évolution de la Terre - Les cataclysmes proches

La vie est Une. Dans l'Univers tout se tient et les mondes sont reliés entre eux par une infinité d'êtres qui participent des uns et des autres.

La vie d'une planète agit et réagit sur la vie des autres, et la révolution actuelle de la vôtre a mis en action les forces invisibles de tous les éléments ; si bien que la terre, à son tour, va subir la réaction provoquée par elle dans les éléments : air, eau, sous-sol. Et il se prépare, dans tous les mondes invisibles, toute une série de mouvements qui vont se traduire, pour votre planète, par de violents courants aériens, souterrains et marins entraînant, pour les humains, des cataclysmes et des malheurs. Les masses fluidiques accumulées par les pensées des hommes sont telles qu'elles forment un dôme où luttent constamment le bien et le mal, et où semblent triompher en ce moment les forces mauvaises qui apportent un nouveau concours aux forces des éléments contre la Terre. Voilà pourquoi, terriens, vous allez encore souffrir ; pourquoi un grand vent de tourmente, de maladie va secouer la Terre ; et pourquoi aussi il faut vous hâter de rétablir l'équilibre de votre planète par un apport considérable de forces bienfaisantes que vous créez ou mettez en action par vos pensées, vos actes et vos paroles de Bien et d'Amour. Oui, voilà pourquoi, humains, il vous faut devenir meilleurs, si vous ne voulez pas que le grand vaisseau « Terre » sombre sous les flots déchaînés du mal, et ne devienne une épave de douleurs et de ruines sur laquelle s'acharneront les êtres de perdition.
Réfléchissez, il n'est que temps. Le visible et l'invisible sont perpétuellement en relation ; vos pensées et vos actions sont des réalités qui laissent leur empreinte vivante et active dans l'ambiance de votre planète. Si vous ne les épurez, cette ambiance va devenir un refuge de toutes les mauvaises forces ; les éléments du mal prendront alors possession de votre planète pour essayer de l'anéantir, et votre malheur serait grand, humains, si, dans la lutte gigantesque qui secoue l'Univers par toutes les forces invisibles et visibles, le bien ne triomphait pas du mal. Votre action, dans cette lutte, donnera une direction décisive à votre planète et assurera votre avenir !

La vie planétaire

I - La Vie dans l'Univers

Le plan général de la vie peut être comparé à une vaste spirale dont le Centre est Dieu. Chaque être émane du Centre dont le rayonnement s'étend à l'infini, passe par les cercles de vie différents, et remonte au Foyer en décrivant deux mouvements évolutifs : circulaire et ascensionnel. L'être, ayant parcouru tous les cycles, revient au Foyer de Vie et retourne au Grand Tout pour recommencer une autre évolution sous un type nouveau. La vie dans l'Univers se répartit sous une infinité de formes et dans divers plans gradués afin de faciliter l'évolution et l'ascension de tous vers Dieu.

Les plans accessibles à votre humanité terrestre commencent à l'échelle inférieure de la matière sous ses formes rudimentaires et inconscientes : minéral, puis végétal. Puis, aussitôt que la vie devient plus sensible elle monte d'un genre : genre animal où, sous mille formes graduellement successives, elle acquiert peu à peu l'intelligence et la conscience d'elle-même.
Quant cette conscience est tout à fait acquise elle devient humaine et monte d'un plan.
Vous énumérer toute l'échelle des humanités, toute la série des séjours planétaires nécessaires à l'âme humaine pour gravir un seul degré des plans de vie serait un travail considérable et presque inutile car vous ne pourriez en comprendre la portée. Quand l'homme a assez de vie morale pour comprendre au moins dans ses grandes lignes la loi Divine, il perçoit nettement l'existence d'un plan supérieur au plan humain. Alors, commence vraiment pour lui l'ascension.
Après votre pauvre plan humain nous nommerons le plan psychique où l'âme vit d'une vie intensifiée, libre, mais encore sujette à des erreurs et des faiblesses. Cependant, il est rare que l'âme élevée à la vie psychique n'atteigne bientôt un plan astral supérieur. De ce plan, elle résume la vie dans son immensité et son Unité diversifiée. Elle comprend les lois d'harmonie dans leur large acceptation et prend sa part de la grande oeuvre Divine.

L'âme, peu à peu, devient plus lumineuse et plus légère. L'esprit se purifie et, s'identifiant à l'atmosphère subtile qui l'entoure et dont il vit, semble bientôt ne plus connaître que deux fonctions : Aimer et Vouloir. Cependant, par sa participation à l'oeuvre générale il acquiert de nouveaux titres ; il s'épure graduellement, jusqu'à se débarrasser complètement de l'enveloppe fluidique alourdissante qui l'attire encore vers les plans plus denses, par conséquent inférieurs.
L'âme est alors libre, dans la presque plénitude de ses facultés, et monte encore d'un plan. Elle est, à ce moment, une flamme de vie, un foyer de lumière, d'intelligence et d'Amour. Elle n'a, pour ainsi dire, déjà plus de vie personnelle ; elle est une parcelle du grand Éther lumineux et n'est, dans le firmament des âmes, qu'une brillante étoile. Le plan angélique, pourrait-on dire, comme tous les plans d'ailleurs, a lui-même divers degrés où s'acquiert peu à peu la perfection. L'âme arrive alors au plan touchant le plan Christique. C'est là que vivent, dans une pureté complète, les âmes évoluées.

Enfin, le plan Christique qu'on peut appeler le prélude du Divin où vivent les grands initiateurs est l'antichambre du séjour Divin. Celui-là, il ne nous est pas permis de vous en décrire la vie. Les mots seraient impuissants, insuffisants et trop pâles. Et votre pauvre intelligence humaine en serait anéantie s'il fallait, pour vous faire comprendre, demander le secours fluidique de ce plan. Il ne nous est ni possible ni permis de vous parler du plan Divin parce que, aucun être ayant encore une vie particulière ne peut même en approcher les confins. Il faut avoir abandonné toute manière de vie individuelle : il faut être retourné au Grand Tout.

Alors, toute conscience personnelle s'anéantissant, la vie est retournée à son Principe, et il n'y a que Dieu, par son émanation la plus directe à la conscience entière qui puisse nous éclairer intérieurement sur la vie dans son essence. Mais, pour arriver jusqu'à Dieu, que d'échelons à gravir dans l'infinie échelle des êtres ! Que de métamorphoses, d'évolutions, de progrès avant que l’étincelle de vie partie de Dieu puisse y remonter ! Cependant l'espoir en est permis à toute créature, car Dieu dans son infinie bonté a enseigné sur chaque planète, dans chaque plan, la loi de vie.

Pour votre planète et pour toutes les planètes solaires, sous des formes appropriées à la vie particulière de chacune, le messager supérieur est Christ. Et c'est pour cela que Christ est le sauveur car sans Lui nous n'aurions pu retrouver la voie Divine ; la voie qui doit nous ramener à notre Principe. Et c'est pour cela aussi que l'enseignement Christique est le seul universel, le seul infaillible, le seul éternel. Si l'humanité avait compris quel joyau psychique, moral, vital lui apporta Jésus, l'humanité serait aujourd'hui sur un plan supérieur et ne lutterait plus dans l'ombre et la douleur. Aussi, est-il grand temps qu'elle le comprenne et que, par sa soumission aux lois Divines, elle gagne le secours de l'invisible sans lequel elle ne pourra avancer d'un pas ; sans lequel elle ne pourra jamais réaliser la véritable vie dans la lumière et le bonheur.

Les plans de vie

Chaque plan de vie a un mode d'être approprié à l'évolution de ceux qui doivent y séjourner et cela, non seulement en conformité avec la vie individuelle de ses habitants, mais avec celle de l'univers, de façon à faire de chaque système d'êtres un échelon dans la vaste échelle de vie. Tous les plans sont en relation. La vie sur chacun est répartie de façon à donner à la collectivité, comme à l'individu, le maximum de forces et de moyens vitaux selon, naturellement, la loi de progression.

Chaque système d'êtres comme chaque être a son rôle, sa destinée en accord avec le but Divin ; et tous doivent contribuer à assurer la vie générale, comme chacun a le droit et le devoir de réaliser en soi la plénitude de vie. Et une telle Harmonie règne dans la répartition de la vie qu'on peut dire que chaque plan de vie est à la fois tout et partie ; tout, pour la destinée collective des êtres qui l'occupe, et partie dans le système universel. Chaque planète ou chaque plan astral a donc, pour la totalité des êtres qui l'habitent, un but défini : but Divin qui ne vise que le bonheur de l'être dans le bonheur général. L'évolution progressive est la loi de vie universelle, fondamentale, de même que l'Unité est le sceau Divin de toute la vie comme de chaque existence.

La formation des mondes

La formation des mondes faisant partie du système solaire et les évolutions de ces mondes suivent un plan septénaire en gardant l'unité Divine dans leur mode général d'être. Ces mondes sont formés de substances de vie animées du courant Divin et transformées sous l'action des forces planétaires auxquelles elles sont soumises. On retrouve dans toutes les manifestations particulières ou collectives de la vie planétaire, la synthèse de l'Acte créateur. Mais les formes en sont voilées, variables et seuls des esprits initiés peuvent reconnaître dans la fécondité, la variété, la multiplicité des êtres, les grandes lois primordiales. Cependant le courant qui anime tous les êtres n'a toujours qu'une source : Dieu ; qu'une forme : le mouvement ; et qu'un but : la vie.

La formation, l'évolution de chacun des mondes rattachés au système solaire suivent les grandes lois vitales qui assurent à la Terre sa vie organique particulière. Les grandes lignes directrices de la vie (de la planète Terre), les grandes lois physiques et spirituelles que l'homme à commencé de déterminer et d'exprimer se retrouvent dans l'organisation générale du monde solaire et dans chacune des planètes. Ainsi, humains, vous pourrez, en regardant autour de vous, en examinant de près la vie dans votre monde, comprendre tout l'organisme solaire et vous imprégner de cette grande vérité : que la vie est une. À mesure que vos sciences découvriront les lois éternelles de la vie, vous aurez la merveilleuse surprise de constater que c'est un renouveau, un recommencement incessant et que, sous ses aspects variés jusqu'à l'incommensurable, la vie demeure Une et même, éternelle et inlassable comme Dieu Lui-Même. Ce qui fait justement la faiblesse de vos sciences matérialistes, c'est qu'elles se cantonnent dans leur spécialité ; qu'elles ne voient qu'un côté de l'être, qu'une manière de la vie ; et qu'elles s'entêtent à ne pas voir que, cependant, cette manière d'être n'est qu'une parcelle de la vie générale. Leur orgueil cérébral les amène à douter de la Divine unité de la vie et, si elles sont forcées de la constater, elles le font à regret, avec des restrictions, parce que justement, la reconnaissance de l'Unité de la vie les contraindrait d'en constater l’Harmonie et la beauté et, par conséquent, d'en faire remonter le mérite à une Intelligence Suprême d'un Esprit invisible, et une Puissance Divine !

Mais, dès que l'homme a bien voulu faire abstraction de son pauvre orgueil humain, il découvre avec bonheur cette harmonie de la vie : il reconnaît avec ravissement que dans tous les domaines et pour le présent, le passé et l'avenir, les lois de la vie demeurent les mêmes et qu'elles se traduisent toujours par : Unité, Harmonie, Sagesse, Beauté et Bonté.
Alors seulement, l'homme peut goûter aux suavités de la vie, en comprendre le mécanisme supérieur, ne bornant plus son regard ni ses méditations au champ étroit de la vie humaine et monte, par l'âme, dans les sphères invisibles où la vie est plus intense et plus belle. Et c'est là qu'il a, enfin, la vraie notion de Dieu.

Mais cette constatation devient pour lui une obligation d'aspirer constamment au bien et au beau car, s'il a reconnu que la vie est d'essence Divine, qu'elle repose sur des lois de parfaite harmonie et de suprême bonté, il lui faut, raisonnablement et logiquement, ne pas faire de fausse note dans le chœur universel, mais à son tour participer par un effort à maintenir cette harmonie et cette beauté. D'où nécessité pour lui : instrument imparfait, de devenir meilleur, plus apte à comprendre, à aimer et laisser rayonner la vie.

Les courants planétaires terriens

La vie est assurée sur la planète Terre par un double courant de  forces ; courant suivant dans ses directions celles des mouvements de la Terre : L'un diurne, l'autre nocturne. L'un producteur d'énergie planétaire apportant les rayons de vie du Foyer Divin aux créatures, fécondant l'être individuel, développant la vie particulière du système planétaire ; l'autre remontant de la planète au Foyer Divin et concentrant les forces individuelles en un faisceau universel ! Aussi, toujours se vérifie la grande loi de vie ; loi double dans son application universelle ; loi apportant la vie à l'être, et attirant de cet être la vie vers le Centre. Sous l'action du courant nocturne les forces invisibles ont libre cours et préparent la somme des énergies et des travaux du jour prochain. Le jour est plus nécessairement favorable à la vie planétaire individuelle, matérielle et intellectuelle. Pour la Terre, la nuit dispose davantage à la méditation, au mysticisme, à l'intuition, enfin : à la vie libre de l'âme. En somme, la lumière, la force donnée aux êtres terriens pendant le jour se transforme sous le courant nocturne en énergie, en force universelle. Aussi sont placés sous les deux grandes puissances directrices des mouvements généraux de toutes les planètes les grands courants vitaux qui assurent la vie à la Terre ; jour : soleil, (lumière, chaleur, énergie) divisée et individualisée ; nuit : retour de ces énergies en force universelle à la masse générale qui les renvoie purifiées et décuplées pour une nouvelle oeuvre diurne.

- Le jour : vie planétaire, humaine ; nuit : vie spirituelle, magnétique, Divine.
- Transformation : mouvement perpétuel de la substance Divine sous le souffle de l'Intelligence Divine ; développement de l'individu au profit de la collectivité : loi fondamentale inscrite en toute la vie et qui se nomme solidarité, fraternité chez les hommes ; Unité et Harmonie dans l'Univers.

Le magnétisme planétaire

Les planètes qui composent le système solaire reçoivent la vie du soleil.
Les phases de la vie sur chaque planète sont triples : Absorption magnétique de la vie solaire par la planète ; transformation de cette vie sur cette planète ; retour des éléments transformés au soleil, centre de vie. Ainsi s'accomplissent les mystères sacrés dans tous les plans, et qui assurent à la fois la vie individuelle et la vie universelle.

Le magnétisme de chaque planète est donc double. Il attire les éléments solaires et les restitue mais encore, afin de demeurer en équilibre avec le système entier, attire aussi la vie des autres planètes et réagit sur celles-ci. Ainsi, chacune reçoit les influences des autres planètes composant le système et rend, sous forme de réactions, les influences reçues. Comment alors vous étonner de la multiplicité des courants vitaux secondaires qui maintiennent la vie planétaire de la Terre, pour ne parler que d'elle. Concevez-vous les échanges fluidiques qui se font entre toutes les planètes, et avez-vous idée de l'activité de la vie des inter-plans qui les retient et de la multitude d'êtres qui, tenant des unes et des autres, assurent l'équilibre harmonieux entre elles. Comprenez-vous mieux alors, tous les stades que comporte l'évolution humaine, quand vous pensez que l'âme doit passer par tout le cycle planétaire solaire avant de se dépouiller complètement de son enveloppe charnelle puis, périspristale ? Richesse harmonieuse de la

vie, multiplicité et activité des courants vitaux ; n'est-ce pas là un aperçu merveilleux de l'intensité du Foyer Divin lui-même  et de la richesse des manifestations Divines ? Quand vos pauvres sciences auront commencé de découvrir le lien merveilleux qui relie tous les systèmes d'êtres, alors seulement ces sciences deviendront des sciences Divines et, sous le grand sceau de la Foi, pourront se tendre la main : matérialisme et spiritualisme. Science et religion seront éclairées et fortifiées l'une par l'autre, ayant trouvé dans leur union la vérité Divine.

 

II – La vie planétaire solaire

Le globe solaire

Le soleil est le transmetteur et le régulateur des forces vitales nécessaires à la planète Terre ou plutôt, au système planétaire entier dépendant du soleil. Il contient, dans leurs principes actifs et productifs de vie, tous les éléments, tous les fluides qui, sous forme de forces ou de corps assurent la vie physique à tout le système planétaire solaire.

Il est formé d'une substance dont les vibrations sont d'une intensité inappréciable et reçoit le courant vital dans la première puissance. Ainsi peut-il être foyer de vie pour le système planétaire. La substance est formée de sept éléments analysables par vos sciences chimiques, comme sa lumière est décomposable en sept rayons. Et le soleil est le réservoir des fluides vitaux dont vous ne connaissez que les premiers : chaleur, lumière, électricité. Il est aussi le directeur de ces forces sur le système planétaire. De lui aux planètes solaires passe incessamment un courant magnétique qui entraîne la substance solaire vers les satellites. La substance de vie, sous les courants ou fluides émanés du soleil, se transforme en corps dont on retrouve les principes dans la lumière solaire. Ces corps sont en fusion ou vapeurs incandescentes dans le noyau solaire et s'échappent en ondes de ce foyer sous forme de fluides pour se solidifier peu à peu en se refroidissant et en diminuant d'intensité vibratoire. Aussi, le soleil est-il pour la Terre comme pour les planètes reliées à la Terre, le centre de la vie physique. De lui jaillit en ondes lumineuses, caloriques, électriques, la puissance de vie. Sa puissance radiante ou pénétrante est incommensurable à vos moyens humains. Il pénètre sous sa forme la plus parfaite (fluide solaire) tous les corps. Et quand vous employez le soleil comme fortifiant tonique, vous faites preuve de clairvoyance car il ne vous apporte pas seulement, comme vous pouvez le croire, chaleur et lumière, mais vitalité. À cause justement de l'intensité de ses vibrations, il peut traverser les corps les plus opaques, et le passage des rayons solaires se marque toujours par une recrudescence de vie.

Aussi, mes frères, ne craignez pas de demander à l'astre roi, à l'astre dieu, non seulement la chaleur et la lumière, mais la vie elle-même ! Sous cette chaleur, cette lumière, la vie éclôt dans la terre ; la graine se gonfle, la plante reçoit la vitalité nécessaire à sa croissance. C'est lui qui fait épanouir les fleurs, mûrir les fruits. L'air même se purifie par lui !

D'ailleurs, l'air à l'état pur est composé justement des substances contenues en suspension dans le soleil. Il est, nous le répétons, le réservoir Divin des forces physiques de la vie naturelle et tous les corps terrestres ne sont que des composés secondaires de la substance qui leur est fournie par le soleil ; il est, en somme, le récepteur, le transmetteur et le répartiteur de la vie physique donnée en partage du système planétaire auquel est reliée votre Terre. Et comprenez-vous pourquoi on a pu faire du soleil le dieu, le roi de la vie ? C'est que les peuples les plus primitifs avaient senti la puissance vitale dont il est le réservoir Divin !
Le soleil est l'image Divine de la vie physique de votre système, à cela près, que lui-même est animé par le courant vital jailli du sein Divin. Le globe solaire est un reflet visible pour vos yeux humains du soleil Divin, de l'Intelligence Divine qui est Elle-Même toute lumière, mais lumière si éblouissante, si ardente, si puissante de vie que vous ne pouvez la percevoir avec vos yeux charnels ; que seuls des yeux spirituels exercés et forts peuvent la contempler de très loin. Mais le soleil en est le représentant dans le monde matériel.

Oui, quand les hommes auront encore étudié, ils découvriront que le soleil est pour le système planétaire dont la Terre fait partie, le principe vital, la source du fluide de vie physique ; le soleil sera bien, pour eux, l'image Divine de la vie physique. Son âme invisible est l'âme Divine Elle-Même : lumière et puissance de Vie. Ce que le soleil est dans le monde matériel, Dieu l'est pour tout le monde spirituel duquel est sorti le premier. Et le soleil, foyer de vie planétaire physique, est l'image du Foyer de Vie spirituelle ou essence même de la vie.
Au centre du soleil, la substance Divine vibre avec une intensité proche de celle des vibrations des fluides. En lui est une masse en fusion de tous les corps terriens. De lui émanent des rayons de la substance de vie sous toutes les formes, et sous son action se transforme incessamment cette substance. Il est le grand directeur de la vie physique de l'univers planétaire humain car, il faut que vous sachiez que d'autres systèmes d'êtres vivent, invisibles, inaccessibles à vos sens, dans des plans immatériels ou semi-matériels. Le jour où vous aurez analysé les éléments du rayon solaire, vous comprendrez mieux et la formation des globes et la production des phénomènes éthériques ; tout se tient. Suivant la puissance des courants solaires se développent non seulement les corps, mais évoluent les caractères des mondes et se dessinent les races.

L'action de ces courants ; action différente et multiple sur chacune des planètes solaires, arrivera à dégager de ces planètes un noyau vital donnant naissance à un autre système de satellites ou nébuleuses encore informes mais qui se dessinent chaque jour davantage. Ainsi se retrouve, en tout, la grande loi vitale : Transformation, mouvement incessant, absorption de la vie, assimilation et production de nouveaux éléments de vie.

Soleil, roi Soleil, dieu du monde physique visible aux terriens, lumière venue de la lumière Suprême, réservoir des forces de Vie, dispensateur des fluides physiques du monde, tu es, pour ceux qui peuvent t'approcher, te connaître, le fils Divin de la grande épouse Nature. En toi vit un principe Divin : l'image du Foyer Suprême de la Vie. Soleil roi, soleil dieu, les peuples adorent en toi le maître des mondes matériels ; c'est par toi que s'assimile la substance de vie donnée en partage aux planètes qui vivent dans ton orbe.

Les pouvoirs solaires

Le globe solaire est formé d'un noyau de matières dans l'état premier, lumineux et incandescent, doué de vibralité et de pénétration incommensurables ; sorte de dynamo : récepteur d'électricité et transmetteur de ce fluide vital, il se forme autour de lui une nappe de vapeurs fluidiques qui, sous le feu du rayonnement central, s'embrase aussi. Enfin, il est entouré d'une ceinture de corps : matières en fusion et qui synthétise tous les corps planétaires solaires à leur état primitif moléculaire. Un courant intensif d'électricité physique circule dans le globe, le tenant incessamment en vitalité, en embrasement et lui faisant rayonner intensivement électricité, lumière, chaleur.

Sous les rayons solaires, la substance qui compose l'éther s'anime, vibre avec une rapidité vertigineuse. Et c'est cette substance qu'aspirent, pour maintenir leur vitalité physique, tous les êtres vivant à la surface de la Terre ou sur les autres planètes du système.

Le courant incessant qui le traverse en fait une matière vitale. Voilà pourquoi vous pouvez aspirer du soleil. C'est de la vie que vous insufflez en vous, ou substance vitale vierge vibrant sous le courant solaire. Ces aspirations ne vous donnent pas seulement chaleur, lumière, mais force vitale ou électrique solaire décuplant en vos corps l'énergie, le bien-être. Le soleil est un grand guérisseur émanateur de fluide de vie et destructeur de miasmes par la rapidité avec laquelle la substance Divine vibre sous le rayon central. Cette intensité de vibrations est telle que les êtres inférieurs ou peu vivants ne peuvent la supporter et sont projetés très loin, tués la plupart du temps sous la force de vitesse des molécules solaires. Encore une indication pour la science et la médecine future qui seront obligées de devenir spiritualistes malgré elles ; qui devront employer, plus qu'elles ne le font, les forces naturelles Divines invisibles ou visibles dans leur état vierge initial. Le remède Divin ou naturel est le meilleur. La substance Divine dans son état le plus proche de l'état de création contient les principes de vie dans leurs plus grandes puissances, et cette substance, en passant par les différents plans de vie, perd en même temps que de sa puissance vibratile, de sa puissance vitale. Ainsi, en médecine, la plante vaut mieux que le minéral et la substance animale mieux que la plante ; enfin, le fluide physique humain, davantage que le fluide animal. Que dire du fluide que nous déverse le rayon solaire ! Il y a là, pour votre science d'avenir, une indication précieuse. Il faudra que l'électricité Divine ou fluide vital devienne la base et l'espoir de toute cure et de toute guérison. Son transmetteur le plus direct dans le plan physique est l'éther vibrant sous le courant solaire, et dans le domaine humain, le fluide magnétique dans son état le plus pur ou spirituel. Enfin, quand les hommes devenus meilleurs ne vivront que d'Amour, leur fluide spirituel épuré, ils auront en eux le remède Divin lui-même. À quand, pauvres frères terriens, ce règne de l'Amour ici-bas, et la fin de tous vos malheurs et de toutes vos misères ? De tous, car le fluide spirituel ne guérit pas seulement le corps mais épure l'âme, la fortifie, la transfigure, la Divinise. Ce que fait le fluide solaire pour le corps, le fluide spirituel le fera pour le corps et pour l'âme, car émanation du fluide Divin qui donne la vie à tous (la vie supérieure), ce fluide reconstitue les cellules spirituelles aussi bien qu'il aide à la reconstitution des cellules de la matière. Quand, pauvres frères, vous aurez compris la puissance de fluide, quand vous saurez qu'il est le baume Divin pour tout être, pour toute créature, vous ne désirerez qu'en obtenir la faveur en aimant, en servant Dieu en vos frères. C'est la grâce que vous souhaitent vos frères plus heureux qui le connaissent, l'aiment et le servent déjà.

 

III - Le soleil centre de vie

Dans l'éther gazeux qui enveloppe la masse solaire se trouvent en suspension tous les corps physiques à leur premier état planétaire.

La masse fluidique, qui précède immédiatement celle des gaz, forme au globe calorique et lumineux une ceinture où peuvent s'accumuler, sans danger pour les satellites, toutes les forces électriques invisibles que produit le magnétisme des planètes au soleil et des planètes entre elles. Ces fluides ont deux sources ; ils proviennent, soit du noyau solaire et vibrent alors avec une intensité dynamique que ne pourrait supporter l'éther terrien sans en être bouleversé, soit des émanations fluidiques planétaires diverses. Et, c'est par ces couches superposées que se transmettent la force calorique, la force lumineuse et la force électrique ou vitale à tout le système planétaire solaire.

Ainsi, sont en suspension dans la ceinture solaire les masses des corps qui alimenteront toutes les planètes en matières vitales physiques. Le soleil est bien le centre de la vie, non seulement parce qu'il transmet le courant de vie physique aux planètes, mais parce qu'il fournit à ces planètes les éléments nouveaux nécessaires à leur transformation et à leur reconstitution. Ainsi, pour la Terre, le soleil envoie par ses rayons, non seulement chaleur, lumière et vie au règne végétal et animal mais encore, assure la constitution des masses minérales et leur évolution par les molécules de substance qu'il apporte à la planète et qui, touchant le sol terrien, deviennent matière. Vous analyserez bientôt d'ailleurs l'élément solaire et vous serez émerveillés, non seulement de la vitalité, de l'intensité du courant qui l'anime mais encore, de la diversité, de la multiplicité des molécules de matière qu'il renferme. Et ce n'est pas tout : quand vous pourrez pénétrer jusque dans la masse incandescente fluidique et gazeuse qui entoure le noyau solaire, vous découvrirez tout l'avenir du système planétaire. Vous y trouverez en suspension ou formation la substance des futures planètes ; vous y verrez des masses encore informes s'en dégager peu à peu ; enfin, vous assisterez avec éblouissement à l'enfantement des mondes d'avenir.

Vous verrez aussi comment les éléments usés sont aspirés par le rayon solaire et comment ils vont se revivifier dans le noyau vital pour en rejaillir sous des formes nouvelles. Ainsi, sans cesse la vie s'échappe du centre de vie et sans cesse y retourne. Et sa transformation est assurée par un système de lois tellement logique, tellement inéluctable que, lorsqu'une seule planète rompt l'équilibre du magnétisme qui la relie au soleil, elle tombe dans les éléments usés ou subit des perturbations et des troubles qui la transforment complètement, la ramenant par force à son ordre premier, mais en même temps, elle trouble la marche du système tout entier.  Et tout entre en jeu dans cet équilibre magnétique ; non seulement les forces physiques mais encore, les forces fluidiques conscientes qui, par leur action sur les masses physiques, produisent des remous et des troubles. Car en tout l'intelligence commande, dompte la matière.

Le soleil centre de vie physique planétaire

Oui, toute la série des corps terriens connus et encore inconnus des hommes se trouve en suspension dans le globe solaire. La substance pure formant le noyau qui reçoit le courant vital se transforme sous ce courant en fluide (car le fluide n'est, en somme, que la substance Divine animée par le courant vital). Les fluides produisent alors les corps qui, à leur état de vapeur d'abord, puis sous les autres formes, se tiendront en suspension dans le rayon solaire.
Ainsi, le soleil, dispensateur de la vie physique (courant et substance) doit assurer et le développement physique des êtres et la constitution des matières planétaires. Producteur et gardien de la vie naturelle sur la planète, le soleil est bien l'image du Foyer Divin qui, producteur et gardien de la vie spirituelle, productrice et directrice elle-même de la vie matérielle, est le Père de tout ce qui est.

Le fluide solaire

L'électricité, fluide solaire par excellence, est composée des éléments les plus vitaux des autres fluides physiques. C'est, en somme, le courant vital, physique de la planète.
L'électricité se maintient dans tous les plans de vie physique et pénètre toute la matière tant sa radioactivité venant de sa puissance vibratile est grande. C'est la force nouvelle exploitée par l'avenir humain ; c'est par elle que les hommes apprendront le grand mécanisme de la vie et physique et spirituelle, et qu'ils concevront l'unité Divine car, en elles résident toutes les formes des puissances Divines confiées à la Terre. Fluide tangible, elle leur donne une idée des fluides semi-matériels et des fluides invisibles, et peut lui enseigner les transitions entre la chair et l'esprit. Oui, l'étude de l'électricité, dans les nouvelles manifestations qu'elle va fournir à la Terre, sera le prélude d'un renouveau spiritualiste scientifique. Les hommes comprendront qu'elle est le fluide vital physique ; ils concevront alors comment le fluide Divin ou courant jailli de l'intelligence Divine, passant à travers la substance Divine, puisse l'animer, la faire vibrer, et que ce fluide traversant les corps puisse les revivifier.
Ce ne sera pas difficile alors de leur montrer que l'esprit : seul récepteur possible des vibrations du fluide Divin, soit le dynamisme de la vie en l'homme et que, selon sa pureté et sa force, il devienne et le moteur et le conservateur de la vie intellectuelle et même physique.
Nous ne pouvons encore dévoiler à vos pauvres sciences humaines la totalité des mystères sacrés mais, déjà dans l'électricité vous possédez une clef de l'énigme Divine, car l'étude de l'électricité physique dans son origine, ses effets et ses applications vous amènera à concevoir l'électricité animale puis spirituelle. Toutes ces formes du fluide de vie ne sont que les aspects particuliers du fluide Divin ; fluide qui, dans son essence, est le courant même de la vie jailli de l'Esprit Divin et dirigé par la volonté Divine suivant les décisions de l'Intelligence Divine.
Oui, peu à peu des effets remontent aux causes, et des causes particulières à la grande Cause génératrice de tout ; vous concevez Dieu et le fluide universel (courant et substance jaillis du Foyer de Vie).

Vous saurez mieux que vie signifie mouvement, vibrations de la substance Divine ; vous comprendrez mieux que l'intensité des vibrations dans un être ou un corps est le signe de l'intensité vitale ; que ces vibrations s'accentuent et se prolongent, se multiplient et se propagent à mesure que la substance de vie retourne à son état Divin et que l'esprit, en étant le dynamo récepteur et transmetteur, c'est à le fortifier et l'épurer que vous devez consacrer vos efforts, afin de vous assurer un moyen de recevoir, avec toujours plus d'intensité, les vibrations du fluide vital ou électricité Divine.

Histoire de l’humanité

I. – Histoire de l’âme

Origine - évolution – loi

Toute force matérielle tient sa puissance et sa direction d'une force spirituelle. Seul l'esprit est producteur et dynamisme de la vie. Et tout ce qui vous apparaît physiquement comme force est la production de l'esprit sous quelque forme qu'il se cache !

- Esprit Divin : quand il s'agit du fluide de vie universel.

- Esprit des plans supérieurs : quand il s'agit des forces invisibles mais dont les effets sont sensibles (magnétisme planétaire, influences occultes). Et esprit humain : quand il a des actions tangibles à votre humanité visible et matérielle. Toutes les puissances viennent de l'intelligence. En effet, car une force par elle-même n'a d'action qu'autant qu'elle suit un ordre, une direction déterminée.

Les forces non dirigées n'auraient pas d'effets !

Il faut toute la puissance d'une volonté, toute la clairvoyance d'une intelligence pour dynamiser une force naturelle et la rendre effective. La matière par elle-même n'a pas de pouvoirs ; elle n'a que ceux que lui donnent les grands courants vitaux : fils du courant Divin !
Aussi, vous voyez que tout réside en l'esprit ; qu'il est le centre, qu'il est le moteur et que sans l'intelligence, l'homme peut avoir autour de lui, en lui des trésors, des forces qu'il ne saura jamais utiliser ! De l'esprit vient toute la vie ; le corps, la chair, la matière ne s'animent que sous le courant spirituel : courant reçu de l'Esprit Divin.

Et aucune science humaine n'expliquera la vie si elle ne suppose, comme source de vie, une intelligence, une conscience, une volonté. La vie alors ne serait plus la vie mais un chaos de forces aveugles qui, bientôt, amèneraient la fin même de la vie. Si l'on admet que toute force est dirigée par un courant d'intelligence, il faut admettre que la vie : synthèse de toutes les forces, doit être dirigée par un courant spirituel  un, puissant et supérieurement intelligent. Et n'est-ce pas là la nature même de Dieu dans son acceptation philosophique la plus élevée  
Si puissant que soit le monde physique, il lui faut bien un Esprit directeur : lien suprême qui relie et distribue les forces de vie. D'où il apparaît que les plus matérialistes des savants, si on les pousse jusqu'à leurs dernières défenses, sont obligés d'admettre l'existence d'une intelligence douée de sagesse, de prévoyance et de volonté, et directrice des forces physiques. Et c'est le Dieu des spiritualistes.

La transmission de la vie

« La vie est d'essence Divine »

La vie, même matérielle, ne peut venir que de Dieu, parce que ce qui assure la vie en l'être est l'esprit ; que l'esprit est le récepteur du courant Divin de vie.

Le corps peut propager, transmettre les formes de la vie mais non la vie elle-même, non l'esprit qui émane directement du Principe de Vie ; c'est le rayon détaché du Foyer Suprême, et l'être ne peut créer ce rayonnement de vie ; il ne peut être qu'appelé à la faveur de lui choisir une enveloppe, une forme. Ainsi, la vie se propage dans tous les domaines. Cela est si vrai que, s'il est donné à la créature de répondre et multiplier sa vie, elle ne peut ni en déterminer ni en reproduire volontairement et sûrement le mystère. En effet, dans l’humanité elle-même, le père et la mère ne savent rien de la vie spirituelle de l'être conçu, mais la transmission de la vie n'est que l'application des lois mécaniques. C'est l'Intelligence Divine, la volonté Suprême qui permet et dirige la vie dans son origine et sa puissance.

 

II - Suprématie de l'esprit

En tout c'est la loi : l'inconscient doit obéir à l'intelligence, la matière à l'esprit, parce que l'esprit est substance Divine à l'état supérieur, et la matière est substance inférieure. Or, ce qui fait justement la cause de tout le mal, de toute la souffrance chez la créature consciente, c'est la violation de ce Principe vital. Tant que l'homme ne vivra pas par l'âme, qu'il soumettra celle-ci aux exigences de la chair et aux infériorités de la matière, il ne sera pas heureux parce qu’il ne sera pas dans la véritable voie, qu'il violera le Principe même de la vie.
L'esprit doit diriger, soumettre la vie matérielle ; l'âme doit être maîtresse chez l'homme de la vie charnelle, la commander, la dominer et ne pas permettre au corps de l'asservir. Ce serait renverser l'ordre Divin qui veut que l'intelligence prime et dirige la matière. Remarquez d'ailleurs, autour de vous, que dans toute la vie harmonieuse, vraiment en accord avec la loi Divine, c'est l'intelligence, c'est l'âme qui prévaut. Si l'homme veut bien étudier la vie de plus près, il verra qu'elle est dirigée par une Intelligence ou Esprit ; qu'elle n'est que l'expression d'une volonté, donc d'une force spirituelle. Comment, alors, oser asservir l'intelligence à la force inconsciente ! Comment faire obéir la force directrice à l'élément dirigé !
Non, mes frères, soyez-en bien convaincus : tout progrès, toute évolution véritable est le fait d'une victoire de l'intelligence sur l'inconscient ; de l'esprit sur la matière. Ne renversez donc pas l'harmonie Divine et n'allez pas contre la volonté créatrice. La matière devra obéir à l'esprit à cause de son infériorité d'origine et de sa moindre vitalité. Quelles que soient les exigences de la chair, c'est l'esprit, c'es le reflet de l'Intelligence Divine en vous qui doit commander la vie de l'homme ; c'est le corps qui doit être l'instrument, le serviteur de l’âme, et non l'âme l'esclave du corps.

L'esprit source de vie

Le corps n'est que la forme et le récepteur et le transmetteur mécanique de la vie. Seul l'esprit est créateur, principe Divin de l’intelligence et de la force Divines. Car, dans l'esprit se reflète la pensée Divine ou intelligence de la vie, et par l'esprit se transmet l'énergie Divine ou force vitale. Plus votre esprit est puissant, c'est-à-dire plus il est apte à recevoir le reflet de la vie Divine, plus il est facteur de vie dans l'Univers.

Mais pour qu'il devienne ce miroir et cette puissance, il faut qu'il se soit épuré, c'est-à-dire dégagé des liens pesants, obscurcissants, amoindrissants de la chair, et des voiles semi-matériels et aveuglants de l'orgueil intellectuel. Car nous le répétons, la chair, les enveloppes semi-matérielles de l'âme humaine, ne sont que de la substance à l’état inférieur et ne contiennent, surtout la première, qu'une infime quantité de vitalité Divine. Qu'elles soient nécessaires pour maintenir l'homme dans son plan de vie, là où il est le plus capable de comprendre la vie et de participer à l'oeuvre universelle, cela n'est pas douteux, mais le dynamisme spirituel est le plus puissant moyen d'action et de vie car il est la source même de la vie Divine dans l'être. Il faut donc que l’homme s'efforce de faire jaillir avec intensité cette source et pour cela, qu'il déblaie le terrain ; qu'il épure l'ambiance de son esprit ; qu'il permette à celui-ci de vibrer librement, intensivement. Alors, il pourra retrouver la vie Divine, ses vibrations s'harmonisant aux vibrations Divines de par la loi d'harmonie, d'attraction, l'intensité de celles-là devant se rapprocher de l'intensité de celles-ci. Plus les vibrations de l'esprit humain seront rapides, plus elles s'élèveront et s'identifieront au Foyer Divin, mieux l'esprit pourra puiser à la Source même la substance de vie qui lui donnera l'intelligence de cette vie.

Naissance de l'âme - La conscience

Ce que vous appelez éléments représente la substance de vie sous les états visibles qui subsistent sur votre planète.

La Terre représente l'état solide ; l'eau, l'état liquide ; l'air, l'état gazeux; l'électricité ou fluide, état éthérique visible ; la chaleur, l'état radiant ; la lumière, état radiant plus subtil.
Plus la matière se rapproche de l'état spirituel, plus le mouvement vibratile de ses atomes est rapide, plus elle est lumineuse et calorique, plus elle vit. La chaleur et lumière spirituelles ne tombent pas sous les sens physiques mais psychiques.

Et l'esprit est un foyer de lumière et de chaleurs spirituelles vibrant continuellement et produisant mouvement, par conséquent, vie dans tout l'être par les radiations qu’il y envoie. Mieux les radiations sont transmises par les enveloppes successives de l’âme, plus l'être total a de vie, de force, et aussi de puissance sur la vie ambiante.

Dieu anime tout de son souffle de vie : et les formes et les esprits. Les formes évoluent suivant la loi de progrès sous l'action du courant générateur : fluide vital qui passe en tout. Quand ces formes sont assez évoluées pour abriter une âme consciente alors, un esprit : rayon émané directement de l'Intelligence Divine, vient sous cette enveloppe. À mesure que l'être qu'anime une âme rudimentaire évolue, il prend conscience de sa vie, empruntant la connaissance à la vie qui l'entoure. C'est l'esprit ou rayon créateur qui fait évoluer l'être et le fait monter vers Dieu. Et c'est ce qui explique la double nature humaine. L'homme est l'union du principe fécondant avec la matière fécondable. Il représente et l'esprit et la matière créée et animée par l'esprit. Il est la synthèse de la vie sous ses deux grands aspects, universel et primitif : esprit et matière. Et la conscience lui est donnée pour qu'il puisse progresser sous le souffle de l'esprit.

La conscience est un cadeau Divin fait à la créature pour qu'il la puisse goûter, sentir la puissance et la beauté de la vie. Si elle demeurait esprit seul, ou matière seulement, elle ne pourrait devenir un être et ne se connaîtrait jamais, car elle n'aurait jamais de vie individuelle.
Oui, la conscience est donnée à l'être afin qu'il sache ce qu'il est, d'où il vient, et où il retourne. C'est le sceau Divin qui donne la personnalité, la vie individuelle et qui confère en même temps liberté et responsabilité.

La créature inconsciente subit le magnétisme Divin sans le connaître. Elle obéit aux lois de l'évolution mécanique qui la poussent à se rapprocher du type dont elle émane ; type qui, dans l'Intelligence Divine, est parfait. Quand la perfection de la forme est acquise, elle aspire à une évolution plus complète la rapprochant toujours davantage du centre Divin jusqu'au moment où la vie est suffisamment accentuée en elle, où la substance Divine vibre assez intensivement pour ressentir le courant d'intelligence Divine ou connaissance de la vie. Aux premières vibrations de substance spirituelle naît la conscience qui permet alors l'involution d'une âme dans l'enveloppe assez affinée, assez évoluée pour recevoir le courant spirituel. Ainsi peut donc se résumer la vie.

Mouvement ; de par cette loi, la substance Divine sortie du sein Créateur s'éloigne de Lui pour former une créature (d'abord inférieure). Sous le magnétisme Divin qui attire toute vie à Dieu, cette créature évolue, change ses enveloppes matérielles, les affine (évolution), augmente donc en elle la puissance vibratile de la matière qui la forme, jusqu'au moment où elle peut recevoir, en les percevant, les vibrations de l'esprit.

Alors cette créature devient consciente. La forme abrite une âme qui a une vie particulière sur laquelle elle a un certain pouvoir de direction.

C'est là que commence la véritable évolution avec ses luttes et ses triomphes. C'est à ce moment qu'elle apprend le bien et le mal.

Histoire de l'âme

La substance Divine se désagrège, s'amoindrit à mesure qu'elle traverse les cycles de vie et qu'elle descend aux plans inférieurs. À l'état de matière, elle recèle une faible part du courant vital Divin, elle s'intensifie par l'absorption des molécules de substance Divine ; cette substance possède en germe toutes les qualités Divines, c'est-à-dire les principes vitaux et la faculté de se connaître. À mesure qu'elle s'agglomère, elle vibre davantage et donne aux formes plus de vie, jusqu'au moment où ces formes peuvent recevoir et incarner un rayon de l'Intelligence Divine ou esprit. Alors, cette vie devient consciente et aspire elle-même à remonter au Foyer de Vie. Elle ne fonctionne plus seulement sous la force du courant vital universel mais, ayant la connaissance de la vie, elle peut d'elle-même évoluer. À ce moment, un élément nouveau fait la fusion entre la vie dans sa forme inconsciente, et l'esprit, trop pur pour s'allier directement à la forme ! C'est l'âme puisée à l'ambiance fluidique de l'esprit qui s'incarne. L'âme, c'est l'enveloppe dont se vêt l'esprit.

L'esprit reçoit et transmet à l'âme les vibrations d'Intelligence Divine, permettant ainsi à la forme de devenir l'instrument de l'esprit. Alors, l'esprit ou rayon d'Intelligence Divine, cherche à faire évoluer l'être qu'il anime, jusqu'à lui permettre de gravir un échelon de plus dans le grand plan Divin. Et, d'humanité en humanité, l'esprit, à mesure qu'il féconde l'âme et épure la chair, remonte à Dieu. Mais chaque esprit ou parcelle de la pensée Divine ayant en lui à l'état latent toutes les facultés Divines doit longtemps se chercher à travers les ténèbres des cycles de vie matérielle. Et ce n'est qu'en revivant par instant de la première vie qu'il a la connaissance de lui-même et de son origine. Mais pour cela, il faut que, loin de s'asservir à la forme du corps, il la domine, en fasse ce qu'elle doit être : instrument de travail, en vue de l'oeuvre universelle ; Dieu voulant que chaque créature participe, suivant ses moyens, à la constitution, à l'élaboration, au maintien, à l'évolution de la vie.

S'il se laisse asservir, il descend, et loin de revivre dans la lumière première et Divine, il n'y voit plus, prenant les perceptions de la forme pour des réalités. II vit alors d'une vie animale, oubliant la loi Divine et ne pouvant la retrouver que dans la souffrance qui, en lui prouvant l'imperfection, la moindre vitalité de la matière, lui rappelle son premier état. C'est là toute l'histoire de l'humanité. La genèse humaine est dominée par ce grand fait : que la forme humaine ayant accompli l'évolution nécessaire à sa fécondation spirituelle, cette union eut lieu.
Et l'esprit : parcelle rayonnante de l'Intelligence Divine, vint à lui, empruntant à l'ambiance fluidique l'élément de l'âme ou moyen de se faire connaître à la chair. Mais l'humanité, au lieu de continuer son ascension dans la conscience, dévie bien souvent au droit chemin. De là inharmonie puisqu'il y a violation de la loi Divine, et nécessité de la sanction pour faire comprendre sa faute au coupable ; souffrances et mal viennent de là. Et souffrances et mal disparaîtront quand l'humanité, non plus l'humanité élite, mais toute l'humanité, aura retrouvé la voie Divine et revivra par l'esprit : principe supérieur qui a fécondé sa forme ; ainsi, l'Esprit Divin animant tout l'Univers, soit par le courant vital universel qui passe dans les formes, soit par la flamme même détachée du foyer d'Intelligence Divine, c'est l'esprit qui, dans l'entité humaine  androgyne céleste, doit prendre la direction, faisant évoluer la forme sous son souffle revivifiant, comme Dieu fait évoluer toute la substance émanée de Lui sous l'influx ardent de sa pensée ! Ainsi, comme l'Esprit Divin cisèle cette substance pour en former des créatures, ainsi l'âme humaine doit se purifier des besoins inférieurs, se détacher des exigences de la matière pour revivre davantage de sa vie réelle, originelle, et retrouver peu à peu sa forme Divine : flamme pure, subtile, puissante, de qui émane les vibrations vitales, faisant ainsi évoluer à sa suite la forme d'abord grossière, puis peu à peu subtilisée et épurée de son corps.

Alors, à mesure que ce corps s'épure, s'allège, jusqu'à n'être plus qu'un corps semi-matériel et fluidique, l'esprit revit davantage, intensifiant toujours plus ses vibrations. Et cela jusqu'à fondre sous leurs ardeurs les dernières enveloppes de ses incarnations fluidiques et redevenir la flamme Divine dont la puissance vibratile est si intense qu'elle atteint la force des vibrations des rayons Divins.

L'esprit alors retrouve son premier état. Il est redevenu le rayon pur du foyer Divin. Mais que d'étapes pour aller vers la vie consciente et revenir dans la conscience de son être au foyer dont la pensée, la volonté Divines dirige les rayonnements !

À mesure que sa forme s'affine, concentrant plus de substance Divine en elle, la créature augmente son pouvoir d'absorption de cette substance. Or, la substance Divine contenant les principes vitaux et Divins à l'état latent, plus la créature emmagasine de cette substance, plus elle s'assimile d'éléments de vie, et plus elle devient apte à comprendre, sentir la vie.
Quand cette faculté est devenue la conscience, alors, un rayon de lumière spirituelle : reflet de l'Intelligence Divine, féconde, vivifie cette substance. Et leur union devient une personnalité. À ce degré, le courant vital n'est plus seulement subi par la créature ; celle-ci ne se soumet plus inconsciemment aux lois de vie sans les comprendre, sans en avoir même la perception, mais elle prend sa part de la direction des forces de vie ; elle devient, à ce moment, un rouage intelligent, libre, de la machine universelle. Et c'est à décupler sa conscience, éclairer son intelligence intime qu'elle doit viser avant tout. Pour cela, elle doit donner à la flamme Divine qui brille en elle toute son intensité ; la laisser jaillir dans toute sa splendeur et, par une série d'incarnations, une suite d'évolutions progressives, arriver à se défaire complètement des formes pour ne vivre que par elle. Vivre par l'âme formée de substance Divine épurée possédant une puissance de vie intense et vibrant sous le courant Divin ou esprit, voilà où doit aspirer et parvenir la créature. Se dépouillant peu à peu des formes inférieures alourdissantes matérielles, l'âme doit redevenir lumière Divine, parcelle d'intelligence universelle et force vitale.
À mesure que la vie évolue, se rapproche du centre Divin, que sa forme se perfectionne, elle augmente sa vitalité et sa puissance vibratile par une plus grande puissance d'assimilation ou absorption vitale. Elle attire, concentre et retient en elle plus de substance Divine. Cette substance contient les principes Divins en germe et élabore elle-même de la vie. On voit que, plus la forme s'affine, se subtilise, plus la vie s'intensifie, et plus l'être, ressentant davantage le courant vital Divin, prend ainsi conscience et acquiert peu à peu la connaissance de sa vie.
À cet état, le courant Divin n'est plus seulement subi par la créature mais elle y aspire et le développe en elle. C'est la vie consciente, supérieure ou spirituelle qui se fait jour en elle-même ; à ce moment, sur le plan terrestre, la créature est devenu homme.
L'esprit est le courant d’Intelligence Divine personnalisé, individualisé, mis au service d'une créature devenue consciente et libre de le diriger.  De là naît aussi la responsabilité. Du grand don de la conscience libre découle la loi des conséquences : la loi de justice qui exige que cette créature rende compte de l'emploi de la vie qui lui a été confiée avec le droit d'en disposer à son gré.

La spiritualisation donne le pouvoir de sentir le courant Divin qui anime l'Univers, qui réside dans la puissance de l'intelligence de la vie car, plus l'être évolue, avance, plus il intensifie en lui le courant universel et mieux il ressent les vibrations de la vie universelle ! Plus la conscience s'affine, plus elle s'assimile de substance Divine, jusqu'à se fondre bientôt en elle ; c'est alors, pour l'être, la communion avec Dieu, l'initiation ou connaissance suprême et bonheur total.

La conscience

La conscience ne peut naître dans une créature que lorsque la forme est assez évoluée et par conséquent, la substance vibre en elle assez intensivement pour ressentir les vibrations d'Intelligence Divine qui passent dans l'éther mais ne peuvent être perçues par tous les êtres.
L'esprit féconde la forme, la rend capable de recevoir le courant d'Intelligence Divine et lui donne la conscience intime par laquelle l'être comprend la vie. La conscience s'accroît à mesure que la créature s'épure, c'est-à-dire à mesure qu'elle aspire la substance Divine et intensifie la vie spirituelle en elle.

La matière opaque et dense met un voile sur la conscience, ralentit le mouvement vibratoire des molécules de substance Divine, ne permettant pas à la créature de ressentir les vibrations plus rapides de l'intelligence. Plus le courant vient de haut, plus le fluide de vie en est vibrant, et plus la rapidité de son mouvement et sa faculté de pénétration sont grandes. Mais, s'il rencontre des obstacles matériels il perd de sa rapidité, de sa pénétration, et n'arrive qu'affaibli à l'âme.

Pour percevoir, dans sa force, le courant Divin d'intelligence, il faut que l'esprit se dépouille des fluides grossiers d'une ambiance matérialiste ; il faut qu'il se dégage de l'atmosphère trop lourde de la chair et monte dans les régions où l'ambiance est légère et subtile, par conséquent plus vibratile, plus lumineuse. Plus le tissu se subtilise, plus la substance Divine reparaît en l'être dans sa vigueur primitive, son intensité de vie première. Mais, pour cela il faut que les tissus fluidiques accumulés par l'âme : la chair, voiles obscurcissant et alourdissant la vision intérieure disparaissent ou se subtilisent un moment, soit sous la suggestion de la volonté, soit sous l'ardeur de l'Amour ou, par le sommeil.

Alors, l'esprit dégagé des liens matériels peut plonger dans les champs de vision interdits aux yeux de l'intelligence ou du corps. Ainsi pouvez-vous comprendre que la conscience ou pouvoir Divin de l'âme ne peut être donné qu'aux êtres assez évolués par les formes pour fournir à cette conscience ou esprit l'élément convenable à son séjour dans la chair et sa faculté de pénétration.

Histoire humaine

Dès que l'esprit ou courant d'Intelligence Divine a fécondé un être dont l'âme naît (animal supérieur), celui-ci devient un être conscient, libre de sa destinée, et choisit les étapes et les formes de son évolution prochaine.

La loi est de monter mais il peut descendre (au moins momentanément) et s'incarner dans une forme inférieure à celle où il acquiert la conscience, mais l'âme humaine instruite de la vie Divine, fécondée par l'Amour Divin, doit se dégager des formes inférieures et vivre de la vie libre de l'esprit.

L'humanité terrestre erre encore dans l'ignorance, souffre et dans la chair et dans l'âme parce qu'elle méconnaît encore cette loi. C'est une évolution ascendante que l'humanité accomplit en ce moment. Le temps et l'espace étant illimités, il ne faut restreindre ni la durée ni l'envergure de cette évolution aux mesures humaines. Après le stade végétal et le stade animal, le stade humain est beaucoup plus long parce qu'il est transitoire entre la vie matérielle et celle de l'esprit, et qu'il réunit les deux formes de la vie dans un seul être pour en dégager, en libérer la forme supérieure. C'est toujours plus pénible de dégager, de libérer, de trouver une voie nouvelle, que de poursuivre le travail commencé et suivre le chemin tracé ! Ceci explique et la lutte gigantesque que l'esprit soutient contre la matière depuis le commencement de l'ère humaine et la lenteur du progrès humain, mais, aussi, légitime dans l'âme humaine : l'espoir infini Divin d'arriver à la perfection et au bonheur.

L'esprit est le foyer émetteur des fluides supérieurs, le transmetteur et le régulateur de la vie en l'être. C'est la flamme sortie du Foyer de Vie et qui anime une forme d'une vitalité intangible aux sens physiques, mais que les sens spirituels peuvent entrevoir ! L'esprit, c'est le souffle Divin qui embrase en l'être les molécules de substance Divine dans leur état vierge et que l'être inconscient ignore en lui. L'esprit est fils Divin : il naît de l'union de Dieu avec l'âme réceptrice du courant d'Intelligence Divine : flamme intérieure qui anime la créature. Il est comme la chaîne, le fil immortel qui relie la créature au Père de la vie.

Involution de l'esprit dans la forme

Le courant double de la vie se retrouve et dans l'organisation générale de la vie et dans l'activité particulière de tous les êtres ; courants appelés : involution et évolution, en un mot, force de vie émanée de Dieu, y remontant par une série d'existences. Dieu émet un rayon, créant ainsi une multitude d'âmes : parcelles de son âme à Lui. Tout ce qui vient de Lui est pur, vivant selon la loi de vie,  mais la créature devient libre dès que la conscience lui est donnée. Pour arriver à l'homme, le rayonnement d'Intelligence Divine ou esprit doit passer par mille incarnations, s'alourdissant à mesure de la chute vers les plans inférieurs et plus matériels, et prenants, à chacun de ses séjours planétaires, une enveloppe renfermant les éléments fluidiques de ce plan. Ainsi, l'esprit humain enfermé dans une multiple gaine, sous les deux formes principales : matière et fluide, a dû passer par plusieurs plans graduels différents dont l'ambiance lui a créé les liens successifs qui le relient à l'âme elle-même : intermédiaire donc entre l'esprit et le corps. Les plans où doit passer un rayon d'intelligence, afin de féconder un être, lui fournissent des enveloppes fluidiques de densité de plus en plus grande à mesure que l'esprit descend, de façon à donner à celui-ci une gaine assez dense pour le maintenir en équilibre dans la chair. Cette enveloppe capable d'enregistrer et de transmettre les émanations de l'esprit forme l'âme en relation directe et mécanique avec le cerveau.
L'esprit a pour rôle de purifier l'âme et la forme qui la revêt ou corps, suivant une échelle d'évolutions accomplie dans un certain nombre d'incarnations qui ont pour but de donner à l'être plus de connaissance et de puissance spirituelle. L'âme qui évolue a conscience de son état et peut en avancer ou en retarder l’épanouissement idéal.

Dans cette évolution, comme dans toute la vie, l'individu dépend en partie de la collectivité ; les forces amassées autour de lui peuvent ou l'avancer ou le retarder dans sa montée. Le temps, ni l'espace n'ont pas de limites ; seule la loi Divine du progrès demeure inviolable en son principe et, pour ainsi dire, fatale. On peut donc comparer l'évolution complète d'une âme à une circulation fermée formant une chaîne dont Dieu est la Cause et la Fin. Arrivée à Dieu, cette âme reprend, suivant la volonté Divine, un autre mode d'involution et recommence à l'infini ses existences, ses manières d'être, ses formes.

Rôle de l'âme

Une âme est une masse de substance Divine capable d'enregistrer les vibrations de l'Esprit ou Intelligence Divine qui donne la connaissance. L'âme a, par le fait même de sa connaissance de la vie, une manière d'être particulière, qu'elle a le pouvoir de diriger, de personnaliser, de caractériser. C'est l'enveloppe fluidique capable de recevoir, de transmettre, de transformer le courant spirituel ou Divin. Et par extension, ou plutôt par pauvreté de notre langage humain, nous appelons aussi âme la masse de cellules de substances les plus évoluées qui reçoit le premier contact de la vie Divine dans le végétal et l'animal, et qui la transmet à toute la créature.
Mais l’âme véritable est le récepteur fluidique du courant spirituel Divin. C'est le moyen de manifester la vie supérieure Divine. C'est le moyen, pour l'être, de se connaître et de connaître son origine et sa destinée. Et par extension, c'est la masse de matière subtile qui reçoit les courants vitaux et les transmet au corps. L'âme, dans tous les cas, sous toutes les acceptations, est le lien entre Dieu et ses créatures, par conséquent : l'instrument de transmission de la vie sous toutes ses formes : physique et spirituelle.

La véritable vie - L'âme et l'esprit

L'enseignement du Christ contient tout le secret du bonheur ; non pas de ce qu'il est convenu d'appeler bonheur sur Terre, non pas de ce pauvre bonheur humain, ombre si pâlie de la félicité vraie, de ce fragile bonheur si difficile à échafauder, impossible à assurer et qui consiste en satisfactions matérielles ou égoïstes, mais du bonheur le plus élevé, le seul impérissable : celui auquel aspire finalement toute créature et réservé à tous les hommes par la miséricorde Divine mais que Dieu leur laisse le soin de conquérir par leurs efforts, leurs progrès et leurs luttes.

Où peut être ce bonheur pour l'être conscient de la vie qui est en lui ? Il ne peut venir que de l'emploi intégral, harmonieux et productif de Beau de toutes les énergies intimes de l'être. Il ne peut être que dans la vie intensifiée, purifiée, c'est-à-dire idéalisée ; la matière ne pouvant nous assurer la vie complète, c'est donc à l'être spirituel que nous la demanderons.
L'esprit est en nous l'étincelle Divine, la parcelle de la grande Âme Universelle qui donne et continue la vie à toute créature. L'esprit par lui-même est inaccessible, incorruptible dans son essence mais on peut humainement entraver ou, au contraire, étendre son influence vivifiante par une action sur l'âme. L'âme est une sorte de miroir transparent à double face qui reçoit les rayonnements de l'esprit, les transmet, comme il reçoit les impressions et perceptions externes. L'âme est, en somme, le moyen des manifestations de la vie de l'esprit. Elle est d'essence humaine et comprend les facultés (pouvoirs et moyens) de volonté, intelligence, sensibilité. Elle se trouve forcément appropriée à l'ambiance où doit vivre l'homme, et se trouve protégée et reliée au cerveau par une enveloppe semi-matérielle que nous nommons périsprit !

Dans l'enveloppe de l'esprit se rencontre donc deux éléments : la substance émanée directement du Principe Divin essentiel de Vie ; et le fluide ambiant, à la fois récepteur et transmetteur, emprunté au milieu et modifié à la fois par toutes les influences, réactions et acquis du passé et du présent. C'est ce fluide enveloppant l’âme et formant le périsprit qui enregistre les influences des agents extérieurs (ambiance, hérédité, éducation, exemple) ou, plus précisément, les émanations des autres esprits, et qui réagit à son tour sur ces éléments.
Le caractère n'est que la résultante des actions et réactions de l'âme sur le périsprit au cours des existences passées, toutes y laissant leurs empreintes. Et le souvenir n'est que la nette réapparition de ces empreintes sous le coup de fouet de la volonté, de l'émotion ou de la suggestion.
L'enveloppe péripristale enregistre et transmet, même pendant le sommeil, les radiations internes et les perceptions externes. Il y a donc sans cesse, entre l'esprit, l'âme et le corps, un double courant de vie mentale ! Les vibrations puissantes de l'esprit contribuent à épurer, subtiliser le fluide ambiant, à condition que l'âme n'entrave pas son action.
Les rayonnements de l'âme sont d'autant plus ardents et lumineux que l'esprit a une action plus étendue sur elle, c'est-à-dire que l'ambiance de l'âme est plus pure. Ce qui se passe dans le domaine physique peut donner une idée de ce phénomène ; les rayons d'un foyer de chaleur ou de lumière parviennent d'autant mieux que l'atmosphère qu’ils traversent est subtile et pénétrable.
L'esprit est ce foyer : il est le principe actif et supérieur de l'être. C'est par lui que l'homme finit par connaître la raison intime des choses et la vérité suprême ; c'est par lui que l'homme connaît Dieu. Et c'est sur lui, directement, qu'agit la grâce Divine ou influx Divin, secours d'en haut qui se traduit en l'être par l'initiation : illumination intime ou Foi suprême.
Dieu, Foyer de Vie, de lumière, de vérité, intensifie en nous la vie, c'est-à-dire dévoile à l'esprit humain la vérité Divine, fait sentir sa présence. L'esprit rayonne l'enseignement Divin sur l'âme si elle est prête et propre à recevoir ses émanations. Ces radiations s'étendent alors sur l'enveloppe péripristale qui les communique au cerveau, qui les traduit en langage humain.
Et l'on conçoit ainsi, comment les radiations d'un esprit peuvent impressionner d'autres esprits, et ainsi s'explique très bien le rayonnement et l'influence bienfaisante des belles âmes sur ceux qui les approchent.

L'homme véritablement élevé n'est donc pas celui qui sait et peut le plus par les moyens seulement humains qui puisent sa science à la source humaine seule, mais qui la reçoit de Dieu ! L'âme la plus belle est celle qui se rapproche le plus du Principe Divin, qui vibre le mieux de la vie universelle. L'âme vit d'Amour. L'âme est tout Amour. Celui qui aime vraiment, d'un coeur élargi, d'un amour universalisé a donc en lui-même la vraie vie, l'unique vérité, quand bien même son intelligence humaine ne le comprendrait pas.
L'esprit vraiment évolué est celui qui rayonne sans rien demander, qui donne sans prendre, parce que cela, c'est l'acte suprême de vie. C'est l'acte Divin lui-même. Et l'Amour réalise cet acte !

Mais, pour parvenir à cette vie intensifiée, pour que l'esprit puisse vivre de toute sa vie et l'extérioriser, il a besoin d'un terrain favorable où se puissent faire les échanges avec l'extérieur ; le terrain, c'est l'âme épurée, ce sont les facultés humaines spiritualisées, ou mieux, impersonnalisées, universalisées par le désir de faire du bonheur autour de soi. Pour parvenir à cela, il faut développer ses facultés en vue du bien altruiste, il faut s'efforcer d'aimer, de servir les autres par l'action, par la parole, la pensée. Les facultés humaines de la volonté et de l'intelligence tendues vers l'idéal humanitaire prêteront un concours efficace à l'esprit.
Et, ce n'est que lorsque votre bonne volonté est suffisante que vous avez fait humainement tous vos efforts, sans vous lasser, sans vous décourager, que Dieu vous éclaire intérieurement et que vous comprenez vraiment. Cette lumière interne est si puissante qu'elle détermine en l'être un état de vie surhumaine. À ce moment, l'âme communie vraiment avec Dieu et toute la vie. Voilà pourquoi les enseignements Christiques contiennent le secret du bonheur le plus pur et l'aliment substantiel par excellence. Répétons-le : ce qui alimente et revivifie l'âme, c'est l'Amour. Aussi, est-ce par Amour qu'on élèvera et purifiera les êtres.

Il n'y a qu'une seule voie : suivre le Christ en s'efforçant d'élargir son cœur humain par l'altruisme ; en recherchant toujours le bonheur des autres, jamais une satisfaction égoïste ; enfin, en priant, en demandant humblement la lumière Divine. Jamais le ciel n'abandonne celui qui,  courageusement, recherche la lumière et met sa conduite en accord avec la Foi chrétienne. Qu'on ne traite pas d'utopie cette vérité, et que les plus sceptiques fassent l'expérience loyalement ; ils seront émerveillés du résultat.

Les enveloppes de l'âme

Le passé spirituel d'un homme peut se lire sur son visage, au rayonnement de toute sa personne. L'Amour, accumulé par de longues existences d'altruisme, se traduit par la douceur du regard, le calme des traits. De tout l'être dont le passé spirituel est pur émane une ambiance délicieuse, saine, à l'âme et même au corps.

Chaque être porte avec lui le sceau de toute sa carrière spirituelle, et il n'est pas rare de voir des êtres devenus meilleurs, souffrir encore de l'ambiance accumulée autour de leur être psychique avant leur évolution. Et il est des humains qui, malgré la simplicité de leur vie, la pauvreté de leur savoir semblent incarner la plus grande source de science et la plus haute puissance d'âme. C'est que le passé reste un acquis et ce passé, s'il tut fort et grand, demeure dans l'avenir de l'être comme une source inépuisable où l'être du présent trouve une vie intime très intense.

Les transformations de l'être psychique. L'âme, ou ce que vous appelez âme, est un être complexe, et il est difficile à votre état humain d'en connaître la fonction pure et la destinée dernière. Le rayonnement Divin en chaque être ne pouvant directement s'allier à la matière, il a fallu à votre âme passer par différents états, subir diverses transformations et prendre plusieurs enveloppes avant de pouvoir parvenir à subsister dans la chair. Ces différents états comportent, en leur ensemble, toute la série des états de la substance Divine, dans toutes ses manifestations, jusqu'à l'enveloppe visible à vos yeux psychiques : enveloppe fluidique ou éthérée.
Si vous poussez plus avant vos recherches, non seulement mentales mais psychiques, vous constatez qu'il existe un état que vous pouvez traduire par le mot chaleur : état producteur de vie et de force intime, et qui assure le mouvement ; état vibratoire, si vous le voulez, et qui met en mouvement les atomes d'un fluide déjà épuré et subtil. L'enveloppe la plus rapprochée de l'âme est lumineuse et vibre avec une intensité que vous ne pouvez apprécier.
Les enveloppes de l'âme s'étendent au corps, en suivant toutes les sinuosités, comme un tissu élastique, si bien que le corps physique détaché par la mort, il reste autour de l'âme l'empreinte fluidique lumineuse de ce corps ; empreinte qui permet à l'esprit de le reconstituer avec les éléments pris au dehors sur les mêmes formes.

À mesure que l'enveloppe s'éloigne de la flamme Divine qui est esprit, elle devient plus dense, plus sombre aussi, pour arriver à être opaque dans la chair. Et il est des êtres inférieurs à l'homme qui, suivant le milieu où ils vivent, sont recouverts d'une enveloppe encore plus épaisse, plus lourde que la chair. L'âme qui s'épure graduellement rejette peu à peu toutes ses robes pour redevenir, à l'état tout à fait évolué, une flamme entourée d'un voile subtil et lumineux. Oui, à mesure que cette âme s'élève, son tissu protecteur s'allège, devient plus clair, et les cellules qui le composent vibrent avec un mouvement plus rapide. C'est le signe des êtres supérieurs : que la puissance des vibrations spirituelles qui dénote l'activité de l'âme.
Le tissu cérébral représente le tissu de transition entre le solide et le liquide ; les sérosités cervicales, sans cesse en échanges et combinaisons gazeuses, représentent la transition entre le liquide et le gaz. La première enveloppe fluidique est l'état transitoire entre le gaz et l'éther plus pur et déjà puissamment vibratile.

 
Évolution générale de l'âme

Quand un rayon de vie émané du Foyer Divin commence son involution, il suit un ordre ; ordre voulu par l'harmonie Divine qui doit assurer sa vie dans chaque plan, en concordance avec celle de l'Univers tout entier.

Le rayon Divin représente un type d'êtres, dont il garde l'empreinte, afin de donner naissance, de par la loi de répercussion de la vie, à des êtres semblables devant vivre sur le même plan ou sur un plan similaire.

L'évolution d'une parcelle Divine ou âme n'a pas de limite de temps, ni d'espace ; cependant, elle doit suivre, selon sa direction première, une ligne de vie déterminée par sa constitution elle-même, et passer par un système planétaire, variant avec chaque type créé. Quand cette âme a terminé, au bout de milliards d'années, la série de ses incarnations d'involutions et d'évolutions, qu'elle est revenue au Grand Tout, au Foyer, dont la pensée Divine dirige les rayonnements, elle doit, suivant la volonté de Dieu, reprendre une autre série d'involutions et d'évolutions dans un autre ordre planétaire. Vous ne connaissez que le système planétaire visible à votre Terre, mais il est d'autres planètes invisibles dans l'espace, dans l'onde, l'éther où, sans cesse, descendent et évoluent des rayonnements Divins.

Comme dans un foyer aucun rayon n'a exactement la même structure ni la même intensité, ni la même direction que les autres, les rayons ou âmes émanées de Dieu se classent parmi une catégorie différente suivant un ordre défini qui est, en somme, leur itinéraire à travers l'Univers ; ordre qui varie avec chaque catégorie d'esprits et qui laisse à l'être conscient la liberté d'évoluer sur des plans secondaires tout en respectant l'ordre général Divin de sa constitution première. Cet itinéraire est rapide pour les âmes qui veulent suivre la loi Divine ; elles remontent vite au Foyer Suprême. Il est plus long, plus obscur, plus voilé, plus rude pour celles qui, dès l'origine, se mettent en désaccord avec la loi de vie.

Alors, ces âmes errent plus longtemps et connaissent la souffrance et le mal avec plus d'acuité. Ainsi, aucun point de l'espace n'est inhabité, ni isolé dans l'Univers, et chacun recèle un nombre considérable d'êtres qui involuent ou évoluent : qui descendent ou remontent la grande chaîne de vie que Dieu ferme et commence.

Pouvoirs divins en l'homme

La substance échappée de l'Esprit Divin contient, à l'état premier, toute la puissance de vie et d'intelligence de Dieu. La pensée qui la féconde et la volonté qui la dirige se transmettent par les vibrations qui animent cette substance à tous les plans de vie ; plans nombreux et incommensurables. Ainsi, par le mouvement même jailli des profondeurs du Foyer Divin se transmet la vie.

Ainsi, la substance émanée de l'Esprit Divin contient toutes les facultés et les puissances Divines ; facultés et puissances qui vont s'amoindrissant à mesure que la substance se raréfie et pénètre dans les plans matériels. Le mouvement est le signe de vie ; les vibrations Divines sont d'une intensité, d'une rapidité, d'une puissance inaccessibles à vos sens et à votre intelligence ! Mais il est facile de comprendre que, de par la loi d'attraction, quand une molécule de substance Divine, après avoir passé par les formes inférieures, a accru sa puissance d'absorption vitale jusqu'à posséder en elle une quantité appréciable de force Divine, elle acquiert la faculté du mouvement, puis celle de l'intelligence et aussi celle de la liberté ! Ainsi se résume l'échelle de l’évolution.

Vie, mouvement, intelligence et liberté, alors : puissance d'agir. Ainsi, pouvez-vous comprendre, mes frères, que l'esprit est de la substance Divine à un degré de puissance vibratile très élevé et, par conséquent, proche de Dieu. À mesure que s'épure l'ambiance de l'esprit, s'intensifie son mouvement vibratile et par conséquent, vivifiant, créateur. La pensée humaine, comme la pensée Divine crée, imprègne la substance Divine d'intelligence, et lui donne des formes et des fonctions. Et plus l'esprit est puissant en l'homme, c'est-à-dire plus il s'est dégagé de la matière ou substance presque inerte contenant, dans la moindre proportion, la puissance de vie, plus l'homme devient capable de comprendre, de diriger la vie ambiante : synthèse affaiblie mais réelle et complète des facultés Divines ; son âme peut, comme l'Esprit Divin, diriger les courants de vie et créer par la pensée des êtres actifs, bons ou mauvais !
La liberté et le pouvoir de la pensée (ou intelligence et puissance de la vie) créent à l'homme une lourde responsabilité, et peuvent être pour lui une cause de souffrance en devenant une occasion de dévier de la voie Divine s'il ne met pas la puissance Divine qui lui est confiée au service de la cause de la vie.

Oui, l’homme est l'image de Dieu par la force de pensée, l'intelligence et la volonté qui lui sont dévolues. Et plus grande est sa puissance spirituelle, plus lourde est sa responsabilité devant la vie, et plus grand est son devoir de faire le bien, c'est-à-dire de concourir à maintenir la vie dans la direction Divine.

Mes frères, songez-y : vous avez en vous le reflet Divin.  Vous possédez, par l'âme, un pouvoir merveilleux Divin ; un pouvoir créateur ! Et ce pouvoir peut être, à votre volonté, employé dans le sens Divin éternel ou, au contraire, contrarier le sens de la vie ; songez à quelle responsabilité, devant la vie universelle, vous entraîne ce don précieux, et tâchez de comprendre que le secret de votre bonheur est dans l'obéissance aux lois Divines, parce que ces lois sont organisatrices, propagatrices, défenderesses de la vie, Alors, si vous avez compris cela, efforcez-vous, mes frères, de bien connaître ces lois, et de ne jamais, oh ! Jamais, pour votre tranquillité et votre bonheur, de ne jamais les violer.
Une molécule de substance Divine vibrant avec intensité possède un certain pouvoir et d'attraction et de transformation sur les molécules dont la puissance vibratile est moindre. L'esprit : substance Divine éminemment vibratile, puisque, recevant le courant Divin dans son intensité première, a cette faculté. Il peut réaliser, à un degré encore inconnu de votre science matérialiste, ce que le chimiste, le physicien s'appliquent avec acharnement à réaliser : reconstitution instantanée des corps ; l'esprit a ce pouvoir à l'état latent.

Il peut grouper les molécules de manière à en former des corps, des êtres, parce que doué de puissance vibratile pénétrante et d'intelligence Divine, il peut agir sur la substance dans ses états inférieurs. Ainsi, l'homme a en lui un pouvoir Divin ; pouvoir, sinon créateur, du moins reconstituant ou dissociant des molécules de matière.

Les forces naturelles sont les filles inconscientes du Grand Courant vital émané de l'Esprit Divin, pensées par l'intelligence Divine, dirigées par la volonté Divine et animées de l'Amour Divin. Ainsi arrive à la création, par ce courant, toute la vie Divine.

Ces forces naturelles obéissent à l'ordre Divin mais, sous les courants émis des esprits, des créatures peuvent dévier de l'ordre premier. Chaque parcelle de l'Esprit Divin, chaque âme est à l'image de Dieu : créatrice ou plutôt, directrice de courants vitaux secondaires. Ainsi, chacune peut ou contribuer à assurer la vie ou, au contraire, la contrarier, l'entraver. Or, toute créature contient une parcelle de l'Esprit Divin mais n'en devient vraiment possesseur que lorsqu'elle en a conscience. Alors, elle a, à ce moment, une vie individuelle, une personnalité qu'elle forge par les actions et les réactions de ses facultés, sur le principe Divin. Ainsi naît le caractère dont les traits s'impriment dans l'enveloppe secondaire de l'âme et qui reparaissent à travers les existences ou formes charnelles de la vie spirituelle et que la volonté, traduite par la pensée et les actes, peut faire varier.

Ainsi, l'homme est bien le fils Divin ayant en lui tous les principes de vie Divine et le pouvoir de les employer suivant sa volonté (caractère de sa personnalité).

La loi de l'âme

L'âme jaillie du Foyer Divin doit y revenir. Longtemps elle erre, cherchant la véritable voie, le chemin qui la ramènera au refuge. Que de souffrances, de déceptions avant de retrouver la voie mais aussi, quel triomphe quand, enfin, elle sent qu'elle remonte à Dieu. Avec quelle envolée elle parcourt la voie lumineuse et comme elle va vite alors, cette âme, sur le chemin de l'infini de la vie ! Pauvres âmes humaines égarées, encore dans le maquis des routes planétaires, ne trouvant pas encore la voie de prédilection : la voie libératrice ! Priez, priez ! Priez et soumettez-vous, car ce n'est que dans la soumission à l’ordre Divin que vous pourrez trouver la lumière. Votre voie est tracée, mais tant que l'orgueil vous aveuglera, l'égoïsme vous glacera vous ne trouverez pas la voie Divine; vous demeurerez dans l'ombre et le froid des séjours inférieurs. Mais, dès que l'Amour et la soumission vous prosterneront aux pieds du Sublime Maître, quand de toutes vos forces vous implorerez secours et lumière et vous accomplirez la volonté éternelle du bien et du progrès, alors le grand voile des ténèbres se déchirera pour vous. Libérées, joyeuses, âmes malheureuses, vous remonterez au Berceau éternel ; mes soeurs, c'est la justice de la loi Divine éternellement sage.

La solidarité spirituelle

La chaîne des âmes est ininterrompue. Elle part de Dieu pour remonter à Lui. Chaque parcelle de vie subit une évolution descendante puis ascendante. La première, comme inconsciente, insensible, et la seconde évolution, progressive, consciente ! C'est un courant perpétuel de Dieu à l'Univers. Les êtres qui on déjà passé par les cycles planétaires inférieurs et qui savent déjà reviennent en mission afin d'enseigner les âmes ignorantes, les faire évoluer. Et, à chaque grande évolution d'une planète se retrouve la cohorte des âmes évoluées qui recommencent une involution pour permettre aux êtres encore inférieurs de monter.

La loi de l'âme

Plus l'âme s'élève, plus sa vie devient active, utile, intéressante. C'est le fait même de la vie de s'intensifier et de décupler ses efforts en s'épurant. Tout ce qui gène encore les élans, les manifestations de la vie inférieure sur Terre disparaît à mesure que l'âme s'affine, s'allège de ses enveloppes péripristales. La chair est l'un des plus grands obstacles à l'intensité de la vie.
La pensée peut vaincre la distance, passer par-dessus les plus hautes montagnes, traverser les océans, plonger dans les éthers, fouiller la vie dans ses aspects les plus cachés, mais s'il s'agit de matérialiser la pensée par l'acte, immédiatement le corps met une barrière, un obstacle au désir ardent de l'âme.

Voilà pourquoi il vous est si difficile de posséder ici-bas la vérité. Ce n'est que lorsque l'âme peut aller libre et légère qu'elle déchiffre les secrets Divins et goûte aux voluptés de la vie éthérée. Mais, vous comprenez qu'elle ne parvient à se dégager de la matière, à dénouer les liens fluidiques pesants qui l'attachent à la Terre qu'en s'épurant, qu'en éclaircissant, assainissant son ambiance, qu'en intensifiant en elle le rayonnement premier et Divin.
Sous la clarté éblouissante et la chaleur ardente qui se dégagent de l'étincelle Divine, les enveloppes opaques et sombres s'amincissent, s'éclairent, se subtilisent, et l'âme, alors dégagée, semble vivre plus librement déjà. Et il faut bien, pour permettre à l'âme de vivre dans son ambiance lourde et sombre, lui donner une enveloppe appropriée à cette atmosphère.
Justement, parce qu'elles sont lourdes et opaques, ces enveloppes gênent l'âme qui a déjà une vie intensifiée, et voilà pourquoi ceux qui viennent des plans supérieurs se sentent si mal à l'aise sur votre  planète ; pourquoi ils semblent y passer en étrangers ; pourquoi ils paraissent, à la majorité des hommes, des fous et des utopistes. C'est que le reflet de l'âme en eux est tel qu'ils souffrent de le sentir voilé par l'ambiance trop dense de la Terre. Mais ce qui fait justement leur force et leur influence sur les hommes, c'est la puissance du rayonnement de leur âme qui éclaire et réchauffe les êtres qui les entourent.

Ces âmes ne sont ici qu'en mission, et leur seul souci, leur plus grand besoin est de répandre la vérité ; d'apprendre aux hommes à s'épurer, à vivre par l'âme de la véritable vie, de la vie Divine.
Plus l'âme s'éloigne de Dieu, plus se refroidit le Foyer Divin en elle, plus elle s'enveloppe de couches épaisses et denses, et plus elle vit d'une vie égoïste. À mesure qu'elle s'éloigne du Grand Tout, du Foyer de Vie dont elle n'est, à l'origine, qu'une étincelle, elle prend conscience ou plus tôt, (fausse notion) qu'elle est un tout particulier, et qu'elle peut isoler son être ; bientôt elle tombe à l'égoïsme alors que, dans les sphères élevées, l'âme vit pour l'Univers, qu’elle ne dégage pas sa personnalité égoïste, et ne s'en fait ni un but de vie ni un apanage. Dans les régions inférieures, l'individualisme devient la loi de vie brutale matérielle, jusqu'au moment où la lutte des égoïstes force l'être à la conservation et à la défense ! C'est ce que font d'ailleurs le mal et la souffrance des plans inférieurs.

Les esprits enfoncés dans la matière ont oublié l'ordre Divin et en eux s'est voilée la grande loi de vie, et ils ont borné leur source d'être à eux seuls ; si bien que, leurs soins allant à l'encontre de l'ordre de vie lui-même qui veut que le Grand Tout Divin demeure une association et une harmonie, ils ont créé la perturbation, le mal ; le mal s'est accru par l'accumulation des fautes individuelles, et il arrive alors que l'homme doive apprendre la loi de conservation avant celle d'altruisme. Quand il a compris comment il peut vivre, se développer individuellement, il s'aperçoit, cependant, qu'il ne réalise ni la plénitude de vie ni le bonheur, et que le choc des puissances individuelles, la lutte des intérêts particuliers amènent la souffrance et le malheur. Alors, s'il sait s'élever au-dessus de l'horizon égoïste, il comprend que cette plénitude de vie et ce bonheur ne se trouvent que dans le don de l'individu au profit de tous, et que l'emploi des forces individuelles à l'amélioration de la vie générale est dans tous les domaines.
Quand il a compris cela, il remonte peu à peu aux sphères supérieures, car il a ressaisi en lui la notion du Divin, et le sens, l'ordre de la vie véritable. Plus l’âme se dépouille alors de ses soucis égoïstes, plus elle s'élève. La facilité suprême est dans la fusion, l'oubli d'elle dans la vie universelle. À ce degré d'évolution, elle est tout à l'ait spiritualisée, et retrouve rapidement le chemin Divin où résident l'Harmonie et le bonheur Divins.

Mais nombreuses et douloureuses sont les étapes de l’ascension, car le mal qu’il a voulu créé, par la violation répétée de la loi originelle Divine, doit se réparer par autant de bien, et l'âme doit peu à peu faire fondre sous son rayonnement épuré, les enveloppes opaques qu'elle s'était imposées, tissées en s'éloignant du Foyer Divin. À mesure qu'elle remonte à ce Foyer, elle s'allège, s'épure, retrouve sa liberté première et son intensité de vie. Arrivée au but suprême, elle se fond avec délices dans le Grand Tout. N'ayant plus alors aucune prétention, ni aucun souci de vie égoïste tant elle fait cohésion avec la vie universelle.

Oui, la vie individuelle est la forme inférieure de la vie, et l'égoïsme met un voile épais sur la flamme Divine de l'âme. Celle-ci ne revit que sous les vibrations puissantes et Divines de l'Amour et de l'altruisme, parce que l'Amour est de loi primordiale et Divine de la vie  que Dieu : Foyer de Vie, se donne incessamment dans l'Amour des créatures.
Quand un rayon de vie s'échappe du Foyer Divin il est pur, ardent, et n'a pas même conscience de son existence particulière ; il fait encore partie du grand Foyer. Et ce rayon est une chaîne d'âmes. Si l'âme, libre cependant de sa direction, ou entraînée par des forces invisibles, pénètre dans les plans inférieurs, elle s'alourdit, se refroidit et aussi s'éteint.
La lumière et la chaleur Divines qui rayonnent d'elle au sortir du Foyer Divin s'atténuent peu à peu ; sous les épais fluides des sphères où la matière est maîtresse, elle s'obscurcit et se refroidit davantage. C'est ce qui explique que l'âme humaine, perdue dans l'obscur tissu fluidique du monde terrestre, puisse à peine retrouver la voie Divine et ignore longtemps son origine. Mais, que par son application, sa volonté elle aime et se donne, alors cette âme déchire les enveloppes épaisses ; elle se sent revivre ; elle retrouve vite le chemin céleste.
Pauvres âmes noyées dans l'épais et glauque fluide du matérialisme, éteintes sous les terres froides et rageuses de l'égoïsme ! Quelle est votre souffrance ! Vous ne connaissez de la vie que l'ombre et le froid ; vous ne voyez d'elle que ce que vos yeux et votre pauvre intelligence vous en révèlent ; vous ne sentez d'elle que ce que vos sens imparfaits, grossiers vous en permettent de voir. Oh ! si vous saviez comme on vit dans la lumière et la chaleur ! comme on est bien à l'aise, comme on vit vraiment dans le bain purifiant de l'Amour altruiste ! de l'Amour universalisé ! Frère, qui semble borner ta vie, ton espoir d'être aux pauvres limites de l'existence humaine ; qui semble fermer ton horizon aux pauvres visions du monde terrestre de beauté, que de vie, que de félicité tu te refuses ! Si tu savais que tu éteints peu à peu en toi, par ton égoïsme monstrueux et ton matérialisme épais, la Divine flamme qui rallume l'espoir, la Foi, le Divin flambeau de vérité : l'âme ; si tu savais quelle vie donne à tout l'être l'épanouissement du coeur, et si tu savais qu'on ne souffre pas et qu'on ne meurt jamais quand on sait aimer. 0h ! Mon frère, quand je te vois aigre, méchant, cupide, ainsi resserrer les Divins réseaux de la vie à ta seule misérable personne ; quand tu crois augmenter ta part de bonheur en volant, en rognant celle des autres, oh! Quelle pitié c'est en mon cœur, parce que tu méconnais, tu violes ainsi la loi même de vie. Vivre, vois-tu pauvre frère ignorant, mais bien-aimé quand même, c'est laisser jaillir la flamme Divine qui coule en toi ; c'est laisser parler, c'est laisser vibrer ton âme.

Et ton âme ne se plaît que dans un rayonnement d'amour ; la Divine, mais fragile flamme s'éteint vite sous l'épais voile de l'égoïsme. Et, craintive alors, elle n'ose t'éclairer.
Mais, frère aimé, écoute-nous, libère la Divine étincelle, laisse jaillir, comme un foyer renouvelé le feu Divin qui brûle en toi ; aime, aime, oh ! Aime. Aimer, c'est élargir l'horizon de son être, c'est amplifier, agrandir sa pensée, c'est avoir une raison de vivre et un motif éternel d'espérer.

Aimer, mon frère, c'est faire de la pauvre vie humaine une parcelle de vie Divine, et c'est l'immortaliser. Aimer, c'est parfumer son sillage spirituel, c'est embaumer sa vie et celle des autres, c'est passer dans la foule comme dans un parterre vivant ; c'est semer la douceur, la joie, la consolation. Aimer, c'est aussi déchiffrer le grand mystère Divin, c'est communier avec Dieu, et c'est comprendre la vie dans toute son Harmonie, sa puissance, sa beauté. Aimer, c'est être, ici-bas, véritable enfant Divin, et c'est remonter avant l’heure au céleste Berceau des âmes. Aime, aime donc ! Parce que ton âme ne peut vivre que d'Amour, et parce que, frère bien aimé, l'Amour, c'est le pain de l'âme.

Aime en te donnant à tout malheur, en te sacrifiant à l'humanité. Aime en recherchant toujours, avant ton propre bonheur, celui de tes frères. Et tu verras, mon frère, que tu comprendras vraiment ce que c'est que la vie, ce que c'est que l'âme, et ce qu'est Dieu.

 

III - Destinée de l'âme

Ainsi pouvons-nous résumer, et expliquer à votre raison humaine, l'élaboration et l'évolution de la vie, en deux grandes lois générales.

1° Tout vient de Dieu : la substance ou élément de vie (matériaux de construction, pour ainsi dire) est le fluide émané de l'Être Divin. Cette substance, par elle-même, contient les principes vitaux qui, sous les courants directeurs naturels, inconscients, ou les forces intelligentes, évoluent, se transforment et progressent. Tant que la créature ou réunion de molécules de substance de vie ne fait qu'évoluer sous le courant physique, elle n'a pas la conscience.
2° Tout est attiré à Dieu et doit revenir à Lui : la loi de progrès est la loi fondamentale de la vie ; et sous le magnétisme Divin, tout être évolue ! La forme s'affine, progresse jusqu'au moment où elle peut abriter une âme ou enveloppe fluidique capable de ressentir, d'enregistrer et de comprendre le courant d'Intelligence Divine. C'est à ce moment que naît la conscience et que la personnalité s'élabore. Participant à la vie avec connaissance elle a, dès ce moment, un certain pouvoir de direction sur les forces de vie, à mesure que sa conscience se développe, augmente le pouvoir, et cette conscience progresse avec la spiritualisation. Plus l'âme évolue, se détache de l'enveloppe matérielle, plus elle acquiert de conscience et aussi de pouvoir de vie, mieux elle ressent le dynamisme et le magnétisme Divins.

L'âme humaine ne naît qu'au moment où la substance Divine prend connaissance de sa vie particulière et obtient, dans la mesure de son évolution, une parcelle de la connaissance et du pouvoir Divin ou esprit !


Les forces naturelles ou courants vitaux qui assurent la vie physique inconsciente ne sont que les expressions secondaires de la volonté directrice primordiale Divine. Chacune assure la vie dans un domaine particulier de l'être et les créatures non conscientes obéissent passivement à ces forces, ou plutôt, les subissent sans pouvoir les dominer.

À quel moment naît la conscience ?


Vous pouvez dire que la conscience peut être ou passive ou active. Déjà, dans le végétal elle existe car il y a sensibilité mais, comme il n'y a pas mouvement, elle demeure passive et ne peut participer comme pouvoir à la vie générale, ni s'assurer une vie personnelle ; dans l'animal, la conscience a déjà une part active car l'instinct n'est pas seulement que passif, mais peut contribuer à l'action ; encore, dans l'homme la conscience n'a son effet que par la volonté. Et ce n'est pas sur votre planète qu'il peut prétendre au complet développement de cette conscience avec tous les pouvoirs de vie que donne la connaissance totale. Mais, dès qu'il y a âme ou faculté de ressentir sciemment les ondes d'Intelligence Divine, de comprendre le mécanisme de la vie et qualifier sa propre vie, l’individu ou plutôt la personnalité est née.

Le courant Divin spirituel : flamme de vie, anime cette âme, la féconde.

La liberté, conséquence logique de la conscience, permet à cette âme de diriger, au moins en partie, son évolution à travers la suite d'existences corporelles. Et nous le répétons : la liberté augmente ce pouvoir, et le développement de la conscience augmente cette liberté.
Mais cette conscience ou connaissance de l'esprit Divin en soi exige de longs efforts, impose des étapes sans nombre sur la voie évolutive et Divine. Ce n'est qu'à mesure que l'être s'épure, fortifie sa volonté et s'affranchit du joug de la matière, se libère des forces aveugles, qu'il sent davantage le courant magnétique d'Intelligence Divine.

L'esprit, en somme, est l'incorporation du courant Divin dans une enveloppe capable d'en percevoir les vibrations. Cette enveloppe est l'âme ou puissance : faculté de recevoir et de transmettre la vie Divine ! Quand l'âme arrive à comprendre, à ressentir suffisamment les ondes de vie Divine pour aimer, elle progresse plus rapidement. Elle retient alors, par un puissant et double courant magnétique, les ondes d'Intelligence Divine ; elle absorbe plus intensivement la substance de vie, la moelle spirituelle fortifiant en elle la vie Divine ; elle acquiert davantage de connaissance et de pouvoir jusqu'au moment où, ayant développé, intensifié toutes les énergies Divines de l'être, elle obtient la plénitude de vie que nous appelons : connaissance.

La divine destinée de l'âme

Être, sentir, connaître, aimer, vivre et faire de la vie : voilà toute la formule de l'évolution de la créature. L'être inconscient acquiert peu à peu la sensibilité qui l'amène à la conscience quand il peut percevoir les ondes Divines spirituelles.

Avec cette conscience naît alors le pouvoir de la connaissance ou intelligence de la vie, et par la loi évolutive éternelle de la connaissance de la vie naît l'amour et le pouvoir de la vie. Aimer, c'est-à-dire vibrer des ondes génératrices de la vie et participer à l'oeuvre universelle,... voilà la destinée Divine de tout être et l’idéal éternel de l'homme !

C'est à mesure que se développe la sensibilité de l'être que s'étend aussi la conscience et, par conséquent, la connaissance de la vie ou intelligence. Cette conscience donne droit, par la générosité Divine, à la volonté ou pouvoir de direction sur la vie. Et, dans le développement de la connaissance et de la volonté naît la véritable vie quand l’Amour les a fécondées.
Représentez-vous l’esprit ou lumière de la connaissance ou intelligence de la vie en l'être comme un courant vital universel venant de l'Intelligence Divine. Ce courant, trop puissant pour toucher les créatures inférieures dont la forme rudimentaire ne vibre qu'avec très peu d'intensité, n'est ressenti que par l'âme : noyau de substance Divine vibrant avec une intensité susceptible d'attirer et d'enregistrer les vibrations Divines.

Un esprit est donc un reflet d'Intelligence Divine voilé par l'enveloppe fluidique de l'âme afin de se pouvoir maintenir au contact de la forme inférieure d'un corps matériel. L'âme est le transmetteur de cette intelligence ou courant vital éternel émanant de l'Esprit Divin et qui, sans cesse inonde l'être. Plus l'enveloppe s'épure, plus la substance en vibre avec intensité ; plus la vie spirituelle est intense et mieux est ressenti en l'être le dynamisme magnétique Divin. Plus l'être sait et peut, plus cette enveloppe s'épure, à mesure qu'elle se libère des exigences de la matière.

L'esprit possède d'autant plus de pouvoir et de vie qu'il domine davantage la chair ou plutôt qu'il s'en dégage, mais l'âme s'épure surtout sous les rayons Divins de l’Amour Universel. Et ce que ne peuvent la volonté ni l’inintelligence ni toutes deux unies, l'Amour l'obtient, car l’Amour est le dynamisme Divin de l'être. L'âme possède une vie particulière qu'elle a droit et devoir de diriger suivant les lois Divines. Mais son but est de se fondre dans l'âme Divine afin de participer à l’oeuvre de vie. Et son évolution à travers la chaîne infinie de ses existences n'est qu'une incessante ascension vers cette destinée Divine. Elle aspire à devenir un instrument plus perfectionné ; instrument conscient, puissant qui deviendra l'auxiliaire Divin.
Développez, mes amis, ces facultés Divines en vous. Brisez le joug de la chair qui retient le joyau Divin sous la gangue de la matière. Libérez- vous. Oh ! Nous le savons, c'est là une tâche pénible et longue, mais le prix en est bien beau. Libérez-vous pour ne plus vivre vraiment que par l'âme, en ne satisfaisant votre corps que dans l'absolue nécessité de la vie terrestre. Fortifiez votre volonté : pouvoir Divin de l'homme… mais aimez surtout ! car, par l'amour descendra en votre âme la lumière Divine, la connaissance suprême de la vie, et votre personne alors ne sera plus seulement un instrument inconscient et incomplet dans l’oeuvre éternelle, mais une ouvrière Divine !

Histoire humaine

I. – Origine humaine

Certitude de l'âme

« Rien ne se perd, tout se transforme. » Cette loi, admise par la plus matérialiste des sciences, n'est pas vraie seulement pour la matière, c'est-à-dire la forme extérieure de la vie, mais pour la vie elle-même. Comment admettre, d'abord, que la matière inanimée par elle-même se meuve, vive, se développe sans le secours d'un agent autre qu'elle-même ?
Âme ou courant vital, ce moteur existe et, qu'il prenne naissance dans la vie créée ou en Dieu : Source Même de vie, il est. La vie change ses formes mais demeure en tout Une, même sous ses mille aspects externes.

Et le courant vital qui anime les êtres ne peut finir avec l'enveloppe corporelle, charnelle, externe de cet être, parce que ce courant vital peut se transformer en énergie, en mouvement, mais ne peut finir puisqu'il est vital.

L'âme est le récepteur du courant de vie reliant la créature à la Source Même de la vie — ou Dieu — et, si l'âme épouse mille formes, elle demeure ; l'âme est immortelle et assure la continuité du courant vital dans les formes qu'elle anime, de même que la nature, sous les courants divers de vie évolue, se transforme mais ne meurt pas. Nier l'âme c'est nier le courant vital en l'être, et affirmer que la matière vit et propage la vie d'elle-même, et qu'elle tient son mouvement ; mouvement conscient, réglé, intelligent du néant.

L'âme, pour le matérialiste, est synonyme de cerveau. Le cerveau, matière charnelle, peut-il, par lui-même, penser, sentir, vouloir ? Un tas de moelle peut-il donner la vie à tout un organisme et à une vie consciente qui se connaît ? Qu'il soit récepteur physiologique de la vie supérieure, oui ! Mais son Promoteur, non ! À ce compte, si le cerveau est principe et moteur de la vie, il ne devrait pas finir avec la chair ; il devrait être supérieur aussi à la matière puisqu'il la commande. Encore une fois, non ! ce ne peut être le cerveau qui soit créateur, propulseur de ces échappées d'idéal qui s'appellent : Art, Foi, Amour. Il faut, en l'être humain, un autre ferment de vie répondant mieux à ses aspirations; moteur immatériel, principe inaltérable par lui-même.

Principe aussi de force intelligente consciente dont l'émanation se nomme : pensée, et qui anime la chair de son souffle Divin.

Certitude de l'âme, principe immortel

Si l'âme n'était pas ou n'était qu'un organe physique, si elle n'était pas le principe immortel en l'homme, à quoi servirait de vivre ?

Si tout se réduisait, pour l'humanité, à une existence de quelques années de luttes, de soucis, de souffrances pour beaucoup et, dès que la mort a clos ses yeux, l'homme retournait au néant, à quoi bon alors vivre, à quoi bon travailler et peiner pour assurer cette existence si courte, si pleine d'amertume ? À quoi bon aussi fonder une famille, donner la vie et élever à son tour des êtres destinés à la même rapide et décevante course sur l'arène terrestre ? À quoi bon s'efforcer de faire la vie meilleure, puisqu'elle se réduit à quelques années ? À quoi bon naître pour mourir sans avoir même compris la nécessité de vivre ? Voyez-vous, mes frères, où peut conduire la négation de l'âme et de son immortalité ? Simplement au découragement, et logiquement au désir de mourir.

La vie sans l'âme, c'est le suicide comme solution rationnelle d'une existence trop pénible ; moyen d'en abréger la lutte, l'effort. C'est donc la négation même de la nécessité du progrès. Enfin, c'est l'inéluctable, l'éternelle séparation avec les êtres chéris. C'est la mort dans toute son horreur matérielle, avec tous ses déchirements, sans un espoir de consolation. La vie, sans l'immortalité de ce qui est le plus doux, le plus pur dans l'homme, c'est le règne de la bestialité, de la sensualité. C'est le déchaînement sans crainte de sanctions inéluctables de tous les appétits grossiers ; c'est l'égoïsme, les vices érigés en lois ; c'est la barbarie, maîtresse de l'humanité. C'est la négation de la justice intangible apportant aux éprouvés et opprimés l'espoir d'une vie meilleure et d'une récompense méritée et c'est, pour le coupable, le triomphe dans le mal, l'assurance de l'impunité.

Voyez où vous conduirait l'athéisme et le matérialisme total : tout simplement à l'impossibilité de donner à l'homme une direction morale, et à mettre un frein aux mauvaises passions. Si, dans votre société actuelle, l'homme est si dépravé, si enclin à considérer la vie terrestre comme la totalité de la vie et à jouir effrontément, c'est que vos théories du néant l'ayant convaincu de l'inutilité de l'effort et du progrès, il n'éprouve que le désir passionné des seules jouissances passagères que peut lui donner la chair. Il est esclave de ses sens qui tuent en lui l'Amour du bien.

Cependant, l'homme le plus matérialiste sent en lui, quand ce ne serait qu'en de courts moments, la présence d'un principe immortel et la nécessité d'une sanction aux actes humains ; sanction que la justice humaine, il le sent, est impuissante à établir. Dans les heures où la souffrance l'amène à réfléchir, à méditer un peu, il s'étonne de la fragilité des joies faciles et des plaisirs sensuels ; il se rattache inconsciemment à l'espoir d'un bonheur plus durable. Il en arrive alors à désirer une vie supérieure et moins matérielle. De là à croire à l'âme et à son immortalité il n'y a qu'un pas. D'ailleurs, à défaut de la souffrance, l'écoeurement, la désillusion qui est le corollaire des jouissances matérielles l'incitent à douter de leur valeur et à espérer vivre d'une façon plus haute et plus durable ; à vivre enfin, non plus exclusivement par les sens, mais par l'âme dont il entend, au milieu de ses plaisirs, la plainte indignée.
  
La preuve de l'existence de l'âme

Nous pouvons vous prouver, par des manifestations tangibles, l'existence et la survivance de l'âme, mais la preuve la plus convaincante est en vous. Dites-nous, frères, si vous ne croyez pas à cette faculté supérieure qui, en de rares instants, vous fait goûter l'harmonie, la beauté de la vie, vous en fait sentir la généreuse organisation, la fécondité merveilleuse et éternelle ! Dites-nous surtout si, quand vous aimez, quand votre âme vibre sous les ondes délicieuses, s'abandonne, se fond dans l'âme aimée, dites-nous si vraiment, en cet instant, vous ne croyez pas en Dieu, si vous ne sentez pas en vous une parcelle Divine et si, seul votre corps, votre cerveau sont en jeu ? Voyez-vous, les savants pourront accumuler les preuves de l'existence spirituelle, nous pourrons, nous, vos amis invisibles, confirmer ces preuves par des phénomènes ; cela ne vous suffira pas à vous convaincre que vous avez une âme, que cette âme est fille Divine, et que de Dieu elle tient l'immortalité, si vous ne voulez vous-même rechercher au plus profond de vous les manifestations de la vie de l'âme ; et si vous niez la conscience, ce n'est que lorsque, intimement, vous serez certain qu'en vous vit un être supra-humain, que vous serez convaincus que vous avez une âme.

Certes, la science vous mènera sur le chemin de la vérité, ouvrira des horizons plus larges à votre intelligence et à votre raison, mais la méditation, la contemplation et l'étude sincère de la vie autour de vous et en vous, et surtout l'Amour vous donneront les preuves décisives, irréfutables, que la science seule ne pourra que vous faire entrevoir. Oui, méditez, regardez, mais surtout, aimez, frères chéris : c'est ainsi que vous découvrirez Dieu, que vous croirez à l'âme et à l'éternité. Et c'est ainsi que vous connaîtrez ce qu'est la vie et comment il faut vivre.
  
Le mystère de l'être humain

Dans les profondeurs de la conscience est inscrit tout le passé spirituel d'un être. Si l'homme, par une juste compréhension des lois de l'âme et surtout un recueillement intensif, une méditation profonde unie à une ardente prière, s'appliquait à découvrir les secrets de son moi intime, il serait émerveillé de la générosité Divine qui permet à l'âme le souvenir Divin. Il connaîtrait l'histoire de son âme ; il saurait par quelles étapes lumineuses ou sombres elle est passée, quelles incarnations successives elle a dû subir avant d'arriver à la Terre. Initié aux plus grands secrets, il comprendrait mieux que sa pauvre personnalité humaine est le pâle reflet de l'âme que Dieu lui confia. Il comprendrait que ses élans vers l'Idéal ne sont que les souvenirs de ses séjours dans la lumière spirituelle ; que sa Foi est la certitude de la vie Divine et l'espoir d'un avenir radieux qu'il doit conquérir par son effort inlassable. Oui, il peut retrouver cela ; il peut revivre les heures Divines de son passé spirituel, mais il faut qu'il laisse se ranimer en lui le Foyer Divin, qu'il donne liberté et vie à son âme. Cette âme alors, soudain libérée, se mettra à vibrer intensivement, retrouvant en elle les plus lointains souvenirs de son passé mystique.

Histoire de l'âme - L'humanité spirituelle

L'âme humaine ou tout harmonieux émane de l'Intelligence Divine ; a comme fin la pureté spirituelle, la puissance et la connaissance. Mais cette âme, libre de sa destinée seconde, de son évolution physique ou naturelle, choisit l'incarnation sur les plans secondaires afin de se mieux connaître, sans cesser de recevoir l'influx Divin. Cependant, elle s'emprisonne dans des voiles fluidiques épais et se ferme pour ainsi dire, la voie céleste et la Patrie des félicités. Elle eût pu, suivant la première loi, la première donnée, demeurer immatérielle, mais le désir de savoir, afin de pouvoir choisir et de progresser dans la conscience d'être, l'a attirée vers les plans inférieurs où la matière prenait déjà des formes captivantes. Le premier homme, type accompli de l'entité humaine décrétée par Dieu, n'avait pas de corps, mais liberté lui fut donnée de s'éloigner de son Berceau céleste. La décision d'épouser la chair engagea toute la chaîne d'âmes qui devait former l'humanité à travers les siècles. L'âme, douée de pouvoirs particuliers, annihile pour un temps ce pouvoir qui doit cependant reparaître quand l'humanité aura terminé le stade complet de son évolution. Donc, à n'en pas douter, il s'agit pour l'humanité d'un retour à Dieu, d'une conquête de pouvoirs Divins. Mais les brumes accumulées par l'incorporation de l'âme dans la matière obscurciront pour longtemps encore la connaissance donnée en partage à l'âme humaine, et l'entraîneront encore bien souvent dans l’abîme du mal. Longtemps encore, l'humanité paiera par la souffrance, le tribut de la déchéance charnelle ; longtemps encore l'âme humaine errera dans l'immensité des éthers, essayant de retrouver sa véritable destinée mais, plus heureux cependant que bien des créatures, l'homme conserve en lui le reflet de l'Intelligence Divine, et la sollicitude du Père est telle, que Celui-ci lui permet d'apprendre les lois Divines qui le ramèneront à Lui. Les maîtres de l'humanité, dont Christ est une synthèse parfaite, n'ont pas été autre chose que des envoyés Divins, des fils de Dieu demeurés dans la voie et qui viennent enseigner la loi à leurs frères. L'homme, plus malheureux parce que doué de plus grande intelligence, peut espérer trouver la félicité. Mais que d'étapes douloureuses, que de luttes contre l'ennemi de la lumière : la matière ! Que de victoires à gagner sur elle avant que l'âme humaine retrouve sa resplendissante auréole au séjour des Esprits évolués !

  
Aperçu de la vie humaine

Il n'est guère possible de donner à votre intelligence de terriens une image exacte et complète des plans de vie dans l'Univers ; nous ne pouvons que vous faire entrevoir une partie du grand cycle de vie qui en vous approche le plus, sans même vous parler des plans de vie similaires, mais différents, de celui que vous pouvez connaître. Le plan humain est environ le quatrième ; il est, au-dessus de lui, des manifestations multiples et variées de la vie. Nous voyons un monde considérable de planètes à peu près inertes aux sens ordinaires et qui recèlent la vie sous des formes rudimentaires. Le minéral est l'expression de cette forme de vie sur votre plan terrien où sont réunis les différents spécimens des êtres des cycles inférieurs appartenant aux types qui doivent suivre l'humanité dans son évolution. Le plan terrestre humain est un plan moyen de la vie où les êtres arrivés à un certain degré de conscience et de liberté ont la faculté d'étudier la vie. Cependant, votre humanité à vous est faite d'un mélange d'êtres venant des plans inférieurs et des plans supérieurs à elle ; l'humanité, ou plutôt, la chair voilant l'âme humaine est la conséquence de l'union de la forme inconsciente et de l'intelligence fécondante.
Le type homme arrivé à l'évolution complète ne demeure pas dans les régions inférieures. Et l'âme ou flamme Divine qui l'anime n'épouse la matière que pour se maintenir en équilibre sur le plan où elle doit évoluer. Cependant, en l'homme subsiste le souvenir de la vie libre de l'âme et en lui vit l'espoir de retrouver cette vie. Mais, aussitôt que naît la conscience chez un être, naît aussi la liberté ; liberté entraînant la responsabilité qui se traduit, en fait, par bien ou mal, et en sanctions par souffrance et bonheur.

Tous les maux dont souffre l'humanité sont la résultante directe ou indirecte des méconnaissances ou des violations de la loi de vie, qu'en tout pouvoir, l'homme a la liberté de suivre ou de violer. L'être qui s'entête dans le mal demeure forcément dans les plans inférieurs, par conséquent imparfaits et incapables de lui donner le bonheur.
Voilà pourquoi l'homme connaît la souffrance ; pourquoi ce n'est que par la douleur qu'il retrouvera sa véritable voie. Il n'est pas sur Terre dans son véritable plan, car la vie en lui est trop consciente et trop désireuse d'Harmonie pour se complaire dans un monde où la matière domine. Quand l'humanité terrestre aura suffisamment expié pour comprendre, elle montera à son plan de création, mais pour cela, l'âme doit passer par une série de vies successives planétaires. Au-dessus de votre Terre s'échelonnent une quantité de planètes où la vie peu à peu se dégage de la matière, où l'esprit reconquiert toute sa liberté et toutes ses puissances. Arrivée à la liberté durable : récompense de ses efforts, de ses sacrifices, l'âme reste alors dans les plans supérieurs où elle commence à comprendre les plus grandes lois Divines : Harmonie et Amour, et où, s'efforçant de se mettre en accord avec ces lois, elle arrive vite à une connaissance supérieure de la vie. Plus cette âme s'épure, non seulement par l'effort personnel, mais encore par sa collaboration à la grande oeuvre universelle, plus elle monte. Elle arrive dans un plan où la pureté et l'Amour sont les seules manières de vie. Cette âme épurée ne connaît plus les lois de pesanteur qui l'attiraient aux centres  inférieurs ; elle est arrivée à un degré de subtilité et d'épuration qui lui permet de n'être, dans le grand Foyer de Vie, qu'une parcelle lumineuse et ardente. Le plan christique, qui suit le plan Angélique, est en quelque sorte l'antichambre du plan Divin ; et seuls peuvent y être admis les Esprits vraiment supérieurs ou nés de Dieu qui sont restés dans la voie Divine ; qui ont connu et accompli en action, la Loi ! Ces âmes, alors sont marquées d'un sceau spécial, et ce sont elles que Dieu envoie comme annonciateurs et prophètes sur les planètes inférieures, afin d'apprendre la loi Divine aux êtres vivants sur ces planètes. Les âmes du plan Christique n'appartiennent plus au type qui doit remonter à Dieu par la série des humanités, mais ont accompli leur ascension ; cependant, il est permis à tous d'espérer cette ascension, puisque Dieu a enseigné la loi à tous. Mais il est des conditions spéciales de vie pour ces âmes, et que ne réalisent, hélas, qu'après d'interminables évolutions, la majorité des esprits humains ! L'âme Christique est le type le plus pur de ces êtres car il est demeuré dans la connaissance de l'Amour Divin ; l'Esprit christique est, en somme, le rayonnement Divin resté dans la voie
Divine ! Et voilà pourquoi Christ a pu dire qu'il est la voie, puisque Christ, dont Jésus est une incarnation terrestre, a accompli la loi dans son entier, et l'a enseignée à tous les cycles qu'il dut traverser avant d'accomplir son apostolat terrestre.

Cependant, nous le répétons : la vie Divine ne peut s'exprimer en langage humain. Elle ne peut se traduire que par Harmonie, diversité, ascension mais, pour pouvoir vous donner une vue d'ensemble sur la création, il nous faudrait pouvoir vous entraîner dans le sillage lumineux du Christ, vers le Plan suprême de vie, le Foyer où la vie rayonne éternellement et intensivement à travers tous les plans.

Mais, frères aimés, nous voudrions surtout, par cet aperçu, vous donner l'avant-goût des suprêmes félicités qui attendent les âmes évoluées. Nous voudrions pouvoir vous faire comprendre que la vie dans les régions supérieures ne se traduit que par Harmonie, Amour, Bonheur. Nous voudrions surtout éveiller en vous cette âme : foyer Divin qui contient en germe la connaissance de la grande Loi ; et nous voudrions, en soulevant un coin du voile mystérieux, vous donner un aperçu de la véritable vie. Enfants de Dieu, quand donc votre Amour vous poussera-t-il à retourner à ce Père ; quand donc comprendrez-vous assez ce que peut être la vie dans son essence pour aspirer de toutes les fibres de votre être à réaliser cette vie en votre esprit ? Et quand donc, alors, vous mettant en accord avec la grande loi vitale, suivrez-vous le Christ dans l'Amour et le sacrifice ? Car tout est là pour vous, mes frères. Vous ne vivrez que par Christ, car lui a réalisé dans sa perfection le type de l'humanité reconquise, accomplie et redevenue fille du Ciel !

  
Histoire de l'homme - La destinée humaine - La fin de l'homme

Dieu, ne voulant pas la perte d'une seule créature, laisse la souffrance réapprendre aux hommes la grande loi de vie inscrite au fond de chaque être. Et l'homme remonte peu à peu au berceau céleste ; l'homme reconquiert peu à peu la liberté de l'âme et la lumière première. Certes, il va à pas lents sur la grande voie libératrice, et l'ascension sera longue.
Le sentier qui le ramènera à son séjour véritable est bordé de ronces. Il le gravit péniblement, piétinant parfois sur place, meurtrissant ses orteils aux pierres, usant le roc avec ses larmes, comblant les ornières à la sueur de son front ; et ce n'est que pas à pas, avec bien des reculs et des défaillances qu'il monte vers le séjour heureux.

Voilà pourquoi, l'homme, dans les instants trop rares où il s'élève au-dessus de la matérialité, dans ses moments d'enthousiasme et de Foi, se sent exilé sur ce sol de misère ; pourquoi il souffre de son entrave charnelle ; pourquoi il aspire toujours, sans la trouver ici-bas, à la félicité éternelle ; pourquoi il a, malgré la servitude des sens, soif d'absolu, de beauté infinie ; et pourquoi la loi de progrès est la loi vitale de l'homme. Pourquoi il se sent à la fois si grand et si misérable ; pourquoi il aspire toujours à monter... Et pourquoi il a, autour de lui, en lui, le mal, la douleur ; pourquoi ses jours sont tissés de peines, ses nuits mouillées de larmes ; et pourquoi aussi, la mort est une délivrance : la fin d'une étape douloureuse. Pourquoi, enfin, la Terre n'est qu'un séjour passager : séjour de tristesse, de luttes, de ténèbres, d'amertumes. Pourquoi, enfin, la Terre est pour lui un sol d'expiation. Mais voilà pourquoi aussi, l'âme contient tant d'idéal ; pourquoi elle plane au-dessus des pauvres mesquineries de la chair ; pourquoi elle parviendra quand même à dompter la matière ; et pourquoi, si la Terre est un sol d'expiation, elle est aussi une planète d'espérances Divines. Et c'est pourquoi, depuis des siècles, l'humanité cherche la voie, le chemin véritable de la destinée, la voie qui doit la ramener à Dieu. Hélas ! trop faible pour y revenir seule, il faut qu'on l'aide. Car, pauvre oisillon du nid céleste, elle ne peut y remonter par sa propre force, et c'est pourquoi Christ est venu sur Terre enseigner à l'humanité la Divine loi de l'Amour et du sacrifice : loi de rachat, de sacrifice, mais de bonheur.

L'homme, par sa nature double, (corps charnel - corps spirituel) semble un être intermédiaire supérieur à une multitude d'êtres, mais inférieur, tout au moins dans son existence terrestre, à une multitude d'autres.

De par la loi Divine de l'évolution progressive, de l'ascension qui ramène toute vie à Dieu : Principe de toute vie, l'homme tend, par ses aspirations, à remonter à son Créateur, et c'est ce qui explique qu'il souffre de l'abaissement de son état terrestre. Il sent qu'il ne peut trouver de réel bonheur sur le sol où il vit. Attiré par l'aimant céleste, il a en lui la notion confuse qu'il doit connaître des délices que ne lui donne jamais sa vie charnelle. Il sent enfin que la terre n'est pas sa véritable et suprême demeure ; son âme, parcelle Divine, souffre de sa prison de chair et aspire à remonter à son vrai séjour, à recouvrer son état Divin.

Et l'homme plié sous le joug de l'ignorance : une des causes de son état actuel, ne peut gravir que pas à pas le chemin qui conduit à la connaissance des lois de vie et de la destinée. Plus que tout autre créature il naît faible et dénué.

Le premier oiseau dût sans doute savoir faire son nid aussi complet qu'il le bâtit aujourd'hui ! La première fleur eût l'éclat de ses soeurs d'aujourd'hui ! Seul l'homme a dû peiner, lutter, souffrir pour parvenir à se nourrir, s'abriter, se vêtir avec confort et décence. L'oiseau connaît d'instinct les régions hospitalières et leurs  ressources ; l'abeille, à son premier vol, reconnaît la fleur nourricière et succulente.

L'homme a dû, pendant des siècles chercher, étudier, observer pour découvrir quelques-unes des grandes lignes directrices du monde physique. Ce n'est qu'en léguant, accumulant son travail, ses efforts acharnés, de générations en générations, qu'il est arrivé à entrouvrir les portes de la science sur les grands mystères Divins de la création ; à bégayer les grandes lois universelles. Son progrès moral le plus sérieux, le plus précieux et le plus difficile est encore plus lent que son progrès matériel. Encore, s'il était livré aux seules ressources humaines, réduit aux seules acquisitions de son existence terrestre, il irait encore bien plus lentement.
Mais, dans son immense bonté, Dieu envoie des messagers pour éclairer sa route, lui faciliter la voie. Ce sont des Esprits évolués ayant payé la dette expiatrice et qui se sont perfectionnés et éclairés. Ils se dévouent à leurs frères plus malheureux et reviennent, sous l'enveloppe charnelle, remplir une mission céleste : ce sont les grands génies, les grands philosophes et surtout, les apôtres qui, par leurs efforts, au prix même de leur vie, apportent aux hommes un peu de lumière d'En Haut.

  
Origine double de l'homme


La matière évolue sous le courant vital qui anime tout ce qui est. De Dieu, comme d'un Foyer de Vie, émane sans cesse le fluide de vie ; fluide passant en courant ininterrompu à travers la création. Sous ce courant, la substance prend forme, évolue, progresse d’après les forces directrices que la pensée Divine a décrétées. Ainsi se propage, se transforme la vie. Mais cette vie aspire toujours à revenir à Lui ; autour d'elle, en elle, elle puise la substance vivifiante qui l'intensifie. Et Dieu est si généreux qu'il ne veut pas seulement que la créature vive, mais qu'elle connaisse cette vie. Quand les formes ont assez évolué sous l'influx Divin, quand elles ont puisé assez de substance Divine pour se connaître, Dieu alors, donne à cette forme la conscience ; elle devient un être par elle-même. C'est à ce moment que se fait l'incarnation d'un esprit dans cette forme. Cet esprit provient d'un cycle de vie supérieure à la forme qu'il épouse, afin de féconder cette forme et de la faire progresser davantage.

L'homme est l'union d'une forme évoluée avec l'esprit ou rayon d'Intelligence Divine qui a connu la vie libre de l'espace, mais qui veut, ayant conscience de sa vie, la faire servir à l'oeuvre universelle. L'humanité spirituelle a déjà parcouru les cycles de vie inférieure et a déjà connu la vie inconsciente puis consciente : bonté, générosité Divines ! Dieu crée et veut que ce qu'il a créé, après avoir passé par les étapes de la vie, devienne conscient, à son image, et producteur de vie.

Suivez le rayonnement de Dieu ; il passe à travers la substance Divine : courant vital traversant l'Univers pour remonter à Dieu. Il intensifie la vie. Arrivé aux cycles inférieurs, il prend forme et veut se connaître. À travers les cycles inférieurs, il fait déjà une évolution inconsciente. Puis, quand la vie est assez intense pour se connaître et servir sciemment à l’oeuvre Divine, un être des cycles supérieurs ou esprit l'évertue, la féconde. Ainsi, dans un mariage de l'esprit et de la matière naît une vie nouvelle ; vie consciente qui, par ses moyens, retrouvera la voie Divine. En somme, le minéral, le végétal sont formés de substance Divine animée par le grand courant vital continu Divin. Puis, quand, sous la poussée de ce courant, cette substance, aspirant dans son ambiance les principes de la vie, a intensifié cette vie en elle et développé, perfectionné ses formes, un esprit : émanation de la pensée Divine, rayon direct de l'Intelligence Suprême, vient féconder cette substance et lui donner la connaissance de la vie. À travers une série d'incarnations, l'être nouveau remonte à la Source Divine.
Ainsi, les rayons purs émanés de Dieu, en passant à travers tous les cycles, font de la vie, créent à tous les degrés et arrivent aux cycles inférieurs en atomes imperceptibles de substance de vie qui, sous le grand courant vital, s'intensifient, progressent, aspirent dans l'ambiance des principes d'une vie toujours plus grande.

Ainsi se vérifie, s'accomplit toujours et partout la grande loi du don ; la grande loi du sacrifice qui veut que le grand donne au plus petit afin que le plus petit monte toujours : Synthèse de l'acte Divin lui-même qui fait de Dieu, non seulement un Créateur et un maître, mais un Père !
La souffrance de l'âme est dans son asservissement à la matière. L'homme s'est condamné lui-même à une existence expiatrice. L'âme humaine, telle que Dieu la veut, c'est-à-dire complète, évoluée, doit posséder sur la matière les pouvoirs Divins. Et la Terre n'est pas le vrai domaine de l'esprit humain. Voilà pourquoi la souffrance, qui n'est qu'accident chez l'animal et qui existe à peine chez la plante est, pour ainsi dire, à l'état de nécessité chez l'homme. L'homme, d'ailleurs, s'il veut s'analyser, retrouve en lui un mélange de grand et de bas dans ses aspirations presque Divines et ses chutes sensuelles.

Quand l'âme évoluée épouse la chair, c'est toujours pour une déchéance et une souffrance, une infériorité d'état. Et la Terre est une planète expiatoire pour l'humanité parce que justement, elle force l'homme à cette déchéance et cette souffrance. Mais Dieu est bon et ne veut pas que ce qu'il créa libre, heureux, puissant, puisse demeurer dans les sphères inférieures.
De là cette nécessité impérieuse du progrès libre qu'on ne trouve vraiment que chez l'homme. Car, si la plante, l'animal possèdent à l'état primitif les éléments de leur plénitude de vie et de leur bonheur intégral, seul l'homme vient dans la vie sans rien savoir, sans rien pouvoir, ni même se nourrir ni même se vêtir. Il est bien, dans ce sens, un être déchu et moins partagé que le reste des créatures. Mais, l'âme vit consciente en lui et douée, à l'origine, de pouvoir merveilleux. Cependant, la loi Divine inscrite en elle ayant été voilée par l'accumulation du mal commis, il fallait qu'un esprit évolué vint la lui réapprendre ; qu'un modèle lui fût donné : modèle vivant et exprimant l'état réel et Divin que doit acquérir l'esprit humain. Ce modèle, c'est Christ ou l'homme complet, développé, Divinisé, possédant à la fois et la science et le pouvoir de vie dévolue aux créatures supérieures vivant de la seule vie spirituelle : de la vie Divine que le Créateur a prévu pour l'âme humaine.

L'état humain est un recommencement pour l'âme. L'esprit humain déjà évolué ne doit plus, pour arriver à l'état parfait, revenir sur la planète Terre. Et beaucoup d'âmes humaines évoluées, demeurées dans la loi Divine, ne connaîtront plus les souffrances de la chair. Mais, beaucoup aussi de ces âmes ayant eu une évolution première sont retombées dans la matérialité et ont, par ignorance ou faiblesse, épousé les formes inférieures ou animales. Ces âmes viennent alors en expiation sur la Terre : planète qui, à son origine, ne devait être que celle du minéral, du végétal, de l'animal, mais dont l'âme humaine a fait son séjour ; non sans souffrance, puisqu'elle n'y revient que parce qu'elle a violé ou méconnu la loi Divine.
Aussi, l'humanité dans son ensemble est-elle la réunion d'âmes à peine évoluées revenues en expiation, et d'âmes qui commencent leur évolution ; ce qui explique très bien et la diversité des valeurs spirituelles humaines, et aussi ce mélange presque effrayant de spiritualisme et de matérialisme chez l'homme. Mais, sur la Terre comme sur toute autre planète, viennent en mission, pour initier et faire évoluer les êtres inférieurs, des âmes évoluées des plans supérieurs qui ont pu ne jamais connaître la souffrance de la déchéance charnelle ; cette première déchéance ou matérialisation : cause de toute souffrance humaine qui exige, comme une nécessité inéluctable de la loi Divine d'ascension, une évolution seconde, par une suite de vies et de réincarnations planétaires.

  
Évolution de l'âme humaine - Intelligence et instinct

Tout le secret de la destinée humaine est dans la dualité latente de l'esprit et de la chair ; dualité devenue rivalité sous le coup de fouet de l'intelligence qui coordonne et déduit.
De pur qu'il était à l'état premier, l'esprit s'est involué, mais a dû alors voiler son éclat premier sous la forme plus matérielle, plus concrète de l'intelligence. L'instinct, le sens de vie physique est devenu conscient, et cette conscience, cause de souffrance. C'est l'intelligence, faculté de second ordre, qui a appris à l'homme le bien et le mal, en lui montrant qu'il était une voie de vie ; voie Divine dont l'homme était dévié, mais où il pouvait revenir.
L'intelligence, faculté humaine, s'exprime par le cerveau ; l'instinct, lui, est à l'état de fluide dans tout organisme. L'intelligence fait l'unité entre les instincts, les explique, les comprend par la conscience ou raison Divine, parce qu'elle participe de l'un et de l'autre.
L'ascension ou progrès continu de l'humanité à travers la chaîne d'existences n'est que le retour de l'esprit à son état premier ; état libre, heureux, soumis à la loi Divine et ne connaissant pas les déchéances de la matière. C'est de cette vie que revit l'être humain quand il revit par l'âme, dans l'extase, l'initiation directe ! Et l'intelligence : faculté de coordination et de déduction, est le lien humain entre ce qui est esprit et ce qui est matière.

  
L'histoire de l'âme - La raison et la fin de l'âme humaine

La cause de toute existence étant Dieu, toute vie aspire à Lui, toute parcelle de sa grande Âme retournera à Lui. Chaque étincelle déviée a son destin. Le but est le même pour tous les êtres, mais le chemin qui y mène est différent. Parce que la vie est infiniment variée dans ses formes, les êtres sont infiniment différents ; tous, cependant, concourent à assurer la vie générale. Comme dans une société bien organisée, chacun a son rôle et doit le remplir s'il veut participer à la grande oeuvre universelle, pour réaliser en soi toute la plénitude de vie. Les lois Divines, toute sagesse, ont échelonné les efforts de toute créature. Pour remonter à Dieu, l'ascension est pénible, douloureuse même, mais le secours Divin ne manque jamais. Il prend mille aspects, mille moyens pour aider la parcelle du Grand Tout à regagner son foyer. Dès que l'être acquiert la connaissance de soi, la conscience de la vie, les lois Divines lui laissent le soin de rechercher les meilleurs sentiers qui le mèneront à la route Divine. Ces sentiers sont innombrables ; l'être humain, à chaque transformation vitale, en choisit un nouveau : celui qui semble le rapprocher davantage de la voie lumineuse. Souvent attiré par des sentiers rencontrés dans sa marche éternelle, il change bien des fois d'itinéraire mais, toujours ramené par les lois Divines vers la route idéale, il s'engage enfin sur celle de sa vraie destinée ! Mais combien de fois succombe-t-il sous la fatigue ? Combien de fois se meurtrit-il aux épines du bord ? Combien de fois s'assoit-il, las et désespéré, sur les rives ? Cependant, voyageur infatigable poussé par le vent du progrès, il se relève, se remet en route avec un nouvel espoir, de nouvelles forces, un nouveau bagage. Il a médité durant sa halte : il a entrevu un nouvel horizon et repart plus vaillant, oubliant les dernières fatigues. Puis, de nouveau il succombe ; la route lui semble trop longue, le sol trop dur, la nuit trop sombre ; et quand la désespérance a empli son être, quand il semble qu'il va sombrer, s'abattre là, à jamais, l'étoile de la délivrance brille à nouveau dans le ciel assombri ; il lève avec joie les yeux sur ce phare Divin, il reprend son bagage, comprend mieux son destin et, une fois encore, retrouve la voie. Ainsi, mille et mille fois, sur chaque planète, en passant par mille états, l'être va vers le but Divin ; parfois il avance avec peine, il veut retourner en arrière ; des regrets le prennent de ce qu'il a laissé derrière lui, mais la loi lui crie toujours : « avance ! », le destin : « monte ! », et il avance toujours, et il monte encore. S'il se trompe de sentier, il ne revient jamais en arrière ; il en prend un meilleur à un autre tournant ; il ne peut pas descendre, car devant lui l'attire la lumière libératrice du port, et derrière lui le destin le pousse, l'avenir l'appelle, et le passé le suit. C'est à lui de bien choisir le chemin, afin d'alléger les fardeaux du passé, afin de réparer les fautes, les erreurs pour aller toujours à plus de lumière, à plus de beauté, afin de se rapprocher de la grande voie Divine, de la route céleste.

Mais, si les lois Divines sont sages et justes, elles sont aussi compatissantes. Quand le pauvre pèlerin ne se reconnaît plus, quand, dans son ciel obscurci ne brille plus l'étoile salvatrice, il trouve sur son chemin même des guides ; les obstacles lui sont annoncés, les tournants indiqués ; on l'aide à gravir les pentes, on lui montre mieux la vraie route. Quelques voyageurs l'attendent pour le soutenir, l'entraîner. Ainsi va l'âme à travers les mille sentiers de la vie planétaire et universelle : toujours en avant, montant toujours vers la fin de sa destinée qui s'appelle Dieu !

Et l'humanité, la voyageuse infatigable poursuit sa route dans  l'éternité ; l'homme, pèlerin immortel, chemine sur la voie de sa  destinée ; à chaque étape, à chaque tournant il jette un regard sur ce qui fut mais, toujours poussé en avant par la grande loi, conduit vers le but suprême par l'ange progrès, il reporte les yeux vers ce qui s'appelle avenir et, le coeur plus joyeux, l'âme plus légère, il reprend son menu bagage et repart avec courage.
  
L'humanité terrestre

Il y a sur la Terre, sous les formes humaines, des âmes d'évolution différente : les évolués ou esprits sortis des phases inférieures de la vie, mais revenus en expiation ou mission ; et les autres pour qui la vie spirituelle commence, qui sortent de la vie animale et dont l'âme se façonne peu à peu.

Les évolués ont en eux des pouvoirs occultes à l'état latent. Ils ont fait partie du premier cycle de l'évolution humaine et ont gravi déjà, dans une première ascension, tous les degrés de l’être. Seulement, arrivés aux sphères supérieures, ayant toute liberté dans le temps et l'espace, ils ont choisi les planètes inférieures comme moyen de travail et point de départ d'une seconde évolution. D'autres âmes, d'un cycle non terrestre, se sont incarnées ici-bas, pour refaire dans l'humanité de nouvelles études. D'autres, suivant le premier plan, poursuivent la marche ascendante, empruntant aux premiers et la science et la puissance de vie. On pourrait retrouver en ces individus le sceau de la première évolution dans les souvenirs, les affinités qui les rattachent à l'onde ou l'air. Deux courants animent l'âme humaine et en assurent l'évolution spirituelle, celui qui monte, qui vient de l'âme en marche vers Dieu, et l'autre qui vient de Dieu, et qui se transmet par les esprits évolués connaissant les lois Divines. Ces deux courants marquent nettement leur empreinte en l'homme : mélange saisissant de ce qui est Divin et de ce qui est animal.

L'âme évoluée, qui revient sur Terre en mission, sent nettement que l'homme est un exilé sur la planète Terre, et que la chair est un fardeau. N'est-il pas supérieur de très loin en intelligence, en raison à l'animal et par la conscience et le désir du mieux qui font la valeur de sa vie ! Le plus mal partagé au point de vue matériel, (ne vient-il pas au monde nu, sans défense ?) l'homme, est le mieux doué au point de vue spirituel. L'intelligence, d'ailleurs, est le lien de transition entre l'état inférieur de l'âme ou instinct ou sens de vie charnelle, et l'intuition : sens mystique et Divin. L'intelligence ne s'est formée que d'un mélange fluidique émané de l'instinct et de l'intuition (sens supérieur et intime de l'esprit). On peut donc dire que l’âme humaine reçoit la perception de la vie sous deux formes élémentaires : par l'instinct ou sens de la vie, de la matière ; et l'intuition, ou sens de la vie spirituelle. L'intelligence tient le milieu, coordonnant et expliquant les perceptions de l'un et de l'autre.

Voici pourquoi l'homme souffre tant et dans son âme et dans sa chair, et qu'il connaît les affres du doute et de l'ignorance. Dévié de la voie Divine tracée à l'esprit humain, il s'est amoindri, s'assujettissant trop souvent à la chair, vivant de la vie inférieure animale, laissant s'étioler en soi la vie Divine de l'esprit. Son véritable plan de vie n'est pas la Terre, c'est-à-dire un monde matériel, mais les plans spirituels. Seuls peuvent vivre en plénitude sur Terre les âmes des animaux supérieurs réincarnés dans l'humanité. Mais celles qui ont connu la première évolution humaine souffrent de l'infériorité de leur état planétaire et n'aspirent qu'à la liberté spirituelle. La Terre est, en somme, une planète de transition entre l'animal et l'homme mais, n'est que pour l'animal le véritable et durable séjour.
La Terre est une planète inférieure à l'humanité type, en ce sens qu'évoluée suivant l'harmonie Divine, elle ne devrait pas revenir dans les plans inférieurs de vie où demeurent voilées les puissances Divines.

  
L'incarnation des évolués

Plus la forme évolue, plus la conscience s'affine, plus l'être vit par l'esprit, jusqu'à ce qu'il soit parvenu à se passer des vêtements éphémères de la chair et des tissus fluidiques épais. Mais de développement, cette spiritualisation peut causer une souffrance quand l'esprit venant en mission dans un plan inférieur est contraint de s'allier de nouveau à la chair ; cependant, la loi Divine de l'assimilation est ainsi faite qu'elle permet à l'esprit, au moins pour le temps de son incarnation, de vivre avec moins d'intensité, de régler les vibrations sur les possibilités du plan où il vit, car ce qui importe, ce n'est pas tant la vie individuelle et égoïste, mais l'utilité de cette vie dans l’oeuvre générale.

D'ailleurs, l'esprit qui a déjà connu la vie libre en possède les pouvoirs, les secrets, et peut modifier, au moins en partie, la vie en lui et autour de lui. L'incarnation ne lui enlève pas à jamais ses acquis et son pouvoir vital précédent, et ils les retrouvent dès qu’il reprend son état de liberté.

C'est une question même de volonté personnelle, et le sacrifice consenti l'est librement. Ainsi pouvez-vous comprendre qu'il est parmi vous des évolués qui, cependant, vivent comme tous, ce qui ne détruit pas, en leur esprit, la faculté primordiale qui n'est que voilée momentanément. Cependant, ces évolués, s'ils viennent de plans très élevés, ont subi un travail préparatoire pour les mettre en état de s'incarner. Ils ont passé par les plans immédiatement intermédiaires entre leur plan de séjour ordinaire et la Terre ; ils ont puisé dans ces plans les enveloppes fluidiques nécessaires à leur incarnation, car l'involution d'un Esprit supérieur dans la matière ne peut se faire que graduellement.

C'est ce qui vous permet de comprendre que Christ a subi plusieurs incarnations à travers les plans de vie qui précèdent le plan terrestre afin de pouvoir allier la pureté de son Esprit à l'infériorité charnelle ; et qui explique en même temps la grandeur de ses souffrances, la hauteur de son sacrifice. L'humanité terrestre comprend toute une graduation dans l'évolution spirituelle.
Chaque âme y représente un être particulier doué de faculté dont le développement a suivi une loi inéluctable : celle de la causalité, et une influence directrice : celle de la conscience et de la volonté. Dès que l'être est conscient, devenu libre d'avancer ou de retarder son évolution, il marque son âme du sceau de sa personnalité. Et, à travers la série de ses incarnations se retrouvent les grandes lois primordiales directrices qu'il s'est lui-même tracées. II est difficile de retrouver, sous les enveloppes de l’âme, les acquis, les influences tour à tour bonnes ou déprimantes, la première volonté. Cependant, elle éclate dans toutes les manifestations de vie personnelle. Vous l'appelez caractère. Et vous pourriez, en vous y appliquant, parvenir à classer les individus suivant les types de caractères qui furent déterminés sous l'influence d'un nombre considérable de causes invisibles parmi lesquelles l'influence du magnétisme planétaire est un facteur puissant. Car, encore une fois, tout se tient, le visible et l'invisible, et la vie sous quelque forme que ce soit n'est jamais isolée ou inefficace. Soumis aux lois Divines invariables de l'ascension, de la causalité, comme à celles de l'affinité, l'individu garde cependant tout pouvoir de modifier les directions secondaires de son évolution.
  
Les préludes de l'incarnation humaine

La réincarnation d'un esprit dans un corps humain est un travail plus complexe que vous ne pensez. Il demande une longue préparation, une recherche appliquée et surtout, une collaboration, consciente ou non, de la famille ou se produira la réincarnation. Souvent des âmes veulent se réincarner ; après de patientes recherches, et attirées par une affinité, souvent inexplicable pour elles, elles ont choisi le foyer qui leur donnera asile. Mais au dernier moment, des forces imprévues et contraires détournent l'âme du chemin choisi, quand elles ne la forcent pas, parfois, à une réincarnation tout à fait contraire à son choix. Dans ces forces entrent en cause les acquis du passé mais aussi, telle aide, sur laquelle l'âme ignore pouvoir compter, lui arrive au moment propice pour la diriger, la guider, l'aider. Alors, elle doit compter avec la multitude de forces physiques, d'agents matériels qui, en nombre considérable, président à une conception et une naissance. Enfin, l'âme ne prend tout à fait possession de la chair, et définitivement, qu'à une époque proche de la naissance, si bien qu'elle demeure libre, ou à peu près, jusqu'à son arrivée charnelle ; qu'elle peut même, pendant la gestation, changer de décision. Dans ce cas, rare il est vrai, elle fait appel, pour demeurer en accord avec la loi Divine, à une âme du même plan qu'elle, désirant ou devant se réincarner. Très souvent la réincarnation est imposée par le passé mauvais.
L'âme coupable sait qu'elle va souffrir, mais la justice lancinante du remord est telle, et les reproches de ses victimes sont si véhéments, qu'elle préfère la chair expiatrice et la torture d'un corps imparfait à la vie tourmentée, insupportable qu'elle mène à l'état désincarnée ; elle ne saurait disparaître dans un incompréhensible néant ; elle existait de toute éternité et vivra à jamais. Actuellement, il est à peu près impossible à percevoir pour vos sens grossiers, ce que ces derniers saisissent, la réalité en laquelle ils croient : ce sont les apparences de la matière. La vie qui l'anime, les principes éthérés qui vibrent en elle, les sens de l'actuelle humanité les saisissent à peine. Et pourtant, l'élite des êtres : ceux de vos frères ayant déjà fait leurs premiers pas dans le sentier parfois douloureux qui conduit aux cimes de lumière et de connaissance, savent que cette vie (dont ils n'ont plus seulement l’intuition mais la perception) ne saurait s'éteindre, mais au contraire, évoluer en progressant toujours pour revenir à la Source première de pureté.

Telle est la loi universelle : la mort n'est qu'une illusion ; l'apparence de mort n'est qu'une étape franchie sur la route du progrès. L'âme des primitifs, des peuplades encore sauvages est rudimentaire et enfantine. Nous voyons éclore lentement celle des hommes de la préhistoire ; elle se développe avec les grands progrès des races : abolition de l'esclavage, épanouissement de l'idée de solidarité, abolition future des guerres.

Comme chaque étape de l'évolution humaine, les étapes de l'évolution des parcelles de vie Divine, que sont les âmes, s'accomplissent au milieu des difficultés et des luttes : de longues attentes les retiennent, mêlées d'alternatives diverses au seuil de la désincarnation : celles-là, vous pouvez les constater. Les phases inverses se déroulent quand une âme s'apprête à revenir animer un corps et continuer l'évolution commencée depuis des milliers et des milliers de siècles : difficultés, espérances, désirs, renoncements alternent, et de leur choc résulte l'accomplissement de l'inévitable destinée.

Enfin, l'âme, prête pour la réincarnation future, groupe autour d'elle des amis et des aides, et souvent, par application de la grande loi d'affinité, les amis, les aides sont des aïeux de la famille où elle va entrer. Ainsi, parfois une naissance a lieu parmi une assistance spirituelle nombreuse dont les membres sont les ascendants de la famille. Mais il faut aussi compter avec les forces adverses ; les ennemis du progrès et du mieux viennent en foule, essayant de contrecarrer, d'entraver la réincarnation. C'est à ce moment que la prière des futurs parents est d'une grande nécessité. Si, conscients, ceux-ci, de leur responsabilité et de la haute tâche qui leur incombe s'appliquent à élever leur mentalité et à acquérir l'appui des bonnes forces, non seulement ils attirent une âme, mais facilitent son arrivée en écartant de sa route tous les obstacles ; ils lui éclairent la voie. De leurs esprits à l'âme désirée se forme un courant fluidique intense, et dans leur sommeil, ils peuvent préparer l'âme qui les a choisis à sa vie prochaine.
Parfois même, si les futurs parents sont des évolués, ils choisissent eux-mêmes, ou du moins, attirent une âme évoluée. Et il n'est pas rare de voir un Esprit supérieur s'incarner parmi des initiés pour accomplir une mission humanitaire. Mieux, l'âme délègue à l'avance les éléments futurs de sa réincarnation, et les mères des grands initiés ont toujours été des âmes de plans évolués. Il ne pouvait en être autrement.

La grande harmonie qui préside à toute la vie demande une affinité spirituelle très développée dans les cas de réincarnation d'Esprits supérieurs. Et le futur novateur ne pourrait ni vivre ni se développer spirituellement si les premiers éléments ne lui étaient fournis à sa réincarnation.
Ce qui prouve la grande part que peuvent avoir les parents dans la destinée de leurs enfants ! Si ceux-là sont élevés, et s'ils connaissent les grandes lois spirituelles, s'ils s'appliquent à les suivre, s'ingénient à épurer leur ambiance spirituelle et surtout, se préparent à l’acte de vie par la prière, ils ont à peu près la garantie certaine d'une incarnation d'évolué. Si, au contraire, ils sont nettement matérialistes, ils ont des chances de donner jour, par application de la loi d'affinité, à un esprit inférieur. Mais cette loi a des effets relatifs, en ce sens qu'ils lui faut compter avec le passé spirituel et de l'âme qui va s'incarner et de ceux qui lui donneront asile, car il est des réparations, des expiations intransigeantes, inéluctables.

En résumé, quand une âme s'incarne, il se fait, dans le monde spirituel, un travail encore plus intense que dans le monde physique. D'abord, cette âme se rapproche de ceux qui vont lui redonner une enveloppe charnelle ; elle les influence, les inspire ; elle attire et réunit tous ceux dont l'affinité, les goûts, le passé spirituel sont en ordonnance avec elle et la future famille. Enfin, elle a à lutter contre les forces adverses, surtout si elle est évoluée et vient en mission pour faire avancer une planète. Mais, toute soumise qu'elle soit à la relativité des causes et à la faillibilité des effets, elle peut, dans une large mesure, choisir réellement sa nouvelle vie.
Enfin, elle peut être puissamment guidée et aidée par les esprits de ceux à qui elle demande aide ou qui l'ont eux-mêmes appelée à eux. Aussi, mes frères, l'acte de vie doit-il être, pour ceux qui connaissent et aiment Dieu, non pas seulement un acte de besoin, de plaisir naturels soumis aux seuls caprices de la chair ou aux fantaisies de l'esprit ; il doit être préparé spirituellement et doit faire naître en vos coeurs le respect de la vie et le souci de la faire belle, plus haute, par respect pour Dieu ! Enfin, il doit vous donner la notion de votre responsabilité morale et physique, et faire vivre en vous les plus nobles aspirations, les soucis les plus altruistes en vue du bien de l'humanité et de l'élévation des âmes.

Oui, quand une réincarnation se prépare suivant les promesses et les possibilités, il s'établit entre l'âme et celle de ses futurs parents, surtout celle de la mère, un courant fluidique, un appel ; appel répété qui forme entre les deux esprits un lien puissant. L'une inspire la seconde, et celle-ci aspire davantage à connaître celle qui doit venir à elle. Et ce n'est pas seulement un caprice d'imagination que les entretiens intimes qu'ont ensemble la mère et l'enfant à naître.
D'ailleurs, plus l'ambiance spirituelle est lumineuse, c'est-à-dire plus il y a d'amour spirituel entre les parents, plus l'âme qui va s'incarner a de joie à vivre dans cette ambiance, surtout si elle est, elle-même, élevée, et qu'il n'y ait pas, pour les futurs parents, motifs à grave expiation.
L'amour spirituel, comme dans toute la vie, apporte ici aussi de la lumière, de la joie, de la vie. Et cet amour influe plus que vous ne le pensez sur l'affinité physique des époux. La pensée est une force puissante et, dans l'acte de vie, elle joue un rôle prépondérant et dans l'attraction des éléments reproducteurs et dans la qualité de l'âme qui va s'incarner.
  
La fatalité

La fatalité, telle que la conçoit l'homme, n'existe pas. Rien n'est fatal dans l'Univers, en ce sens que la liberté étant une des lois de vie, les êtres conscients peuvent changer les ordres secondaires de leur évolution. La seule loi fatale est celle de progrès et d'ascension ! La vie venant de Dieu y retourne, et ce qui est en corrélation directe avec cette loi est fatal, c'est-à-dire ne peut pas ne pas être, puisque la vie en dépend. Après chaque stade de vie, l'être choisit, suivant ses acquis et son désir de mieux, la forme et les circonstances de sa nouvelle existence ! Par lui, d'avance, est jalonnée la route à suivre. Par sa volonté, sa prière, et aussi, par application des grandes lois d'affinité et de justice, il accumule les forces nécessaires à sa prochaine évolution. Il s'entoure de protections, d'aides qui, au moment opportun, lui donneront direction et secours.

Mais, afin qu'il garde tout libre arbitre, il ne conserve, dans la chair, qu'une souvenance très vague de ce qu'il a résolu. Cependant, au moment voulu, les formes demandées, accumulées, entrent en action et provoquent normalement l'événement, le fait important : jalon posé à l'avance sur la route de la vie ! Parfois, des forces contraires, adverses peuvent entraver un instant la décision prise mais, jamais en empêcher totalement l'exécution puisque, nous le répétons, la loi Divine signifie : progrès, évolution, et tout ce qui contribue à cette évolution tient à la vie !


Naturellement, une vie terrestre est, en somme, d'une importance relative dans l'existence totale, et il peut très bien arriver que l'être trop faible ou trop ignorant dévie de la ligne tracée. Dans ce cas, c'est une existence à recommencer, pourrait-on dire, ou un projet avorté. Tout cela n'implique nullement que l'homme ne reste pas libre et, par conséquent, responsable car, à l'état spirituel il a entrevu, au moins dans son ensemble, la nécessité de sa nouvelle existence, et demeurant maître de sa liberté, il peut l'employer à son gré. Quand il dévie de la ligne tracée par lui-même, les forces accumulées par lui-même l'y ramènent ou tentent de l'y ramener.
Les protecteurs lui offrent tous moyens d'accomplir le devoir, mais il reste libre d'employer ou non ces moyens, quitte à répondre de ses manquements devant la promesse faite librement.
En général, l'esprit avancé s'efforce de choisir une destinée utile, non seulement à sa propre ascension, son bonheur à lui, mais à celui des autres. Et il demande à ses amis de l'aider dans sa tâche altruiste. Jamais ceux-ci ne l'abandonnent et, par mille moyens, au moment opportun lui envoient le secours promis. Il faut naturellement faire la part de l'imprévu ; les forces mauvaises, nous le répétons, peuvent déjouer, retarder certaines actions. C'est une lutte constante, aussi bien sur Terre que dans l'Au-delà, entre les bonnes et les mauvaises influences autour d'un être. Et cet être aide puissamment les unes et les autres à se manifester par son propre appel et sa docilité. En résumé, l'être est libre mais, cependant, soumis à sa fatalité du progrès : conséquence de la bonté Divine qui veut le bonheur de toute créature, mais bonheur acquis résultant des efforts de chacun pour réaliser, en soi, la plénitude de vie. Seulement, l'être n'étant pas seul, forcément il lui faut, dans ses décisions, faire place aux besoins de la collectivité, se plier aux exigences de la vie en société ; ce qui fait que s'il demeure libre de ses décisions, il doit compter avec un nombre incalculable de forces inconnues, amies ou ennemies, dans l’exécution de ses décisions. Et si, parfois, il semble suivre un chemin de traverse pour parvenir au but, c'est qu'on lui a barré le sentier direct. Cependant, l'être qui ne désire que le bien obtient toujours satisfaction sous une forme ou une autre, par cela même qu'il est en accord avec la loi de vie, et il est rare que, même sur les planètes inférieures, les énergies bienfaisantes d'une créature n'aient leur emploi vers le but souhaité dans la liberté et la lucidité de l'esprit.

  
Libre arbitre et déterminisme

Le déterminisme repose sur la grande loi vitale de l’évolution. Il ne peut s'appeler que progrès, et loi de cause et d'effet.

Le premier est du déterminisme Divin, la seconde du déterminisme naturel. L'être est soumis à une lutte de courants contraires, mais la loi Divine de l'ascension est une loi inviolable. Par sa volonté, il peut avancer ou retarder son ascension. Mais il ne peut aller contre la grande loi vitale évolutive et, tôt ou tard, doit la connaître et la suivre.

Voilà le seul déterminisme immuable. Chaque être sorti du sein Divin doit suivre une direction, un plan d'évolution qui lui permettra de réaliser le maximum de vie en lui et de contribuer à assurer la vie universelle. Avant de revenir à Dieu, cette vie est régie par des lois, assurée par des forces naturelles : expression de l'intelligence et de la volonté Divines ; or, la créature ne peut violer ces lois, sinon elle crée l'inharmonie, et cette inharmonie a ses sanctions naturelles dans la souffrance et le mal. Voilà la grande loi du déterminisme humain. L'être conscient, cependant, demeure libre. C'est lui-même qui se trace sa destinée en accumulant les forces qui la dirigeront. Certes, à l'état humain, il ne peut se souvenir ni des précédents de sa vie actuelle ni prévoir les conséquences exactes de celle-ci. Cependant, à l'état désincarné, il a entrevu, au moins dans son ensemble, sa vie totale. Libre des directions secondaires de son évolution, il peut aller plus ou moins vite sur le chemin infini et Divin du progrès qui mène à la perfection et au bonheur.

Dans sa vie d'incarné, il est libre de ses décisions et peut les exécuter dans la mesure des possibilités naturelles et surtout, des exigences de la vie en collectivité. Car il ne faut pas oublier que sur une planète inférieure, l'absolu ne peut exister à cause de l'imperfection des êtres qui y séjournent. Le déterminisme sur Terre est la résultante du jeu des forces visibles et invisibles réunies par l'homme ; qu'il n'ait plus souvenance de ses décisions précédentes et de ses acquis du passé, ceux-ci, cependant, prennent leur part dans la délibération.
Et le libre arbitre consiste justement dans l'ignorance du passé et de l'avenir spirituels. Ce qu'il a préparé, acquis à l'état spirituel ou dans de précédentes existences (intelligence, reconnaissance, caractère, éducation, habitudes, passions), il le retrouve sous forme de forces, mais reste libre de leur direction nouvelle.

Ainsi, chaque existence nouvelle semble à la fois un chaînon nouveau et peut-être la déterminante d'une nouvelle série d'évolutions, comme elle fut déterminée par la série d'évolutions qui l'ont précédée. En somme, libre arbitre et déterminisme peuvent se résumer ainsi : l'être vient de Dieu et doit y retourner par une série d'évolutions, d'incarnations. Une direction Divine régie par des lois et assurée par les forces vitales est inviolable. Mais l'être conscient a le choix des voies de traverse, pourvu qu'il revienne à Dieu ; à lui de s'amuser en route ou d'aller droit au but. Voilà pour son existence totale. Dans les décisions particulières, son libre arbitre est plus apparent. D'abord, par son ignorance des précédents et des forces acquises, ensuite parce qu'il ne peut prévoir les résultats lointains de son acte.
Le libre arbitre humain est renfermé, la plupart du temps, dans l'étroite limite de l'horizon terrien. L'homme n'aperçoit de sa vie que le présent et, s'il a souvenance du passé, les leçons qu'il en a tirées demeurent bien faibles. Enfin, la plupart du temps, ce qu'il peut prévoir de l'avenir s'arrête, pour la plupart des cas, aux relations directes et visibles des actes. Il oublie trop souvent la part de la pensée : force puissante et par ses effets immédiats et par l'attraction des forces spirituelles qu'elle produit.

Souvent même, ce qu'il prend pour sa libre détermination n'est que l'inspiration venue de l'Au-delà ; inspiration plus ou moins sage suivant l'élément inspirateur. Quand un homme va prendre une décision, se groupent autour de son esprit une quantité considérable de forces bonnes ou mauvaises suivant la pureté de son ambiance spirituelle. Alors, entre ces forces se livre une discussion, un combat qui se traduit par la délibération ; l'homme décide, c'est-à-dire que sa volonté personnelle acquiesce ou repousse le projet d'action.

Ainsi, dans la délibération entrent en cause et les conceptions particulières qu'il se fait du présent et de l'avenir, et les forces invisibles, enfin, la conscience ou écho Divin : reflet de la raison suprême ; rayon de la connaissance universelle, et dont la pureté, hélas ! se ternit sous les voiles amoncelés par les violations de la loi Divine.

L'action de toutes les forces se traduit par un examen des motifs mobiles, des intérêts immédiats ou futurs. Puis, la volonté décide. Quelquefois la lutte se prolonge, les motifs apparaissent sous des aspects changeants, et c'est parfois à un élément secondaire qu'est dû la direction définitive.

C'est à ce moment que la prière ou l'appel aux bonnes influences invisibles peut être efficace, en faisant pencher la balance vers le bien. Encore une fois, le libre arbitre de l'homme consiste, la plupart du temps, dans son ignorance des forces en lutte. Et ce n'est que chez les évolués et les initiés qu'il a son expression la plus complète, parce que ceux-ci connaissent en partie le jeu des forces déterminantes. Leur personnalité alors, a une part prépondérante dans le combat et sa décision. Tant que l'homme n'est pas parvenu à ce degré de puissance volontaire, il ne peut se dire vraiment libre. Il a peut-être la liberté physique, mais il n'a pas le bien précieux du libre arbitre. Il peut appliquer ses décisions, mais ne possède justement pas le moyen de se déterminer en toute connaissance de causes et hors des suggestions ennemies.
   
L'incarnation humaine

Un esprit, c'est-à-dire une parcelle de substance Divine douée d'une intelligence capable de percevoir les courants de vie en elle, choisit sa forme suivant les lois de l'affinité, et s'allie à une chair plus ou moins pure suivant ses propres qualités. La conscience naît alors dans cet être. Des lois de Divine harmonie règlent ces unions de l'esprit et de la forme. La forme évolue sous les courants vitaux qu'elle subit et sous l'influence de l'esprit qui la féconde. Ainsi, la forme humaine elle-même a évolué non seulement sous les influences du milieu, des conditions atmosphériques, sociales, mais sous les influences spirituelles des âmes qui se sont incarnées dans la forme humaine. Plus la forme est évoluée, épurée, plus elle a de chances de donner asile à une âme évoluée. Ceci, en règle générale du système total des êtres, et en exceptant les cas particuliers où des âmes d'élite, bravant les souffrances d'une vie inférieure, s'incarnent en vue d'une mission, par altruisme, ne désirant que le bonheur général ; elles font, pour un temps, le sacrifice d'une mésalliance ! Le Christ a connu, jusqu'à la plus torturante amertume, cette mésalliance ; encore, son Esprit rayonnant n'eut-il jamais pu s'allier à la forme humaine la plus parfaite, s'il n'avait accepté des incarnations graduelles sur la série des planètes supérieures qu'il dut traverser avant de parvenir à la Terre ; ce ne fut jamais sans souffrance qu'il demeure attaché à la chair. Et, pour beaucoup, la réincarnation est une expiation à cause des exigences de la chair, de ses déchéances, des causes de souffrance qu'elle entraîne ; et c'est pourquoi l'Esprit évolué aspire toujours au dégagement, souhaitant la mort, parce qu'il sait que la vie libre de l'esprit est la seule véritable et complète.
  
Conditions de l'incarnation humaine

L'âme s'incarne au moment où la sensibilité physique de l'enveloppe corporelle est assez développée pour ressentir par elle-même les vibrations d'intelligence, pour avoir conscience de sa vie particulière. C'est donc environ à l'instant où la vie de l'enfant se sépare de celle de sa mère.

Jusqu'à ce moment, seule la matière vit, soumise aux courants et aux fluctuations de la vie matérielle. C'est, suivant vos mesures humaines, vers le 5ème mois de la gestation. Mais l'âme n'est pas incarnée définitivement. Elle fait de courts stages dans le corps sans en prendre complètement possession, et ce n'est que lorsque celui-ci est complet, qu'il a une existence particulière, individuelle, et que l'esprit l'anime. L'âme, quand le corps vient au jour, s'incarne définitivement. La vie de l'enfant est alors bien nettement individuelle ; l'instinct a son libre jeu.
Dans la première enfance, l'esprit se dégage fréquemment. La vie matérielle est assurée par la vie instinctive, assujettie aux courants physiques seuls. Ce n'est que lorsque la conscience a pris jour que l'esprit vivifie complètement l'individu. L'enfant a une vie particulière et montre alors les principaux traits de son caractère, contrariés ou développés par l'éducation et le milieu. En somme, on peut dire qu'il y a involution dès le moment même où la vie corporelle et les éléments périspritaux sont développés et actifs, mais il n'y a définitivement incarnation de l'esprit que lorsque l'être humain vit de sa vie particulière, caractéristique, personnelle.
L'on peut comprendre que les suggestions, le caractère, les soins maternels peuvent avoir, au point de vue fluidique, une grande influence sur la formation de l'enveloppe de l'âme. Par leur action, elles déterminent des courants fluidiques qui ne changent certes pas la nature même de l'âme qui s'incarne, mais qui peuvent marquer leur empreinte sur le tissu périsprital. La tenue morale, les idées, la vie intérieure de la mère pendant la conception, la gestation ont donc leur importance à cause de leur influence sur la formation des éléments secondaires des tissus de l'enveloppe de l'âme. Et c'est une raison de plus de ne pas s'étonner que des enfants, nés de mêmes parents, soient très différents de caractère et de par la loi de justice qui règle l'incarnation et l'évolution de l'esprit et par l'influence des idées maternelles durant le travail préparatoire de la naissance.

  
La mort et l'après mort

La dématérialisation ou détachement de l'esprit du corps charnel s'opère  naturellement, progressivement. L'esprit rompt d'abord ses premières attaches, c'est à-dire arrête, en le ralentissant graduellement, le courant vital dont il anime l'âme. Celle-ci, alors, en s'éloignant atténue les vibrations de la substance charnelle et peu à peu la rend inerte et froide ; puis l'esprit travaille à détacher le tissus périsprital des enveloppes cérébrales qui demeurent matière et ne peuvent suivre l'esprit. Ces enveloppes sont invisibles mais sont matérielles. Ce détachement s'effectue de la même façon, en retenant, ralentissant le courant vibratoire. C'est là que commence le plus douloureux travail. Il faut que l'esprit quitte définitivement le corps devenu inerte et où ne bat plus que très faiblement la vie. II faut un long travail de désagrégation de la substance fluidique encore épaisse et opaque qui relie le périsprit au cerveau. Il y a, entre eux, une condensation de gaz et de fluides qu'il faut disperser, anéantir. Cela demande, de la part de l'esprit, un déploiement de forces neutralisantes où sont unis en action tous les pouvoirs destructeurs de l'esprit et prend, naturellement, d'autant plus de temps que l'âme était plus matérialiste et tenait davantage aux jouissances charnelles.
Enfin, il s'établit dans l'ambiance fluidique une telle lutte de courants contraires que l'esprit, un moment, ne reconnaît plus sa voie. Mais de l'aide lui vient, surtout s'il était spiritualiste, et bientôt des forces bienfaisantes venues de l'Au-delà travaillent à couper le courant qui relie encore l'esprit au cerveau. Alors, il étend peu à peu son champ d'action hors du corps ; il dénoue les derniers liens fluidiques qui le rattachent à la chair. Cela ne se fait pas sans lutte, sans souffrance ; lutte et souffrance d'autant plus grandes que l'esprit était plus attaché à la chair, car la densité de ses fluides le ramène toujours à la chair à cause de la similitude de pesanteur, si bien qu'il se sent à la fois attiré par les appels de ses frères libres de l'Au-delà, et retenu par la densité de son propre fluide : voilà l'heure la plus douloureuse ; elle comporte alors une agonie invisible, une torture inappréciable aux sens humains mais dont un médium, un esprit sensitif ressent très bien les affres. Elle se traduit, pour ce dernier, par l'oppression, l'obsession aussi, car, suivant le degré d'évolution de l'esprit qui va quitter son enveloppe charnelle, se groupent autour de lui des Esprits, plus ou moins bienfaisants ou évolués, qui l'aident à se détacher de la matière. S'il était nettement matérialiste, il s'entoure, de par la loi d'affinité, d'Esprits grossiers qui le torturent, lui insufflant des désirs de demeurer sur la Terre. C'est une lutte parfois épouvantable ! L'esprit égoïste ne trouve que le vide autour de lui, ou seulement le dédain, l'indifférence d'égoïstes comme lui. Puis, il assiste au spectacle des préparatifs de ses funérailles. S'il est évolué, peu lui importe ! il sait qu'il est en train de retourner à l'état libre et se détache complètement de ces détails matériels. Mais s'il était attaché aux biens de ce monde, il s'étonne ou de l'indifférence ou de l'égoïsme de ceux qu'il laisse ici-bas. Parfois, il les tourmente dans leur sommeil dès qu'il a enfin dénoué ses dernières attaches corporelles et qu'il commence à vivre de la vie de l'espace. Suivant son degré d'évolution, il demeure parfois très longtemps dans l'ambiance terrestre et assiste, dans les lieux familiers où il revient volontiers, à tout ce qui suit son départ. Bien souvent il a des colères, des rages impuissantes contre ceux qui ne respectent pas ses volontés, ni ses goûts, comme il a de profondes surprises à découvrir parfois des sentiments qu'on lui avait cachés. S'il est évolué, cela lui importe peu. Il n'a qu'une idée : s'élever, se dégager peu à peu des voiles fluidiques épais, terriens ; et qu'un désir : consoler, aider ceux qui l'aimaient. Le premier travail est progressif. Dès qu'il a reconnu sa nouvelle demeure, il s'applique, peu à peu, par la prière, l'appel aux bons esprits et son grand désir de s'élever, à subtiliser, éclairer son ambiance. Il y parvient facilement s'il était déjà assez spiritualisé ici-bas pour se dégager en partie. Mais cela demande, selon le degré d'évolution, des jours, des semaines, des mois, des années parfois. Il est cependant des cas très rares où des âmes ont, en quelques heures, retrouvé la voie de leur plan et délié les liens fluidiques qui les tenaient à la terre. C'est à ce moment que les prières des assistants de la famille, pourvu qu'elles soient sincères et non pas seulement des formules vides et des litanies payées, peuvent beaucoup pour le dégagement. Par la prière, l'esprit fait appel aux bonnes forces invisibles et, s'élevant au-dessus des préoccupations égoïstes ou matérielles, épure l'ambiance, attire les forces spirituelles bienfaisantes et puissantes qui chassent toutes les mauvaises forces venues là comme à une curée car, dans le monde des Esprits comme ici-bas, chacun cherche des amis ou des complices. Le départ d'une âme de la Terre est un événement souvent, anxieusement attendu, désiré par ceux qui l'aimaient et, hélas aussi ! par ceux que la haine avait meurtris. Et, c'est dès ce moment que l'âme reçoit sa récompense ou son châtiment. Si, pendant son incarnation elle n'a fait que le bien, pratiqué la charité, l'altruisme, elle retrouve, pour l'accueillir, la cohorte de ceux qu'elle a aimés, consolés, aidés et qui l'ont précédée dans l'Au-delà. L'Amour
lui est rendu au centuple, car ceux qui ont déjà vécu quelques temps dans l'Au-delà ont reconnu, mieux que sous l'enveloppe charnelle, les bienfaits de l'Amour. Pour l'âme qui commence seulement à se retrouver, c'est un précieux concours que ceux des âmes qui ont contracté envers elle une dette d'Amour. Alors, tout de suite elle se sent mieux, plus heureuse, plus libre ! Elle comprend davantage la vanité et la fragilité des biens terrestres. Aidée de ses nouvelles amies, elle dénoue facilement ses derniers liens pesants. Si elle laisse quelques amies, elle s'ingénie d'abord à les consoler, leur insuffler de l'espoir, et quand elle a enfin reconquis la maîtrise d'elle-même, revient souvent les visiter ou leur envoie des messagers d'espoir ; elle ne les abandonne jamais, les inspire, les protège, les guide sur le sentier de la vie par toutes sortes de moyens.

Alors, pour l'âme désincarnée commence la vie libre. Si elle était évoluée, elle retrouve vite en elle le souvenir de ses existences passées et entrevoit sa vie prochaine. Suivant son degré d'évolution, elle a la clairvoyance de l'avenir et la faculté de jouir de sa liberté dans l'espace. C'est une fête pour elle ; elle renaît : c'est la véritable résurrection. Beaucoup de ses soeurs du passé viennent lui souhaiter la bienvenue, et c'est dans le langage fluidique fait de vibrations, une euphorie de joies, de souvenirs communs. Mais bientôt, devant l'âme nouvellement revenue se dresse le devoir proche : il faut encourager ceux qui restent en bas, veiller sur eux, leur aplanir, suivant la justice et la pitié, les difficultés de la vie terrestre. Et cette âme alors, avant même de songer aux ivresses de l'espace, s'ingénie à adoucir la vie de ceux qu'elle a aimés sur Terre. Si elle est des plans supérieurs, pour elle un autre devoir s'impose : l'idéal humanitaire qu'elle a défendu ici-bas, sous une forme ou une autre, prend de plus hautes, de plus larges proportions. Il devient l'idéal Divin dans sa conception pure. Cette âme alors, recherche le groupe d'hommes qui lui permettra de donner à la Terre les enseignements du ciel ; souvent ce sont les siens, sa famille humaine qui devient ainsi l'objet de ses soins ; mais parfois, ses vues sont plus hautes, et elle va des uns aux autres prêcher, sans repos, la vérité. Elle n'est pas seule, d'ailleurs, dans la grande oeuvre ; on l'aide, la dirige, la conseille. Elle va où elle est le plus utile, où il lui est le plus facile d'être comprise et écoutée. Et sa vraie vie commence. Le souci du bonheur humain, la passion de la vérité la guident, l'inspirent. Elle se dépense, se donne, s'évertue à faire toujours mieux et plus. Longtemps elle travaille ainsi, avant d'avoir droit de cité dans un plan plus élevé, mais la joie de faire du bien aux humains la soutient, l'encourage, et elle n'hésite pas, si le bien de l'humanité l'exige, à redescendre dans des plans inférieurs et même à s'incarner de nouveau pour accomplir la mission altruiste. Ainsi est la loi : vivre pour les autres et travailler au triomphe de la vérité, au bonheur des créatures ! Et c'est avec joie, mieux, dans la félicité que l'âme évoluée accomplit le sacrifice altruiste, car elle sait qu'en l’accomplissant, elle demeure fidèle à Dieu et vit de la véritable vie.
Mais que vous dire des pauvres âmes qui, sur Terre, n'ont recherché que les satisfactions grossières : les plaisirs de la chair, les biens de la terre, les intérêts égoïstes?
C'est dans l'ombre et le froid qu'elles pénètrent après la mort. L'isolement est la punition de l'égoïste. D'abord, personne pour l'accueillir, la recevoir, la guider dans le nouveau domaine. Rien que l'ombre, le froid, la nuit où passent cependant des éclairs : effluves fluidiques des âmes des plans supérieurs. Alors, après bien des angoisses, l'esprit commence à entrevoir ses erreurs. Il apprend, par une douloureuse expérience, ce que valent les hommes. Ayant la faculté de voir ce qui se passe sur Terre, il perçoit nettement les indifférences, les injures même que font à sa mémoire ceux qu'il a connus. Il s'étonne d'abord, mais la pitié qui veille dans les sphères de la vie supérieure ne le laisse pas longtemps sans secours : un messager ami vient lui représenter ses fautes, lui faire comprendre son égoïsme et, à force de conseils, d'enseignements, le convaincre de se repentir, de s'améliorer. Parfois, cela dure des années. Ce sont, pendant ces années, des souffrances sans cesse renouvelées, des découvertes effarantes pour celui qui voit sur Terre mais qui ne reconnaît autour de lui que la nuit. Souvent, il se croit encore incarné, conserve des désirs et des passions charnelles ; devant l'impuissance matérielle à les réaliser se désole, souffre et s'incline enfin. C'est ainsi qu'il progresse ; à force de souffrir il pense à s'élever, à rechercher ailleurs que sur la Terre le repos, le calme. Sitôt qu'en cette âme jaillit un élan vers le bien, un désir de mieux, l'aide lui arrive. Ses soeurs la poussent en avant, lui montrent le chemin des cieux qui, parfois, est celui d'une nouvelle incarnation, d'une nouvelle épreuve, d'un nouveau lot de souffrances expiatrices et purificatrices. Et c'est la loi juste et Divine : loi de réparation et de progrès, loi de bonheur et de vie, mes frères.

Aussi, comprenez que l'après mort sera ce que vous l'aurez préparée. Si, dès maintenant vous vous spiritualisez, vous aspirez aux biens impérissables, à la vérité, au beau, à l'Amour, vous vous détacherez peu à peu des chaînes de la matière, vous vous préparerez un départ en beauté, et une arrivée dans la lumière de l'Au-delà.

  
La désincarnation

La dématérialisation ou dégagement de l'esprit est donc double. Elle comporte d'abord le ralentissement de vibrations envoyées par l'esprit à l'âme et transmises au corps et, en conséquence, la désagrégation du fluide semi-matériel qui rattache l'âme au corps. Plus tard, après le détachement complet, l'épuration progressive des tissus périspritaux, l'allégement des fluides, jusqu'à ce que l'Esprit, complètement dépouillé des enveloppes alourdissantes, soit devenu une flamme entourée d'un voile subtil et léger, vibrant avec une intensité inappréciable. C'est le retour à l'état supérieur qui comporte maints degrés et maintes évolutions, et qui mène à l'état divinement libre et heureux dans la lumière, l'Harmonie, la suprême connaissance des sphères qui touchent à Dieu.

Ce dégagement est plus ou moins long suivant le degré d'épuration de l'esprit et sa puissance de vibrations, son pouvoir de domination sur la chair. Il peut durer de nombreuses années et être soumis à de grandes souffrances dans le cas où l'esprit était matérialiste. Au contraire, il peut être rapide, heureux, devenir une échappée soudaine vers la lumière et le bonheur quand l'âme qui se désincarne est spiritualiste et altruiste, parce que spiritualisme et altruisme signifient épuration ; que l'âme épurée vit intensivement et obtient la science et le pouvoir de vie sur la matière qu'elle dirige et domine ; alors que l'âme matérialiste vibre avec peu d'intensité et demeure asservie à la matière qui l'alourdit, lui enlève de sa puissance vitale et de sa faculté de bonheur.

   II - Pouvoirs divins en l'homme

L'âme est un réservoir inépuisable de forces surhumaines, non seulement réservoir transmetteur de ses propres énergies, mais de celles de l'Au-delà. Et l'âme vainc le corps quand l'être vit par elle. Celui-ci ne connaît ni la fatigue ni les défaillances ni le désespoir. Quand on vit vraiment par l'âme, on vit de la flamme éternelle de vie. Et la Foi soutient, la Foi décuple les forces productrices du beau, du bien. L'être qui met le spirituel avant tout, qui n'aspire qu'à la lumière, la vérité, l'altruisme fournit une somme de travail extraordinaire, semble même braver les lois de l'hygiène et de la nature quand il s'agit de concourir à l'œuvre universelle du bien. C'est ce qui explique l'endurance surhumaine et l'énergie sublime de certains adeptes ou initiés des sciences Divines. Par cela qu’ils donnent l'empire de leur être à l'âme, cette âme les soutient par sa seule force. Et le corps, mode inférieur de vie, se sent vaincu devant cette intensité de vie qui le consume, l'anéantit. Est-ce à dire qu'il faille à l'ordinaire le négliger ? Non ; car, pour prétendre vaincre complètement la chair, il faut avoir acquis une puissance d'âme, une volonté, une pureté spirituelle que peu peuvent réaliser. Mais ceux-ci goûtent de tels délices qu'ils préfèrent, à leur retour forcé à la vie matérielle, souffrir dans leur corps, plutôt que de lui céder le pas sur l’âme.

Ce sont là les exemples donnés par tous les grands initiés : chefs d'écoles spiritualistes anciens ou modernes, et dont la vie terrestre est le prélude de la vie de l'Au-delà. Mystiques et énergiques, ils ont réalisé en eux et la capacité de sentir humainement possible de réaliser et la volonté poussée jusqu'à la limite humaine, puisque cette volonté vainc non seulement les faiblesses, mais les besoins de la chair, et peut donner à l'âme le pouvoir de revivre libre, dégagée du lien charnel. D'ailleurs, ces êtres vivent presque toujours hors du plan terrestre ; en tout cas, ils ont la faculté de fouiller les plans supérieurs de vie. Mais, encore une fois, des initiés et des purs peuvent arriver à cette dématérialisation qui serait dangereuse et peut-être mortelle pour les êtres inférieurs dont l'âme ne serait ni assez forte ni assez pure.  

 

 



05/05/2012
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